N» 39. — 1898 BUREAUX : 8., RUE FAVART 10 Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr.
AVIS A MM. LES ABONNÉS
Pour éviter tout retard dans la récep-
tion de la livraison de janvier de la
Gazette des Beaux-Arts, nous vous rap-
pelons que l'abonnement doit être re-
nouvelé avant la fin du mois courant.
On s'abonne dans tous les bureaux de
poste de la France et de l'étranger, ou
en envoyant directement à l'Administra-
tion de la Gazette un mandat-poste de
60 fr. pour Paris, 64 fr. pour les dépar-
tements, 68 fr. pour l'étranger. Abonne-
ment semestriel à moitié des prix indi-
qués.
PROPOS DU JOUR
fous n'avons pas, samedi dernier,
souligné toutes les surprises que
le ministère de l'Instruction pu-
blique et des Beaux-Arts nous
ménage à l'Exposition universelle.
L' « Exposition des Universités », par
exemple, pour laquelle vingt-cinq mille
francs sont demandés, est une rubrique à
laquelle on ne saurait découvrir aucune jus-
tification acceptable. Cela est vide de sens.
Les « fragments démontables » et autres
échantillons d'architecture, qui, d'autre part,
coûteront cinquante mille francs, rentreront
dans l'ordre des maquettes puériles, et il
est facile de prévoir qu'on y verra figurer,
comme pièce montée de milieu, un Opéra-
Comique en miniature) au vingtième d'exé-
cution.
La part du lion en tout ceci est, visible-
ment, encore une fois, celle des architectes.
Ceux qui n'ont pas de palais ou de tranche
de palais à construire pour 1900 se console-
ront en bâtissant de petits guignols provi-
soires évalués de vingt à soixante-cinq mille
francs pièce.
Or, il ne faut pas perdre de vue que notre
ministère paie misérablement la science et
l'art français ; que les grandes dépenses
scientifiques se font, désormais, sans sa
collaboration ; que ses établissements et ses
musées sont très mesquinement dotés ; qu'il
a abdiqué tout luxe et tout orgueil : plus de
missions et de fouilles lointaines, plus de
longues expéditions savantes, plus de belles
impressions, plus de belles gravures ; ses
manufactures sont déchues ; il n'achète qu'à
bas prix les oeuvres d'art dont les amateurs
n'ont pas voulu ; il n'a pas, enfin, de quoi
maintenir en état et nettoyer les monuments
publics...
Et, quand l'occasion se présente de grossir
exceptionnellement son budget, de demander,
faute de mieux, les sommes indispensables
à la simple toilette des richesses nationales
et à la mise en valeur du patrimoine hérité,
le voici livré sans défense et sans contrôle à
de ridicules ingérences et à des suggestions
que nous ne voulons pas qualifier.
NOUVELLES
Le nouvel Opéra-Comique a été officiel-
lement inauguré le mercredi 7 décembre.
Nous reviendrons prochainement sur ce mo-
LA
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souligné toutes les surprises que
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L' « Exposition des Universités », par
exemple, pour laquelle vingt-cinq mille
francs sont demandés, est une rubrique à
laquelle on ne saurait découvrir aucune jus-
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Les « fragments démontables » et autres
échantillons d'architecture, qui, d'autre part,
coûteront cinquante mille francs, rentreront
dans l'ordre des maquettes puériles, et il
est facile de prévoir qu'on y verra figurer,
comme pièce montée de milieu, un Opéra-
Comique en miniature) au vingtième d'exé-
cution.
La part du lion en tout ceci est, visible-
ment, encore une fois, celle des architectes.
Ceux qui n'ont pas de palais ou de tranche
de palais à construire pour 1900 se console-
ront en bâtissant de petits guignols provi-
soires évalués de vingt à soixante-cinq mille
francs pièce.
Or, il ne faut pas perdre de vue que notre
ministère paie misérablement la science et
l'art français ; que les grandes dépenses
scientifiques se font, désormais, sans sa
collaboration ; que ses établissements et ses
musées sont très mesquinement dotés ; qu'il
a abdiqué tout luxe et tout orgueil : plus de
missions et de fouilles lointaines, plus de
longues expéditions savantes, plus de belles
impressions, plus de belles gravures ; ses
manufactures sont déchues ; il n'achète qu'à
bas prix les oeuvres d'art dont les amateurs
n'ont pas voulu ; il n'a pas, enfin, de quoi
maintenir en état et nettoyer les monuments
publics...
Et, quand l'occasion se présente de grossir
exceptionnellement son budget, de demander,
faute de mieux, les sommes indispensables
à la simple toilette des richesses nationales
et à la mise en valeur du patrimoine hérité,
le voici livré sans défense et sans contrôle à
de ridicules ingérences et à des suggestions
que nous ne voulons pas qualifier.
NOUVELLES
Le nouvel Opéra-Comique a été officiel-
lement inauguré le mercredi 7 décembre.
Nous reviendrons prochainement sur ce mo-