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La chronique des arts et de la curiosité — 1898

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Nr. 31 (1er Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0292
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282

LA CHRONIQUE DES ARTS

La fermeture hivernale du Musée Condé,
à Chantilly, aura lieu le 16 octobre. Le nombre
des entrées les jeudis et dimanches de visite
publique a été, pour cette première saison, de
quatre-vingt mille environ.

La National Portrait Gallery, de Londres, a
acquis récemment deux portraits très remar-
quables de Th. Lawrence : le général Moore,
et son frère l'amiral Moore ; le portrait de
Marguerite Tudor, sœur de Henri VIII, attri-
bué à Mabuse, etc.

**# La Pinacothèque de Munich vient d'ac-
quérir un Portrait d'homme qui, selon toutes
probabilités, doit être attribué à Holbein.

Le correspondant de Florence du Figaro
annonce que l'historiographe italien M. Fran-
ceschini vient de retrouver dans le vieux ci-
metière de l'église Santa Groce la tombe du
célèbre architecte et sculpteur Ghiberti, l'au-
teur des fameuses portes du baptistère de
Florence. On avait toujours cru perdus les
restes du célèbre artiste.

#*# On vient de faire en Italie, près de
Volterra, une curieuse découverte archéolo-
gique. La foudre ayant brisé un arbre, on le
fit abattre, et, en le déracinant, on découvrit
sous ses racines une magnifique tombe
étrusque. Cette tombe est de forme ronde,
assez spacieuse, soutenue par une colonne
quadrangulaire et revêtue tout à l'entour de
plaques de pierre placées de façon à constituer
une voûte. On y pénètre par deux portes suc-
cessives, distantes l'une de l'autre d'un mètre
environ, et si bien conservées qu'on les croi-
rait de construction toute récente. La tombe
contient des vases cinéraires et une assez
grande quantité d'autres objets.

*** La Fédération artistique de Bruxelles
annonce qu'on vient de découvrir à l'église
Saint-Jacques, à Gand, au revers de deux
panneaux peints par Michel Coxie, encastrés
dans les boiseries qui décorent la chapelle de
la Sainte Croix et représentant La Nativité
de Jésus-Christ et La Résurrection, d'autres
peintures très bien conservées : un Christ
bénissant, et un donateur (l'abbé Ghislain
Timmerman, abbé de Saint-Pierre, à en juger
par ses armoiries) avec une suite de souve-
rains, œuvres du même Michel Coxie. Ces
panneaux, à l'origine, formaient, avec le Cal-
vaire qui est au maître-autel, un triptyque,
que la Fédération artistique demande à
voir rétablir dans son état primitif.

A Strasbourg on a découvert, dans la
partie protestante de l'église Saint-Pierre, des
peintures murales du xve et du xvi» siècle.

La « Léda » de Michel-Ange

DE LA COLLECTION DE LA COURONNE

Dans ses intéressantes recherches sur Les Ta-
bleaux de Léonard de Vinci en France, notre
éminent confrère M. E. Mfmtz a fait allusion
à une œuvre de Michel-Ange, la Léda, qui faisait

naguère partie de la collection de la Couronne ;
peut-être la curiosité de quelques lecteurs a-t-elle
été éveillée par cette recherche, et le désir très
naturel a pu leur venir de savoir ce qu'était deve-
nue cette œuvre. Toutes investigations faites en
ce sens, hélas ! seraient vaines ; un document impi-
toyable, que j'ai trouvé aux Archives Nationales,
nous invite à abandonner toute espérance à ce
suj et.

Cette composition de Michel-Ange existait en
deux exemplaires : il y avait à la fois de ce
sujet un dessin à la pierre noire et un tableau.
Le dessin est ainsi mentionné en 1683, par Le
Brun dans son Inventaire des tableaux du Ca-
binet du Roy: « Un dessin de Michel-Ange, repré-
sentant une Leyda, hault de 5 pieds, large de
6 pieds 9 poulces. » En marge on relève cette
note : « Veu à Paris, le 8 aoust 1690. »

De fait, en 1691, Houasse signalait en ces
termes ce dessin dans son Inventaire des ta
bleaux et dessins du Roy: « Un dessin de Michel-
Ange, représentant une Leyda, lequel dessin est
à la pierre noire sur du papier blanc ». Et en
marge on lit avec effroi cette mention écrite au
crayon : « La Beyne mère a brûlé le tableau. A
brûler ».

Ainsi donc Anne dAutriche fit brûler le tableau
de Michel-Ange, et en 1691 le dessin dut avoir le
même sort, sur l'ordre assurément de Louis XIV.
Cette double exécution nous donne à penser que
l'œuvre devait être particulièrement osée et sca-
breuse.

Fernand Enoerand.

-«<>oo»-

Académie des Beaux-Arts

Séance du 17 septembre

L'Académie des Beaux-Arts fixe au samedi
29 octobre la date de sa séance publique.

Elle décide ensuite que le morceau qui serait
joué à l'ouverture de cette séance serait le prélude
d'un oratorio intitulé Job, dont l'auteur est
M. Henri Babaud, pensionnaire de la villa Mé-
dicis.

Séance du 34 septembre
Communication est donnée à l'Académie de
l'extrait d'un testament par lequel M'"0 Félicie-
Charlottc Duban, fille de M. Duban, ancien
membre de la compagnie dans la section d'archi-
tecture, et veuve de M. Théodore-Pierre-Nicolas
Maillot, a légué à l'Académie des Beaux-Arts une
somme de cinquante mille francs, dont les arré-
rages seront, chaque année, attribués, sous le
nom de c prix Félix Duban», au pensionnaire
architecte ayant remporté le grand-prix de Borne.

Ce prix, qui sera proclamé dans la séance pu-
blique annuelle de l'Académie des Beaux-Arts,
sera distribué à ce pensionnaire lorsqu'il sera ar-
rivé à l'expiration de sa pension, et après l'ex-
position, aux époques réglementaires, à Borne et
à Paris, de ses envois, y compris son travail de
dernière année comportant le projet de restaura-
tion d'un monument.

Les conditions ci-dessus énoncées sont de ri-
gueur. Dans le cas où elles n'auraient pas été
 
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