DOI Heft:
Nr. 32 (15 Octobre)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0299
N* 32. — 1898 BUREAUX : 8,, v,tjE FAVART 15 Octobre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
paris et départements :
Un an.........12 fr. | Six mois.......•. 8 fr.
PROPOS DU JOUR
a publication, faite récemment
par la Revue hebdomadaire, du
Journal de Barbet de Jouy pen-
dant la Commune vient de rap-
peler au souvenir de tous ceux qui s'inté-
ressent aux richesses artistiques de notre
pays la conduite à la fois courageuse et sage
du conservateur dévoué à qui le Louvre
doit d'être demeuré intact pendant la tour-
mente de 1871.
Ces notes concises, écrites sans autre pré-
tention que de consigner les événements
quotidiens que les lecteurs de la Gazelle
connaissent par le récit que leur en fit Dar-
cel (1), permettent, malgré la modestie avec
laquelle leur auteur répugne à se mettre en
scène, d'apprécier pleinement la grandeur
et la beauté de son attitude dans la lutte
énergique qu'il soutint jour par jour pour
le maintien de ses droits vis-à-vis des em-
piétements de la commission fédérale ; et
nous y admirons l'exemple de fermeté, de
courage tranquille qu'il donna à tous, collè-
gues et subordonnés, en demeurant à son
poste, malgré tous les dangers, pour veiller
sur les trésors qui lui était confiés, puis, à
l'heure suprême où l'incendie des Tuileries
et du pavillon Flore menaçait de gagner le
Louvre, en faisant tout préparer pour iso-
ler la Grande Galerie du foyer dévorant. On
sait d'ailleurs — et Barbet de Jouy le conte
dans son Journal — quel secours inattendu
11) Voir Gazette des Beaux-Arts, 2° période,
t. IV et V.
et décisif il reçut, en cet instant critique,
du commandant de Sigoyer, du 26e chas-
seurs, qui prit sur lui, malgré les ordres
reçus, d'employer son bataillon à combattre
le'feu et à préserver le Louvre.
Le commandant de Sigoyer fut massacré
deux jours plus tard ; Barbet de Jouy, re-
traité, est mort il y a deux ans. L'heure ne
semble-t-elle pas venue enfin, au moment
où ce Journal remet en lumière l'héroïque
conduite des deux hommes auxquels la
France doit d'avoir conservé les plus pré-
cieuses de ses richesses, de commémorer, soit
par un modeste monument au Louvre, soit
par une inscription, leur mérite et la recon-
naissance de la nation ? Le Journal des Dé-
bats l'a déjà réclamé par la plume de
M. Pierre Lalo ; la Gazette des Beaux-Arts
et la Chronique s'associent pleinement et
de toutes leurs forces à ce vœu dont l'exé-
cution honorerait la mémoire d'un de
leurs plus précieux et plus regrettés colla-
borateurs.
NOUVELLES
Ont été inaugurés durant la dernière
quinzaine :
A Souillac (Lot), la statue de l'amiral de Ver-
ninac, oeuvre de M. Boverie, statuaire ;
A La Roche-sur-Yon, au lycée de la ville, un
monument érigé à la mémoir des élèves morts
pour la France ; ce monument estdû à la col-
laboration de MM. Boudaud, architecte, et
Fulconis, statuaire;
A Vimy (Pas-de-Calais), un monument à la
mémoire d'Abel Bergaigne, jeune indianiste
prématurément enlevé à la science ; ce monu-
ment est dû au sculpteur Engrand.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
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PROPOS DU JOUR
a publication, faite récemment
par la Revue hebdomadaire, du
Journal de Barbet de Jouy pen-
dant la Commune vient de rap-
peler au souvenir de tous ceux qui s'inté-
ressent aux richesses artistiques de notre
pays la conduite à la fois courageuse et sage
du conservateur dévoué à qui le Louvre
doit d'être demeuré intact pendant la tour-
mente de 1871.
Ces notes concises, écrites sans autre pré-
tention que de consigner les événements
quotidiens que les lecteurs de la Gazelle
connaissent par le récit que leur en fit Dar-
cel (1), permettent, malgré la modestie avec
laquelle leur auteur répugne à se mettre en
scène, d'apprécier pleinement la grandeur
et la beauté de son attitude dans la lutte
énergique qu'il soutint jour par jour pour
le maintien de ses droits vis-à-vis des em-
piétements de la commission fédérale ; et
nous y admirons l'exemple de fermeté, de
courage tranquille qu'il donna à tous, collè-
gues et subordonnés, en demeurant à son
poste, malgré tous les dangers, pour veiller
sur les trésors qui lui était confiés, puis, à
l'heure suprême où l'incendie des Tuileries
et du pavillon Flore menaçait de gagner le
Louvre, en faisant tout préparer pour iso-
ler la Grande Galerie du foyer dévorant. On
sait d'ailleurs — et Barbet de Jouy le conte
dans son Journal — quel secours inattendu
11) Voir Gazette des Beaux-Arts, 2° période,
t. IV et V.
et décisif il reçut, en cet instant critique,
du commandant de Sigoyer, du 26e chas-
seurs, qui prit sur lui, malgré les ordres
reçus, d'employer son bataillon à combattre
le'feu et à préserver le Louvre.
Le commandant de Sigoyer fut massacré
deux jours plus tard ; Barbet de Jouy, re-
traité, est mort il y a deux ans. L'heure ne
semble-t-elle pas venue enfin, au moment
où ce Journal remet en lumière l'héroïque
conduite des deux hommes auxquels la
France doit d'avoir conservé les plus pré-
cieuses de ses richesses, de commémorer, soit
par un modeste monument au Louvre, soit
par une inscription, leur mérite et la recon-
naissance de la nation ? Le Journal des Dé-
bats l'a déjà réclamé par la plume de
M. Pierre Lalo ; la Gazette des Beaux-Arts
et la Chronique s'associent pleinement et
de toutes leurs forces à ce vœu dont l'exé-
cution honorerait la mémoire d'un de
leurs plus précieux et plus regrettés colla-
borateurs.
NOUVELLES
Ont été inaugurés durant la dernière
quinzaine :
A Souillac (Lot), la statue de l'amiral de Ver-
ninac, oeuvre de M. Boverie, statuaire ;
A La Roche-sur-Yon, au lycée de la ville, un
monument érigé à la mémoir des élèves morts
pour la France ; ce monument estdû à la col-
laboration de MM. Boudaud, architecte, et
Fulconis, statuaire;
A Vimy (Pas-de-Calais), un monument à la
mémoire d'Abel Bergaigne, jeune indianiste
prématurément enlevé à la science ; ce monu-
ment est dû au sculpteur Engrand.