DOI Heft:
Nr. 2 (9 Janvier)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0019
N° 2. — 1898
BUREAUX : S, RUE FAVART
8 Janvier
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr.
PROPOS DU JOUR
[et été, deux lignes perdues dans
les nouvelles de la guerre gréco-
turque nous apprenaient que le
Directeur des musées de Cons-
tantinoplc avait envoyé au généralissime
dont les troupes occupaient la Thessalie
l'ordre de faire transporter dans la capitale
les antiquités saisissables sur le sol thessa-
lien.
Il n'y eut, en Europe, aucune protesta-
tion.
Lorsque les puissances européennes dis-
cutèrent si laborieusement le traité de paix,
la chose leur parut sans doute négligeable
encore, car seuls les plénipotentiaires grecs
ne cessèrent et ne cessent de s'élever contre
le principe de cette spoliation, la Thessalie
demeurant province occupée militairement,
et à titre provisoire, par les troupes turques
et ne devenant nullement province conquise
par ces dernières. Les journaux hellènes
trouvent à ce propos une nouvelle occasion
de faire l'éloge du consul de France à Volo,
qui, par son énergique intervention, a
obtenu dos autorités ottomanes la conserva-
tion sur place de plusieurs des trésors
archéologiques de la région. « Il a fait plus,
disent les agences : pour celles des antiqui-
tés qu'il lui a été impossible de sauver des
Turcs, il a obtenu du gouverneur de Volo
qu'elles fussent photographiées avant d'être
embarquées et que les inscriptions qu'elles
portaient fussent examinées et copiées par
des hommes de science. A cet effet, le consul
do Franco a prié l'École française d'Athènes
d'envoyer un de ses membres à Volo. »
Hamdi-Bey, directeur du Musée de Sainte-
Irène, qui va s'enrichir si glorieusement,
est un osmanli distingué, ancien élève de
l'atelier flérômo à l'École des Beaux-Arts,
membre de la Société parisienne des Études
grecques, bien connu à Paris depuis qu'il
est venu présenter à l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres les superbes sarco-
phages découverts en 1887 à Saïda et que
nous avons publiés en leur temps.
Nous doutons pourtant que l'ordre arbi-
traire donné par le Mummius au petit pied
paraisse qualitiable en bonne langue fran-
çaise à quiconque n'est pas diplomate de
carrière ou blasé sur toutes les aventures à
l'égal du docteur Pangloss.
Comme nous l'espérions, un comité qui
fera tous ses efforts pour sauvegarder les
peintures de Théodore Chassériau à la Cour
des Comptes est en voie de formation; sa
composition sera communiquée à bref délai;
puisse-t-il réussir dans sa tâche !
NOUVELLES
On vient de placer au Louvre, dans une
des salles affectées à la collection Dieulafoy,
le beau buste d'art ibérique rapporté d'Elché
(Espagne) par M. Pierre Paris, chargé do
mission, et donné au musée par M. Noël
Bardac.
La Gazette publiera prochainement cet in-
téressant monument.
M. Aima Tadema, le peintre bien connu
de la Royal Academy, vient de se faire natu-
BUREAUX : S, RUE FAVART
8 Janvier
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
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PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr.
PROPOS DU JOUR
[et été, deux lignes perdues dans
les nouvelles de la guerre gréco-
turque nous apprenaient que le
Directeur des musées de Cons-
tantinoplc avait envoyé au généralissime
dont les troupes occupaient la Thessalie
l'ordre de faire transporter dans la capitale
les antiquités saisissables sur le sol thessa-
lien.
Il n'y eut, en Europe, aucune protesta-
tion.
Lorsque les puissances européennes dis-
cutèrent si laborieusement le traité de paix,
la chose leur parut sans doute négligeable
encore, car seuls les plénipotentiaires grecs
ne cessèrent et ne cessent de s'élever contre
le principe de cette spoliation, la Thessalie
demeurant province occupée militairement,
et à titre provisoire, par les troupes turques
et ne devenant nullement province conquise
par ces dernières. Les journaux hellènes
trouvent à ce propos une nouvelle occasion
de faire l'éloge du consul de France à Volo,
qui, par son énergique intervention, a
obtenu dos autorités ottomanes la conserva-
tion sur place de plusieurs des trésors
archéologiques de la région. « Il a fait plus,
disent les agences : pour celles des antiqui-
tés qu'il lui a été impossible de sauver des
Turcs, il a obtenu du gouverneur de Volo
qu'elles fussent photographiées avant d'être
embarquées et que les inscriptions qu'elles
portaient fussent examinées et copiées par
des hommes de science. A cet effet, le consul
do Franco a prié l'École française d'Athènes
d'envoyer un de ses membres à Volo. »
Hamdi-Bey, directeur du Musée de Sainte-
Irène, qui va s'enrichir si glorieusement,
est un osmanli distingué, ancien élève de
l'atelier flérômo à l'École des Beaux-Arts,
membre de la Société parisienne des Études
grecques, bien connu à Paris depuis qu'il
est venu présenter à l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres les superbes sarco-
phages découverts en 1887 à Saïda et que
nous avons publiés en leur temps.
Nous doutons pourtant que l'ordre arbi-
traire donné par le Mummius au petit pied
paraisse qualitiable en bonne langue fran-
çaise à quiconque n'est pas diplomate de
carrière ou blasé sur toutes les aventures à
l'égal du docteur Pangloss.
Comme nous l'espérions, un comité qui
fera tous ses efforts pour sauvegarder les
peintures de Théodore Chassériau à la Cour
des Comptes est en voie de formation; sa
composition sera communiquée à bref délai;
puisse-t-il réussir dans sa tâche !
NOUVELLES
On vient de placer au Louvre, dans une
des salles affectées à la collection Dieulafoy,
le beau buste d'art ibérique rapporté d'Elché
(Espagne) par M. Pierre Paris, chargé do
mission, et donné au musée par M. Noël
Bardac.
La Gazette publiera prochainement cet in-
téressant monument.
M. Aima Tadema, le peintre bien connu
de la Royal Academy, vient de se faire natu-