N" 31. — 1898
BUREAUX : 8j RUE FÂVART
l»r Octobre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année, entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
paris et départements :
Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr.
PROPOS DU JOUR
MJITvX^îJans un cloquent plaidoyer, la
wîlarîil?) Revue encyclopédique adjure les
v2fl^y>ï amis et les défenseurs de l'art
hk^W^ft? national d'écouter la voix de
M. Lavisse; elle les supplie de mettre à
profit une démolition récente et d'empêcher
que, sur l'emplacement aujourd'hui libre,
une construction vienne masquer demain et
à jamais la façade du Musée de Cluny.
Outre la nécessité primordiale de « désen-
caisser » l'architecture merveilleuse de l'hô-
tel de Jacques d'Amboise, d'autres raisons
commandent de satisfaire au vœu de la Re-
vue encyclopédique. L'isolement du musée
rendrait un peu de lumière aux salles, du-
rant de trop long mois obscures ; il dimi-
nuerait les chances d'incendie ; du même
coup, les abords de la nouvelle Sorbonne se
trouveraient dégagés. On s'étonne que la
presse et les pouvoirs publics soient restés
jusqu'ici indifférents à une question qui
intéresse aussi vivement l'art et la capitale.
Une « Commission du Vieux Paris » a été
instituée auprès du Conseil municipal. Com-
ment n'est-elle pas appelée à délibérer et à
préconiser une solution qui s'indique d'elle-
même à tant d'égards? De l'œuvre de jadis
le temps et la bêtise humaine n'ont laissé
subsister que de rares monuments ; allons-
nous tolérer qu'on les rende invisibles,
quand ils ont pris la vertu d'exemples, et au
moment même où la décadence de notre ar-
chitecture impose plus que jamais le respect
et le culte du passé?
NOUVELLES
Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
A Jargeau, une statue de Jeanne d'Arc, due
au sculpteur Lanson ;
A Boulogne-sur-Mer, un monument élevé à
la mémoire des enfants de Boulogne morts
pour la patrie, œuvre de l'architecte Décrois
et du sculpteur Edouard Lormier ;
A Gréville (Manche), la statue du peintre
J.-P. Millet, œuvre du sculpteur Marcel Jac-
ques ;
A l'Observatoire national du Pic du Midi,
les bustes du général Champion de Nansouty
et de l'ingénieur Vaussenat, œuvres, le pre-
mier; de M. Nicolas Grandmaison, le second,
de M11" Marie Jouvray.
On vient de placer dans la grande ga-
lerie de la Faculté des lettres, à la Sorbonne,
les bustes de MM. Wallon et Himly, anciens
doyens.
Le ministre de l'Instruction publique et
des Beaux-Arts, au nom de l'État, est autorisé
à accepter le legs fait à la Bibliothèque Natio-
nale (département des médailles et antiques)
par M. Nicolas-Jules-Joseph Rouyer, ledit legs
comprenant cinq mille cinquante-sept jetons,
monnaies et médailles.
On écrit d'Angers que des fouilles inté-
ressantes se poursuivent à l'abbaye de saint-
Maur, sous la direction du P. de la Croix.
Dans la cour des cloîtres on a trouvé, avec
des colonnes du xii» siècle et un pavage fleur-
delysé du xiii°, d'importants vestiges de l'époque
gallo-romaine. On a relevé de curieuses ins-
criptions. Les fouilles ont également mis à
jour un squelette d'abbé portant encore l'an-
neau au doigt, et un sarcophage de l'époque
mérovingienne.
BUREAUX : 8j RUE FÂVART
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M. Lavisse; elle les supplie de mettre à
profit une démolition récente et d'empêcher
que, sur l'emplacement aujourd'hui libre,
une construction vienne masquer demain et
à jamais la façade du Musée de Cluny.
Outre la nécessité primordiale de « désen-
caisser » l'architecture merveilleuse de l'hô-
tel de Jacques d'Amboise, d'autres raisons
commandent de satisfaire au vœu de la Re-
vue encyclopédique. L'isolement du musée
rendrait un peu de lumière aux salles, du-
rant de trop long mois obscures ; il dimi-
nuerait les chances d'incendie ; du même
coup, les abords de la nouvelle Sorbonne se
trouveraient dégagés. On s'étonne que la
presse et les pouvoirs publics soient restés
jusqu'ici indifférents à une question qui
intéresse aussi vivement l'art et la capitale.
Une « Commission du Vieux Paris » a été
instituée auprès du Conseil municipal. Com-
ment n'est-elle pas appelée à délibérer et à
préconiser une solution qui s'indique d'elle-
même à tant d'égards? De l'œuvre de jadis
le temps et la bêtise humaine n'ont laissé
subsister que de rares monuments ; allons-
nous tolérer qu'on les rende invisibles,
quand ils ont pris la vertu d'exemples, et au
moment même où la décadence de notre ar-
chitecture impose plus que jamais le respect
et le culte du passé?
NOUVELLES
Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
A Jargeau, une statue de Jeanne d'Arc, due
au sculpteur Lanson ;
A Boulogne-sur-Mer, un monument élevé à
la mémoire des enfants de Boulogne morts
pour la patrie, œuvre de l'architecte Décrois
et du sculpteur Edouard Lormier ;
A Gréville (Manche), la statue du peintre
J.-P. Millet, œuvre du sculpteur Marcel Jac-
ques ;
A l'Observatoire national du Pic du Midi,
les bustes du général Champion de Nansouty
et de l'ingénieur Vaussenat, œuvres, le pre-
mier; de M. Nicolas Grandmaison, le second,
de M11" Marie Jouvray.
On vient de placer dans la grande ga-
lerie de la Faculté des lettres, à la Sorbonne,
les bustes de MM. Wallon et Himly, anciens
doyens.
Le ministre de l'Instruction publique et
des Beaux-Arts, au nom de l'État, est autorisé
à accepter le legs fait à la Bibliothèque Natio-
nale (département des médailles et antiques)
par M. Nicolas-Jules-Joseph Rouyer, ledit legs
comprenant cinq mille cinquante-sept jetons,
monnaies et médailles.
On écrit d'Angers que des fouilles inté-
ressantes se poursuivent à l'abbaye de saint-
Maur, sous la direction du P. de la Croix.
Dans la cour des cloîtres on a trouvé, avec
des colonnes du xii» siècle et un pavage fleur-
delysé du xiii°, d'importants vestiges de l'époque
gallo-romaine. On a relevé de curieuses ins-
criptions. Les fouilles ont également mis à
jour un squelette d'abbé portant encore l'an-
neau au doigt, et un sarcophage de l'époque
mérovingienne.