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Molinier, Émile: L' orfèvrerie civile à l'exposition universelle de 1889, [2]
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L’ART.
si fermes quand elles sortent du moule. Car, contrairement
à l’opinion la plus généralement répandue, c’est à l’aide de
moules en creux que se fait la plus grande partie du tra-
vail de Pétain. Ce métal, si mou, si malléable, ne supporte
point le travail de ciselure. Si la gravure lui a été parfois
appliquée, ce n'est point un système à recommander,
car les œuvres ainsi produites sont généralement fort gros-
sières.
Cet art de Pétain devrait vraiment être remis en hon-
neur ; sans parler de pièces d’art de premier ordre, telles
que celles que crée M. Brateau, n’est-il pas regrettable
que l’on ne fabrique plus ces belles soupières, ces belles
Coupe,
par Jules Coutau. Orfèvrerie de la maison Cliristoüe et Cie. — (Exposition Universelle de 1889.)
écuelles qu’a connues encore lexvmc siècle et qui formaient,
pour les dressoirs des gens trop peu fortunés pour se
payer une somptueuse orfèvrerie, un ornement d’un haut
goût artistique ? Quelques moulures, quelques feuillages
habilement disposés peuvent faire d’un ustensile de ce
genre un véritable objet d’art d’un prix insignifiant, tout
à fait propre à habituer les yeux à la vue des belles
choses.
C’est sur ce souhait que nous terminerons ces notes
rapides consacrées à l’orfèvrerie civile. Que ceux dont
Le Gérant, E. MÉNARD.
nous avons omis les noms nous pardonnent un oubli qui
est tout à fait involontaire. Mais qui dira jamais ce que
renfermait cette Exposition de 1889 qui, à tout prendre,
malgré ses désideratas, malgré les défauts indéniables de
bien des objets qui y ont pris place, restera toujours
comme la plus grande manifestation de l'esprit du
xix" siècle et un gage certain de l’avenir de notre art et
de notre industrie.
Emile Molinieh.
L’ART.
si fermes quand elles sortent du moule. Car, contrairement
à l’opinion la plus généralement répandue, c’est à l’aide de
moules en creux que se fait la plus grande partie du tra-
vail de Pétain. Ce métal, si mou, si malléable, ne supporte
point le travail de ciselure. Si la gravure lui a été parfois
appliquée, ce n'est point un système à recommander,
car les œuvres ainsi produites sont généralement fort gros-
sières.
Cet art de Pétain devrait vraiment être remis en hon-
neur ; sans parler de pièces d’art de premier ordre, telles
que celles que crée M. Brateau, n’est-il pas regrettable
que l’on ne fabrique plus ces belles soupières, ces belles
Coupe,
par Jules Coutau. Orfèvrerie de la maison Cliristoüe et Cie. — (Exposition Universelle de 1889.)
écuelles qu’a connues encore lexvmc siècle et qui formaient,
pour les dressoirs des gens trop peu fortunés pour se
payer une somptueuse orfèvrerie, un ornement d’un haut
goût artistique ? Quelques moulures, quelques feuillages
habilement disposés peuvent faire d’un ustensile de ce
genre un véritable objet d’art d’un prix insignifiant, tout
à fait propre à habituer les yeux à la vue des belles
choses.
C’est sur ce souhait que nous terminerons ces notes
rapides consacrées à l’orfèvrerie civile. Que ceux dont
Le Gérant, E. MÉNARD.
nous avons omis les noms nous pardonnent un oubli qui
est tout à fait involontaire. Mais qui dira jamais ce que
renfermait cette Exposition de 1889 qui, à tout prendre,
malgré ses désideratas, malgré les défauts indéniables de
bien des objets qui y ont pris place, restera toujours
comme la plus grande manifestation de l'esprit du
xix" siècle et un gage certain de l’avenir de notre art et
de notre industrie.
Emile Molinieh.