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Leroi, Paul: Salon de 1890: la peinture
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L’ART.
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comme sur le vol des oiseaux. Le colonel, l’épée haute, se retourne et commande. Derrière lui,
un officier, dont le sabre forme un curieux raccourci, retient sa monture ; le trompette répète
l’ordre en le traduisant sur le cuivre ; le régiment va s’arrêter ; on aperçoit un lointain de
bataille. Certaines personnes jugeraient peut-être que cette grande composition, ou, pour mieux
dire, ce grand épisode, manque un peu d'intérêt. Cela vise au ton épique, héroïque, sans y
atteindre bien décidément. La manière d’ailleurs, en restant précise, est ample et suffisamment
hardie. M. Détaillé aurait parfaitement atteint son but, s'il n avait voulu que chanter un air de
bravoure, ou tirer un coup de pistolet, ce qui, d’ailleurs, n'aurait rien de malséant de la part
d’un peintre militaire.
Nous avouons notre embarras, en abordant l’ouvrage, — considérable au moins par le
La Loire, a V o u v r a y .
Dessin d’Edmond Yon, d’après son tableau. — (Salon de 1890.)
volume — de M. Jules Lefebvre. Nous ne raconterons pas la scène représentée par l’artiste;
l’explication tient une demi-page du catalogue. Nous nous bornerons à faire observer que la
peinture qui, pour être comprise, nécessite une étude aussi longue, ressemble parfaitement à la
musique qu'on ne saurait saisir si l’on n’a lu préalablement un programme développé. Il me
semble que les maîtres des belles époques évitaient soigneusement ce genre. La Symphonie en
la de Beethoven n’a pas de programme, non plus que la Symphonie en lit mineur : « elles n’en
restent pas pour cela plus mauvaises ». La Mise au tombeau, de Titien, peut se passer de tout
* . .
commentaire. Pour les personnes pressées qui négligeraient de lire la demi-page (petit texte) de
la notice, le tableau de M. Lefebvre apparaîtrait comme une sorte de rébus colossal, ou comme
une de ces questions, à la mode pendant un temps, et où il s'agissait de chercher le gendarme
ou le Bulgare.
Dessiné avec cette correction, cette probité qui ne sont pas incompatibles avec l'absence de
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comme sur le vol des oiseaux. Le colonel, l’épée haute, se retourne et commande. Derrière lui,
un officier, dont le sabre forme un curieux raccourci, retient sa monture ; le trompette répète
l’ordre en le traduisant sur le cuivre ; le régiment va s’arrêter ; on aperçoit un lointain de
bataille. Certaines personnes jugeraient peut-être que cette grande composition, ou, pour mieux
dire, ce grand épisode, manque un peu d'intérêt. Cela vise au ton épique, héroïque, sans y
atteindre bien décidément. La manière d’ailleurs, en restant précise, est ample et suffisamment
hardie. M. Détaillé aurait parfaitement atteint son but, s'il n avait voulu que chanter un air de
bravoure, ou tirer un coup de pistolet, ce qui, d’ailleurs, n'aurait rien de malséant de la part
d’un peintre militaire.
Nous avouons notre embarras, en abordant l’ouvrage, — considérable au moins par le
La Loire, a V o u v r a y .
Dessin d’Edmond Yon, d’après son tableau. — (Salon de 1890.)
volume — de M. Jules Lefebvre. Nous ne raconterons pas la scène représentée par l’artiste;
l’explication tient une demi-page du catalogue. Nous nous bornerons à faire observer que la
peinture qui, pour être comprise, nécessite une étude aussi longue, ressemble parfaitement à la
musique qu'on ne saurait saisir si l’on n’a lu préalablement un programme développé. Il me
semble que les maîtres des belles époques évitaient soigneusement ce genre. La Symphonie en
la de Beethoven n’a pas de programme, non plus que la Symphonie en lit mineur : « elles n’en
restent pas pour cela plus mauvaises ». La Mise au tombeau, de Titien, peut se passer de tout
* . .
commentaire. Pour les personnes pressées qui négligeraient de lire la demi-page (petit texte) de
la notice, le tableau de M. Lefebvre apparaîtrait comme une sorte de rébus colossal, ou comme
une de ces questions, à la mode pendant un temps, et où il s'agissait de chercher le gendarme
ou le Bulgare.
Dessiné avec cette correction, cette probité qui ne sont pas incompatibles avec l'absence de