Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

DOI article:
Petroz, Pierre: L' école hollandaise, [2]: (1609-1688)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0195

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
L’ECOLE HOLLANDAISE (1609-1688).

i75

Jean de Witt fut blessé par des assassins dont un seul fut
puni; Corneille de Witt fut accusé d’avoir voulu attenter
aux jours du stathouder, et les deux frères furent massa-
crés par la multitude ameutée contre eux sous prétexte que,
vendus à Louis XIV, ils étaient la cause de tous les malheurs
de la Hollande.

La guerre, poursuivie avec des fortunes diverses, abou-
tit au traité de Nimègue, en 1678. Le stathouder, à l’habi-
leté et au courage duquel furent attribuées les conditions
honorables obtenues par les Provinces-Unies, vit sa popu-
larité augmenter de jour en jour. Ses partisans étaient des
calvinistes zélés, en lutte incessante avec les Arminiens,
qu’ils jugeaient ne valoir guère mieux que les Papistes.

Les Arminiens, tout-puissants à Amsterdam, étaient les
ennemis déclarés des princes de Nassau ; cependant,
lorsque Jacques II tenta de rétablir le catholicisme en
Angleterre et que ce pays exaspéré songea à lui donner
Guillaume III pour successeur, leurs dispositions à l’égard
de ce dernier se modifièrent sensiblement. Les uns voyaient
en lui l’irréconciliable ennemi du roi de France, dont de
récents édits mettaient obstacle à leurs opérations com-
merciales ; les autres craignaient que le peuple, excité
par d'ardents prédicateurs, finît par attenter à la vie de
quiconque lui paraîtrait trahir la cause du protestantisme.
Désireux de répondre à l’appel des sujets de Jacques II, le
stathouder avait plus ou moins ouvertement fait ses pré-

La Dormeuse.

par Van der Meer de Delft. — (Ancienne Collection John Waterloo Wilson.)

paratifs pour accomplir son projet de descente en Angle-
terre, et il ne lui manquait plus que l’assentiment des
Etats généraux. Les différentes provinces le lui accordèrent
sans peine, et la majorité du Conseil municipal d’Amster-
dam elle-même se prononça en faveur de son entreprise.

Lors de son avènement au trône d’Angleterre, Guil-
laume annonça aux Etats généraux que sa nouvelle situa-
tion ne changeait en rien son affection pour son pays
natal, et qu’il espérait au contraire servir celui-ci plus
efficacement que jamais. Quelques-uns des adversaires de
sa maison firent observer timidement qu’il devait renon-
cer au stathoudérat ; mais leurs voix furent couvertes par
les acclamations enthousiastes de la majeure partie de la
population.

Qltoique porté à la tolérance, Guillaume était un cal-

viniste convaincu, plein de respect'1 pour la doctrine de
Genève. Indifférent aux sciences, aux lettres et aux arts,
il ne prenait intérêt qu’aux questions de politique et d'éco-
nomie publique. Sa manière de penser et d’agir exerça
bientôt une influence décisive même sur les membres de
cette aristocratie municipale qui lui avait toujours été
hostile. Ceux-ci, sans faire adhésion au calvinisme, durent
se montrer plus formalistes et plus pratiquants, car les
protestants orthodoxes, auxquels les circonstances assu-
raient désormais la prépondérance dans la République,
cessèrent à peu près complètement de les attaquer, et les
controverses perdirent beaucoup de leur vivacité, sinon
entre théologiens, au moins parmi les simples fidèles. Ils
avaient des positions sociales analogues à celles qu’ils
occupaient avant le rétablissement du stathoudérat et
 
Annotationen