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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Petroz, Pierre: L' école hollandaise, [2]: (1609-1688)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0190

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L’ART.

n’ont presque jamais commis cette faute. Dans le plus
beau tableau de Terburg qu’il y ait au Musée du Louvre,
Un militaire offrant des
pièces d’or à une jeune
femme, la scène est des
plus simples, seulement
les deux figures ont une
telle vérité d’attitude, de
geste, de physionomie,
qu’elles suffisent en quel-
que sorte à remplir la toile.

Quoique rien n’indique
la destination de cette salle
ni la vraie position sociale
de cette jeune femme, il
est impossible de mécon-
naître la nature de l’en-
tretien de celle-ci avec son
interlocuteur et les senti-
ments qui les animent tous
les deux.

Pour Terburg, Metsu,

Pieter de Hooch et quel-
ques autres, il s’agissait
moins de rendre habile-
ment des meubles somp-
tueux, de belles tentures,
de soyeuses étoffes, ce à
quoi, d’ailleurs, ils excel-
laient, que de reproduire
des épisodes de la vie con-
temporaine, et ils s’inquié-
taient médiocrement que
celle-ci fût régulière ou irrégulière. On risquerait donc de
se tromper en les considérant uniquement comme « les
peintres de la haute bourgeoisie hollandaise dans sa vie
intérieure, élégante et tranquille. C’est vrai jusqu’à un
certain point ; cependant la plupart de ces charmantes
conversations, comme on a souvent nommé leurs tableaux,
révèlent plutôt, selon moi, les mystères du demi-monde,
plus amusant et plus pittoresque que l’autre ' ».

thie souriante de gentilshommes à demi fascinés, à la
séduction des conquêtes1 faciles et des sensualités dis-
crètes. Cette dissemblance,
d’ordre pour ainsi dire
moral, à peine sensible et
cependant appréciable,
n’en laisse pas moins toute
leur valeur à ces deux
tableaux, hors ligne l’un
et l’autre par la science de
la technique, la beauté du
clair-obscur, la singulière
intelligence de la race et
du type national. Les sei-
gneurs et riches bourgeois
que Terburg, Metsu et
Pieter de Hooch ont re-
présentés dans des inté-
rieurs luxueux ou d’agréa-
bles lieux de plaisir, Cuyp
les a montrés chevauchant
à travers la campagne, et
les figures du Départ pour
la promenade et de la
Promenade ont un calme,
une dignité, une fierté
d’allure qui confine au
style.

A côté de ces classes
aristocratiques, aux mœurs
élégantes et raffinées, il y
en avait d’autres, vivant
d’une façon plus modeste,
dont les occupations, les habitudes, les loisirs servaient
aussi d’éléments aux inventions des artistes. Ceux-ci par-
tageaient assez souvent les goûts de leurs modèles, ou,

Portrait de J an Fa rus.

Dessin de Gérard Ter Borch. — (Collection Albertine )

La Lecture .

Dessin de Gérard Ter Borch le Vieux, père de G. Ter Borch, dit Terburg-.

Si le tableau de Metsu, Un militaire recevant une jeune
dame, est entendu de,façon à rappeler la prévenante cour-
toisie, la grâce aimable, la délicate réserve de deux per-
sonnes de sexe différent, mais du même monde, l’Intérieur
hollandais, de Pieter de Hooch, fait songer au charme
provocant des femmes de vertu peu farouche, à la sympa-
i. W. Burger, Musées de la Hollande, II.

Portrait de Gesina Per Borch.
Fac-similé d’un de ses dessins.

rapprochés d’eux par quelque particularité de leur propre
existence, les connaissaient à fond, et certaines de leurs
œuvres sont d’une ingéniosité, d’une finesse d’observation
peu communes. A cet égard, le Maître d’école, d’Adriaan
 
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