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La chronique des arts et de la curiosité — 1898

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Nr. 25 (9 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0231
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BUREAUX : 8, RUE FAVÀRÏ

0 Juillet.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés à une année entière de la Guzette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosi'.é.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an......... 12 fr. | Six mois....... !.. 8 frr

PROPOS DU JOUR

a semaine dernière avaient lieu,
à l'École des Beaux-Arts, devant
les membres du congrès des ar-
chitectes, d'intéressantes confé-
rences. L'une d'elles mérite d'être signalée
pour ses conclusions inattendues : celle de
M. Larroumet, secrétaire perpétuel de l'Aca-
démie des Beaux-Arts, sur L'Architecture
byzantine en Guyenne et en Languedoc.

Partant de Saint-Front de Périgueux, cette
merveille byzantine, l'orateur n'a pas craint
d'affirmer, en substance, que le Pèrigord et
le Quercy sont le berceau de l'architecture
gothique et que Notre-Dame de Paris est en
germe dans Saint-Front et dans quelques
églises de l'Angoumois ; c'est dans les pen-
dentifs de la coupole grecque usitée en
Aquitaine que se trouverait l'origine de la
croisée d'ogives, de la voûte d'arêtes appa-
reillée sur une membrure indépendante.

Cette thèse a été développée récemment
par M. Corroyer dans son précis de L Archi-
tecture gothique. Il n'en est pas de plus mal
construite ; elle s'est déjà écroulée plusieurs
fois et s'écroulera encore sur la tête de ceux
qui la réédilient si patiemment. Elle est
issue d'une méconnaissance absolue de ce
qui est tranformation et de ce qui est inven-
tion dans Fhist' ire de l'architecture ; elle
aboutit à une impasse en niant qu'il ait eu,
depuis vingt-cinq siècles, quelques décou-
vertes notables dans l'art de répartir les
poussées obliques.
Pourquoi, en effet, M. Larroumet s'est-il

arrêté à Saint-Front l'autre jour? Saint-
Front est un chef-d'œuvre ; mais Saint-
Front est en germe dans le monument de
Ctésiphon, là-bas, aux bords du Tigre, et
dans les voûtes d'une haute antiquité rele-
vées par M. Dieulafoy. Depuis les tâtonne-
ments des briquetiers de Mésopotamie jus-
qu'à l'art subtil des maîtres d'œuvre de l'Ile-
de-France, point d'hialus infranchissable.
Mais quelque chose de grand, qu'on n'avait
jamais osé imaginer, est né sponte sua dans
cette Ile-de-France, dans la région environ-
nante, le Vexiri, le Valois, le Beauvaisis,
une partie de la Champagne, tout le bassin
de l'Oise, clans la vraie France, enfin.

Depuis soixante ans, une admirable école
de hauts esprits a élucidé l'histoire et la cri-
tique de l'architecture nationale. Allons-
nous revenir en arrière et partager bientôt
la colère de Vasari contre ces maudites fabri-
ques qui ont empoisonné le monde (quesla
malcdizione di fabbriche... chehanno ammor-
balo il mundo) ? Nos architectes vont-ils
retoucher de parti pris la philosophie de
l'histoire comme ils en restaurent les monu-
ments?

Mercredi dernier, l'Institut, toutes sections
réunies, a autorisé le Comité administrateur
du Musée Condé à percevoir, à titre d'essai
et pour trois mois seulement, un droit d'en-
trée d'un franc par personne sur les visiteurs
qui se rendront à Chantilly le samedi.

Nous reviendrons sur cette mesure qui
semble avoir été quelque peu prise à la lé-
gère.
 
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