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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Petroz, Pierre: L' école hollandaise, [2]: (1609-1688)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0189

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Les Amusements de l'iiiver (janvier 1634).
Fac-similc d’un dessin de Gérard Ter Borcli, dit Terburg.

L'ÉCOLE HOLLANDAISE1

(1609-1688)

(fin)

Sous l’influence de ,
l’enrichissement géné-
ral, la noblesse, la haute
et moyenne bourgeoisie
avaient pris des habi-
tudes nouvelles. Leur
sociabilité s’était déve-
loppée. Leurs mœurs,
qui, saufà l’époque des
grandes luttes religieu-
ses, n’avaient jamais été
d’une austérité exces-
sive, étaient devenues
plus faciles. Le goût
des plaisirs élégants les
Le Dormeur. avait affranchies de tout

Croquis de Gérard Ter Borch. rigorisme, et leur mode

d’existence pouvait
fournir à la peinture des motifs de composition qui
n’étaient assurément dépourvus ni d’intérêt, ni d’agré-
ment. De tels sujets avaient un double avantage ; ils
offraient moins de difficultés que l’interprétation des
Livres saints ou des poèmes profanes, et ils étaient, plus
que tout autre, accessibles à l’intelligence de ceux à la vie
desquels ils étaient empruntés. De plus, n’ayant de rap-
port avec aucun de ceux traités par des écoles antérieures,
si ce n’est peut-être par l’école flamande, ils avaient ce
précieux mérite de laisser aux artistes de valeur qui s’en
inspiraient leur originalité pleine et entière.

Les scènes intimes, les échanges de propos galants,
les passe-temps des grands et des riches, les relations affec-
tueuses, les joies, les menus soins de la famille, jouèrent
dès lors le rôle qui, précédemment, appartenait aux récits
des Livres saints ou aux fables de l’antiquité païenne. La
■ société polie, quel que fût son respect pour les données
traditionnelles, leur préférait les événements ou plutôt
les incidents quotidiens auxquels elle était mêlée ; il en
était de même des classes inférieures ; et les artistes,
comme il arrive à presque toutes les époques favorables
au développement ou progrès de l’art, étaient en commu-
nauté d’opinion avec elles.

Quelques-uns de ces derniers poussaient à l’extrême

1. Voir l’Art, 16e année, tome I", page 149.

Tome XLVIII.

le rendu des détails. Ainsi Gérard Dov, qui cependant à
montré une remarquable justesse d’expression et de mou-

Gentilhomme.

Croquis de Gesina Ter Borch. sœur de Gérard Ter Borch, dit Terburg.

ventent dans F Arracheur de dents, du Musée du Louvre,
a traité les accessoires de la Femme hydropique avec un

La Famille a table (1628).
Croquis de Gérard Ter Borch.

soin si minutieux, que l’importance, la signification des
figures, véritable sujet de la composition, en paraissent un
peu amoindries. Mais les principaux maîtres du genre

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