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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Molinier, Émile: L' orfèvrerie civile à l'exposition universelle de 1889, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0253

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L’ORFEVRERIE CIVILE A L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. 227

Le pot à crème semble être le chef-d’œuvre du genre, on
en trouvera ici un croquis et il est à croire que ce service
fera rapidement son chemin dans le monde.

Depuis quelques années déjà, la maison Christofle fait
de très sérieux efforts pour renouveler totalement la déco-
ration de l’orfèvrerie ou du moins y introduire des élé-
ments tous nouveaux. Sous l’habile direction de M. Bouil-
het, Ses efforts ont été couronnés de succès ; parmi les
méthodes nouvelles qu'il a imaginées, il faut mentionner
d’une façon toute spéciale celle qui consiste à reproduire
des fleurs ou des tiges végétales sur une surface plane par
simple pression. Il va sans dire que l’on n’est pas arrivé
du premier coup à des résultats aussi satisfaisants et que
ce n’est qu’à la suite d’essais prolongés, de maints tâton-

nements que la méthode a été trouvée. On s’imagine quel
peut être le résultat : tout s’y trouve, exactitude et grâce à
la fois, puisque la plante ne subit aucune modification de
la main d’un artiste dont le talent doit seulement s’em-
ployer au choix des végétaux destinés à être reproduits et
à la manière de les disposer sur la pièce. Tous nos orfè-
vres, depuis de nombreuses années déjà, ont étudié avec
fruit les procédés employés par les artistes de l’Extrême-
Orient pour traiter les métaux ; ils leur ont emprunté
mainte méthode heureuse, leur ont dérobé maint secret
précieux ; mais cette fois on peut dire que leur ingéniosité
a été dépassée.

Les étrangers, eux non plus, n’ont pas échappé à cette
influencé, les Américains surtout, et nous devons avouer

Plateau,

par Delaplanché. Orfèvrerie de la maison Christolle et Cie. — (Exposition Universelle de 1889.)

qu’au point de vue technique ils ont Tait des progrès dont
ils ont le droit d’être justement fiers ; mais que dire des
formes que l’on peut qualifier, sans être taxé d’exagéra-
tion, de barbares ? Il ne s’agit, bien entendu, que des œu-
vres dans lesquelles on a cherché à innover. Que tout
cela est lourd, bizarre et peu en rapport avec la civilisation
moderne! Il semblerait que certains trésors de provenance
énigmatique que des fouilles ont mis au jour de notre
temps, tels que cette collection d’orfèvrerie barbare
trouvée à Nagy Szent Miklos, en Hongrie, leur aient servi
de modèle. Franchement on pourrait aller chercher ses
inspirations, du moment qu’on se met à imiter l’antique,
à des sources plus pures dont le mérite au point de vue de
l’art proprement dit est loin d’égaler l’intérêt archéo-
gique.

Une mention spéciale doit être réservée a un artiste du
plus grand mérite, qui a tenté, avec un légitime succès, de

réhabiliter chez nous l’art délicat du potier d’étain. 'l’en-
ter de remettre en honneur un art qui peut se réclamer
de patrons tels que Briot était une tâche bien digne de
tenter un artiste d’élite: onpeutdire que la réussite la plus
complète a couronné ses efforts. 11 lui a fallu tout retrou-
ver lui-même, créer les modèles et les procédés de fabri-
cation tombés totalement dans l’oubli. En contemplant
les plateaux, les aiguières, les assiettes sorties des mains
de M. Brateau, on conçoit tout le prix que les gens de la
Renaissance ont pu attribuer à des œuvres exécutées avec
un métal de nulle valeur et dont le mérite artistique fait
tout le charme. En face de si délicates œuvres d’art, on se
plaît même à regretter qu’elles soient exécutées en une
matière sur laquelle le temps exerce une action si néfaste ;
le moindre choc, le frottement le plus léger viennent
émousser les fines arêtes du dessin, enlever la fleur du
modelé et donner un aspect indécis à des formes qui sont
 
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