DOI Heft:
Nr. 23 (11 Juin)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0207
N« 23. — 1898
BUREAUX : 8,, RUE FAVART
11 Juin.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr,
PROPOS DU JOUR
fàËtxfâSi vingt-cinq mètres de la statue du
fe%[5£5< maréchal Ney — que Rude a si
v£^\|^w fièrement modelé foulant d'une
î^^è*! héroïque enjambée les champs
de la Moskowa, — à cinquante mètres de la
fontaine frémissante élevée par Carpeaux
et Frémiet, juste dans l'alignement de la
trouée superbe qui relie le pavillon de Marie
de Médicis, œuvre de Debrosse, à l'Observa-
toire, œuvre de Claude Perrault, on fait, en
ce moment, un trou, on prépare une base.
C'est à cette place que, sur un terre-plein
très vaste, on édifiera le monument érigé par
la France à la mémoire de Francis Garnier,
le pionnier du Tonkin.
L'auteur du monument n'est apparemment
pas de ceux que le voisinage des grands mo-
dèles inquiètent, et il n'a vu là qu'un carré
de bitume appartenant au dernier occupant.
Mais la Ville de Paris, on concédant ce carré
de bitume à Francis Garnier, semble avoir
procédé avec quelque légèreté.
Est-il nécessaire de rappeler que la statue
de Ney, aujourd'hui dissimulée dans un pe-
tit coin garni de marronniers touffus, occu-
pait, il y a quelques années, le côté inverse
de la place de l'Observatoire; qu'on a démé-
nagé scandaleusement l'œuvre de Rude pour
installer la gare du chemin de for de Sceaux,
et qu'on doit une réparation définitive aux
deux grandes mémoires reléguées ainsi
dans une sorte de pénitence imméritée ?
Nous souhaitons vivement que la Ville de
Paris dresse au plein soleil le bronze de
Rude, précisément à l'endroit où on prépare
le soubassement du monument de M. Puech,
et nous trouverons alors légitime que, vice
versa, l'œuvre moderne vienne remplacer
l'œuvre consacrée et voisine avec ses grandes
aînées.
NOUVELLES
Le portrait de Goya acheté il y a quel'
ques jours par le Louvre à la vente Kums,
à Anvers, est exposé dans la grande Galerie.
On a aussi placé dans la Salle des États,
au-dessous de La Naissance de Henri TV,
par Devéria, l'esquisse de son plafond Le
Puffet présentant à Louis XIV, clans les
jardins de Versailles, sa statue de Milonde
Crotone, et accroché dans la Galerie française
deux portraits peints par Greuze, dont un est
le portrait du médecin Duval.
Ont été inaugurés le dimanche 29 mai
A Nantes, la statue du général Mellinet,
œuvre de M. Marqueste, de l'Institut;
A Saint-Étienne, un monument aux enfants
de la Loire morts pour la patrie en 1871,
œuvre du sculpteur lyonnais Vermare ;
A Malesherbes (Loiret), une statue du capi-
taine Lelièvre, le héros de Mazagran, œuvre
de M. Etienne Leroux ;
A Versailles, à l'École d'horticulture, un
monument à la mémoire du naturaliste
Hardy, œuvre de MM. Jules Coutan, Gougny
et Guilloux, sculpteurs, et Marcel Lambert,
architecte.
Outre le legs qu'elle a fait à l'État,
M™" Meissonier a laissé aux Villes de Lyon
et de Grenoble une série de bronzes fondus
d'après les maquettes qu'avait éxécutées son
mari pour certaines de ses compositions : le
Duroc à cheval, le Trompette de Murcie, etc.
BUREAUX : 8,, RUE FAVART
11 Juin.
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ET DE LA CURIOSITÉ
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fàËtxfâSi vingt-cinq mètres de la statue du
fe%[5£5< maréchal Ney — que Rude a si
v£^\|^w fièrement modelé foulant d'une
î^^è*! héroïque enjambée les champs
de la Moskowa, — à cinquante mètres de la
fontaine frémissante élevée par Carpeaux
et Frémiet, juste dans l'alignement de la
trouée superbe qui relie le pavillon de Marie
de Médicis, œuvre de Debrosse, à l'Observa-
toire, œuvre de Claude Perrault, on fait, en
ce moment, un trou, on prépare une base.
C'est à cette place que, sur un terre-plein
très vaste, on édifiera le monument érigé par
la France à la mémoire de Francis Garnier,
le pionnier du Tonkin.
L'auteur du monument n'est apparemment
pas de ceux que le voisinage des grands mo-
dèles inquiètent, et il n'a vu là qu'un carré
de bitume appartenant au dernier occupant.
Mais la Ville de Paris, on concédant ce carré
de bitume à Francis Garnier, semble avoir
procédé avec quelque légèreté.
Est-il nécessaire de rappeler que la statue
de Ney, aujourd'hui dissimulée dans un pe-
tit coin garni de marronniers touffus, occu-
pait, il y a quelques années, le côté inverse
de la place de l'Observatoire; qu'on a démé-
nagé scandaleusement l'œuvre de Rude pour
installer la gare du chemin de for de Sceaux,
et qu'on doit une réparation définitive aux
deux grandes mémoires reléguées ainsi
dans une sorte de pénitence imméritée ?
Nous souhaitons vivement que la Ville de
Paris dresse au plein soleil le bronze de
Rude, précisément à l'endroit où on prépare
le soubassement du monument de M. Puech,
et nous trouverons alors légitime que, vice
versa, l'œuvre moderne vienne remplacer
l'œuvre consacrée et voisine avec ses grandes
aînées.
NOUVELLES
Le portrait de Goya acheté il y a quel'
ques jours par le Louvre à la vente Kums,
à Anvers, est exposé dans la grande Galerie.
On a aussi placé dans la Salle des États,
au-dessous de La Naissance de Henri TV,
par Devéria, l'esquisse de son plafond Le
Puffet présentant à Louis XIV, clans les
jardins de Versailles, sa statue de Milonde
Crotone, et accroché dans la Galerie française
deux portraits peints par Greuze, dont un est
le portrait du médecin Duval.
Ont été inaugurés le dimanche 29 mai
A Nantes, la statue du général Mellinet,
œuvre de M. Marqueste, de l'Institut;
A Saint-Étienne, un monument aux enfants
de la Loire morts pour la patrie en 1871,
œuvre du sculpteur lyonnais Vermare ;
A Malesherbes (Loiret), une statue du capi-
taine Lelièvre, le héros de Mazagran, œuvre
de M. Etienne Leroux ;
A Versailles, à l'École d'horticulture, un
monument à la mémoire du naturaliste
Hardy, œuvre de MM. Jules Coutan, Gougny
et Guilloux, sculpteurs, et Marcel Lambert,
architecte.
Outre le legs qu'elle a fait à l'État,
M™" Meissonier a laissé aux Villes de Lyon
et de Grenoble une série de bronzes fondus
d'après les maquettes qu'avait éxécutées son
mari pour certaines de ses compositions : le
Duroc à cheval, le Trompette de Murcie, etc.