L’ECOLE HOLLANDAISE (1609-1688).
i73
La Grande Résurrection de Lazare.
Eau-forte de Rembrandt.
chés ou debout et le sol où ces derniers sont implantés
avec tant de vérité et de justesse d’observation, tant de
science et de finesse d’exécution, que les figures et les ani-
maux y paraissent des superfétations assez inutiles.
Le paysage hollandais avait en Wynants et Paul Potter
des interprètes d’un rare mérite. Chacun d’eux regardait
la nature sans parti pris d’aucune sorte, et, suivant son
tempérament particulier, rendait en praticien consommé
ce qu’il avait vu, soit en donnant une importance prépon-
dérante à certaines parties de la composition, soit en fai-
sant concourir la multiplicité des détails à l’harmonie de
l’ensemble. Jakob Ruisdael les surpassait tous deux.
Mieux que personne, Ruisdael a compris ce pays où
il était né, où il a toujours vécu, ce pays conquis sur la
mer, et dont il a su varier à l’infini les ciels nuageux et
les aspects monotones. Sa Tempête, du Musée du Louvre,
dans laquelle les vagues déferlent sur une digue rustique
qui protège une chaumière à demi cachée par des arbres
et près de laquelle sont plusieurs navires et diverses em-
barcations, en est pour ainsi dire la représentation idéale.
six animaux, en est la preuve. Il y a une union si intime
entre ces bœufs, ces moutons enveloppés d’air et de
lumière, et cette plaine aux ondulations presque insen-
sibles, que l’esprit, pleinement satisfait, oublie l’action de
l’homme sur la nature pour ne songer qu’à la sérénité
puissante de celle-ci, réduite à ses propres forces.
Quand il y avait des figures dans les œuvres des paysa-
gistes hollandais, elles y étaient pour accompagner ou
compléter la composition plutôt que pour l’expliquer ou
la caractériser. Si l’on retranchait celles qui sont dans le
Paysage de Wynants, catalogué au Musée du Louvre
sous le n° 580, ce tableau n’en attirerait pas moins le
regard, car la transparence de l’atmosphère, la fermeté
des terrains, la réalité des détails matériels et de l’aspect
général sont ce qui en marque la véritable originalité.
Dans sa Lisière de forêt, Wynants a peint les arbres cou-
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La Grande Résurrection de Lazare.
Eau-forte de Rembrandt.
chés ou debout et le sol où ces derniers sont implantés
avec tant de vérité et de justesse d’observation, tant de
science et de finesse d’exécution, que les figures et les ani-
maux y paraissent des superfétations assez inutiles.
Le paysage hollandais avait en Wynants et Paul Potter
des interprètes d’un rare mérite. Chacun d’eux regardait
la nature sans parti pris d’aucune sorte, et, suivant son
tempérament particulier, rendait en praticien consommé
ce qu’il avait vu, soit en donnant une importance prépon-
dérante à certaines parties de la composition, soit en fai-
sant concourir la multiplicité des détails à l’harmonie de
l’ensemble. Jakob Ruisdael les surpassait tous deux.
Mieux que personne, Ruisdael a compris ce pays où
il était né, où il a toujours vécu, ce pays conquis sur la
mer, et dont il a su varier à l’infini les ciels nuageux et
les aspects monotones. Sa Tempête, du Musée du Louvre,
dans laquelle les vagues déferlent sur une digue rustique
qui protège une chaumière à demi cachée par des arbres
et près de laquelle sont plusieurs navires et diverses em-
barcations, en est pour ainsi dire la représentation idéale.
six animaux, en est la preuve. Il y a une union si intime
entre ces bœufs, ces moutons enveloppés d’air et de
lumière, et cette plaine aux ondulations presque insen-
sibles, que l’esprit, pleinement satisfait, oublie l’action de
l’homme sur la nature pour ne songer qu’à la sérénité
puissante de celle-ci, réduite à ses propres forces.
Quand il y avait des figures dans les œuvres des paysa-
gistes hollandais, elles y étaient pour accompagner ou
compléter la composition plutôt que pour l’expliquer ou
la caractériser. Si l’on retranchait celles qui sont dans le
Paysage de Wynants, catalogué au Musée du Louvre
sous le n° 580, ce tableau n’en attirerait pas moins le
regard, car la transparence de l’atmosphère, la fermeté
des terrains, la réalité des détails matériels et de l’aspect
général sont ce qui en marque la véritable originalité.
Dans sa Lisière de forêt, Wynants a peint les arbres cou-