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L’ART.
Sir H. Raivlinson, par le très regretté Frank Holl1, à Master Baby, cet exquis portrait de
Mme Orchardson et d’un de ses enfants, si vivants et tenus dans une gamme si distinguée par
l’éminent artiste écossais William Quiller Orchardson2 ; dans tous vous trouverez cette souplesse
de pinceau essentiellement britannique tant admirée par Géricault dans sa célèbre lettre à Horace
Vernet. Vous n’en rencontrez pas trace, au contraire, chez M. Herkomer : Extase, qui n’a
d’extase que le titre, est tout simplement un portrait de jeune femme qui a l’air d’être en bois ;
le mouvement de courbe du bras droit est affreux ; pas la moindre morbidesse ; une raideur
générale ; pas autre chose à louer que des qualités de ton. Miss Catherine Grant, qui veut être
une symphonie en blanc, vaut mieux, infiniment mieux ; c’est d’un dessin très correct, c’est plus
vivant aussi, mais toute souplesse est annihilée par l’extrême multiplicité des plis qui donne au
vêtement un aspect mouillé. Cela est dépourvu de ce franc accent de terroir qui distingue tout
portraitiste anglais, fût-il de second ordre, comme MM. Percy Bigland, Knighton Warren,
W. Carter, Luke Fildes, J. Hanson Walker, J. J. Shannon, J. D. Watson, etc.
Je n’ai rien dit de M. J. Mac Neil Whistler, qui, tout à fait supérieur, en tant qu’aquafor-
tiste, joue par trop longtemps, comme peintre, au rapin épatant le bourgeois; c’est de la gami-
nerie beaucoup plus prolongée que de raison. M. Whistler sait tout aussi bien que nous que
son Portrait de Lady Arcliibald Campbell, arrangement en noir n° 7 (sic), n’est qu’une vaste
erreur, que la tête est impossible, que d’un bout à l’autre c’est plat à l’excès, et que l’aspect
général est ridiculement absurde; on dirait du barbouillage à l’usage des ramoneurs. Le Balcon;
1. Le portrait de M. Frank Holl a paru dans l’Art, 8' année, tome IV, page 274.
2. L’Art a publié — 8" année, tome II, page 254, — le portrait de M. Orchardson, gravé à l’eau-forte par A. Mongin.
L’ART.
Sir H. Raivlinson, par le très regretté Frank Holl1, à Master Baby, cet exquis portrait de
Mme Orchardson et d’un de ses enfants, si vivants et tenus dans une gamme si distinguée par
l’éminent artiste écossais William Quiller Orchardson2 ; dans tous vous trouverez cette souplesse
de pinceau essentiellement britannique tant admirée par Géricault dans sa célèbre lettre à Horace
Vernet. Vous n’en rencontrez pas trace, au contraire, chez M. Herkomer : Extase, qui n’a
d’extase que le titre, est tout simplement un portrait de jeune femme qui a l’air d’être en bois ;
le mouvement de courbe du bras droit est affreux ; pas la moindre morbidesse ; une raideur
générale ; pas autre chose à louer que des qualités de ton. Miss Catherine Grant, qui veut être
une symphonie en blanc, vaut mieux, infiniment mieux ; c’est d’un dessin très correct, c’est plus
vivant aussi, mais toute souplesse est annihilée par l’extrême multiplicité des plis qui donne au
vêtement un aspect mouillé. Cela est dépourvu de ce franc accent de terroir qui distingue tout
portraitiste anglais, fût-il de second ordre, comme MM. Percy Bigland, Knighton Warren,
W. Carter, Luke Fildes, J. Hanson Walker, J. J. Shannon, J. D. Watson, etc.
Je n’ai rien dit de M. J. Mac Neil Whistler, qui, tout à fait supérieur, en tant qu’aquafor-
tiste, joue par trop longtemps, comme peintre, au rapin épatant le bourgeois; c’est de la gami-
nerie beaucoup plus prolongée que de raison. M. Whistler sait tout aussi bien que nous que
son Portrait de Lady Arcliibald Campbell, arrangement en noir n° 7 (sic), n’est qu’une vaste
erreur, que la tête est impossible, que d’un bout à l’autre c’est plat à l’excès, et que l’aspect
général est ridiculement absurde; on dirait du barbouillage à l’usage des ramoneurs. Le Balcon;
1. Le portrait de M. Frank Holl a paru dans l’Art, 8' année, tome IV, page 274.
2. L’Art a publié — 8" année, tome II, page 254, — le portrait de M. Orchardson, gravé à l’eau-forte par A. Mongin.