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La chronique des arts et de la curiosité — 1898

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Nr. 8 (19 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0075
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N» 8. — 1898

BUREAUX : 8, RUE KAVART

19 Février

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois........8 ît.

PROPOS DU JOUR

nWpFj^jj^L n'est rien de plus arbitraire que
3^Txli\Î2 la valeur vénale des œuvres d'art,
^T^t^l^Mf et on ne saurait établir aucune
cé^H^J^t classification sur des données
aussi capricieuses. Certains prix, par leur
énormïté, choquent le bon sens et même le
sens moral, agacent la saine logique et pa-
raissent connue la manifestation d'une force
brutale. Le plus récent exemple est celui de
la vente, à. Grasse, de cinq compositions
de Fragonard : un amateur anglais vient de
les acquérir au prix d'un quart de million
la pièce, ce qui. est franchement absurde. —
Ailleurs, en Amérique, c'est l'emploi singu-
lier que font de leur bourse les amateurs
qui surprend notre goût et l'offense.

Voyez à la vente Stewart : les tableaux de
Fortuny n'ont pas cesse de tenir la corde, et
il s'agit des plus médiocres; c'est que l'inté-
rêt anecdotique prime tous les autres dans
l'esthétique du Nouveau-Monde et que les
tableaux les plus lisses, les plus lustrés, les
plus « glacés » sont au fond les seuls qui soient
haut prisés. Corot et Théodore Rousseau
n'ont pas atteint, il s'en faut, les prix aux-
quels ils montent quotidiennement chez nous
et, sans doute, ils avaient été achetés à con-
tre-cœur par M. Stewart; van Marche les
dépasse facilement, grâce à la correction
méticuleuse qu'il apporte à peindre ses
brillants bestiaux. Des acheteurs français
bien inspirés ont ainsi pu rapporter d'Amé-
rique La Vaque el la Perle de Baudry, Les
Bûcherons de Rousseau.

S'agit-il de tableaux anciens, un prix

moyen tend à s'établir, variant autour de
deux cent mille francs, ce qui est beaucoup
pour tous les musées d'Europe, ce qui est
trop pour notre Louvre. Aujourd'hui, ce
chiffre paraît, en quelque sorte, naturel ; on
l'énonce couramment pour la plupart des
tableaux de l'école italienne et les rabais ne
valent pas la peine qu'on en parle.

Peut-être, enfin, le philosophe no verra-
t-il pas sans tristesse les fluctuations du nu-
méraire vider certaines contrées des objets
d'art, qu'elles gardaient comme le plus beau
des héritages, pour remplir subitement des
collections lointaines et improvisées. Après
l'Italie, perdant, entre autres trésors, la
fleur de la collection Sciarra, c'est, à Amster-
dam, la famille Six faisant une brèche à sa
célèbre collection; c'est, enfin, à Grasse, le
triomphe des guinées anglaises et du ca-
price île quelque grand seigneur.

NOUVELLES

On sait que, cette année, les deux So-
ciétés artistiques réunies à la Galerie des
Machines ouvriront leur exposition le môme
jour, le 1er mai, pour fermer toutes deux le
30 juin.

Le règlement de la Société Nationale des
Beaux-Arts (dite autrefois du Champ-de-Mars)
porte que l'envoi des œuvres devra être effec-
tué aux dates suivantes :

Peintres et graveurs : du 24 au 26 mars ;

Sculpteurs : du 29 au 31 mars ;

Architectes et exposants de la section des
objets d'art : du 4 au 6 avril.

^ Une des perles de la collection Decloux,
le dessin précieux pour l'histoire de Paris
 
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