DOI Heft:
Nr. 28 (20 Août)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0267
N« 28. — 1898
bureaux : 8, rue favart
20 Août.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une aimée entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr,
PROPOS DU JOUR
es visiteurs que la curiosité seule
attirait au Cabinet des Estampes,
trouvaient naguère, encadrés
dans les galeries, des spécimens
de grand prix, des pièces de toute rareté,
des chefs-d'œuvre de maîtres, qui dispen-
saient la plupart de consulter les cartons.
L'intention de ceux qui disposèrent cette
exposition était à coup sûr excellente et le
choix des gravures exposées n'offrait rien à
reprendre. Malheureusement, le jour vint
— c'était hier — où on s'aperçut qu'il ne
subsistait plus sous les vitres que de pâles
débris corrodés, mangés par la lumière, par
les humidités condensées, prêts à tomber
en poussière ou en lambeaux.
• On n'avait pas pensé aux réactions chimi-
ques qui décomposèrent ainsi, sans bruit,
sous nos yeux, une collection dont la valeur
vénale était certainement voisine du million.
Beaucoup sont perdues sans remède de ces
superbes éprouves, pièces aux cent, aux
mille, aux dix mille florins ; — perdues jus-
tement par le désir qu'on eût jadis de les
montrer à tous dans leur gloire. Il nous faut
aujourd'hui garder plus fermés que jamais
les cartons aux si précieux feuillets, sous-
traire à l'action directe des agents climaté-
riques les papiers des siècles évanouis. Des
fac-similé tels que ceux auxquels Aman-
Duran excella, doivent remplacer les origi-
naux soumis aux risques d'une exposition
permanente. Surtout, il convient d'arrêter,
pour les dessins, pour les tapisseries comme
pour les gravures du passé, un modus Vi-
vendi. Entre les dommages que les uns et les
autres souffrent dans les magasins, les ti-
roirs et les armoires inaccessibles, et les
dangers qu'ils courent dans le système de
l'exposition inamovible à la grande lumière
dont nous raffolons, il y a une modération
à trouver.
M. Henri Bouchot, le savant directeur du
Cabinet des Estampes, aura eu le mérite de
sauver tout ce qui pouvait être sauvé ; c'est
à lui que nous devrons la nouvelle organi-
sation rationnelle du riche département dont
il a la garde.
NOUVELLES
*** A l'occasion de l'inauguration du nou
veau Capitole de Toulouse, M. Henri Martin,
artiste peintre, auteur de la décoration de cet
édifice, a été nommé chevalier de la Légion
d'honneur.
**# Ont été inaugurés durant la dernière
quinzaine :
A Fontenoy-le-Château, un monument au
poète Gilbert, dû à la duchesse d'Uzès ;
A Bar le-Duc, une statue du général Exel-
mans, œuvre de MM. Peynot et L. Roussel,
statuaires.
On annonce de Delphes que les fouilles
entreprises par l'École française d'Athènes ont
amené, dernièrement, la découverte d'objets
de bronze, d'une tôte de bœuf, et d'une sta-
tuette en bronze de l'époque romaine repré-
sentant Artémis.
La célèbre collection Hope, de Londres,
vient d'être vendue en bloc à M. Wertheimer
pour la somme de trois millions trente-huit
mille sept cent cinquante francs. Elle se
compose de quatre-vingt-trois tableaux qui
bureaux : 8, rue favart
20 Août.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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PROPOS DU JOUR
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attirait au Cabinet des Estampes,
trouvaient naguère, encadrés
dans les galeries, des spécimens
de grand prix, des pièces de toute rareté,
des chefs-d'œuvre de maîtres, qui dispen-
saient la plupart de consulter les cartons.
L'intention de ceux qui disposèrent cette
exposition était à coup sûr excellente et le
choix des gravures exposées n'offrait rien à
reprendre. Malheureusement, le jour vint
— c'était hier — où on s'aperçut qu'il ne
subsistait plus sous les vitres que de pâles
débris corrodés, mangés par la lumière, par
les humidités condensées, prêts à tomber
en poussière ou en lambeaux.
• On n'avait pas pensé aux réactions chimi-
ques qui décomposèrent ainsi, sans bruit,
sous nos yeux, une collection dont la valeur
vénale était certainement voisine du million.
Beaucoup sont perdues sans remède de ces
superbes éprouves, pièces aux cent, aux
mille, aux dix mille florins ; — perdues jus-
tement par le désir qu'on eût jadis de les
montrer à tous dans leur gloire. Il nous faut
aujourd'hui garder plus fermés que jamais
les cartons aux si précieux feuillets, sous-
traire à l'action directe des agents climaté-
riques les papiers des siècles évanouis. Des
fac-similé tels que ceux auxquels Aman-
Duran excella, doivent remplacer les origi-
naux soumis aux risques d'une exposition
permanente. Surtout, il convient d'arrêter,
pour les dessins, pour les tapisseries comme
pour les gravures du passé, un modus Vi-
vendi. Entre les dommages que les uns et les
autres souffrent dans les magasins, les ti-
roirs et les armoires inaccessibles, et les
dangers qu'ils courent dans le système de
l'exposition inamovible à la grande lumière
dont nous raffolons, il y a une modération
à trouver.
M. Henri Bouchot, le savant directeur du
Cabinet des Estampes, aura eu le mérite de
sauver tout ce qui pouvait être sauvé ; c'est
à lui que nous devrons la nouvelle organi-
sation rationnelle du riche département dont
il a la garde.
NOUVELLES
*** A l'occasion de l'inauguration du nou
veau Capitole de Toulouse, M. Henri Martin,
artiste peintre, auteur de la décoration de cet
édifice, a été nommé chevalier de la Légion
d'honneur.
**# Ont été inaugurés durant la dernière
quinzaine :
A Fontenoy-le-Château, un monument au
poète Gilbert, dû à la duchesse d'Uzès ;
A Bar le-Duc, une statue du général Exel-
mans, œuvre de MM. Peynot et L. Roussel,
statuaires.
On annonce de Delphes que les fouilles
entreprises par l'École française d'Athènes ont
amené, dernièrement, la découverte d'objets
de bronze, d'une tôte de bœuf, et d'une sta-
tuette en bronze de l'époque romaine repré-
sentant Artémis.
La célèbre collection Hope, de Londres,
vient d'être vendue en bloc à M. Wertheimer
pour la somme de trois millions trente-huit
mille sept cent cinquante francs. Elle se
compose de quatre-vingt-trois tableaux qui