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La chronique des arts et de la curiosité — 1898

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Nr. 8 (19 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0076
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LA CHRONlunrc OES ARTS

qui représente Les Parisiens au Champ-de- j
Mars p eparatifs pour la fêle de la Fédé-
ration du 14 juillet 1790, a été achetée
lundi, à la vente, pour le Musée Carnavalet,
au prix de 19.600 francs.

C'est une pièce unique, et par ses dimen-
sions et par la délicatesse exquise de son
faire, limite de craquante centimètres, large
d'un mètre. Debucourt y a fixé avec la spiri-
tuelle élégance et. la verve endiablée qui tant
de lui un de nos premiers humoristes, les
lumuli neux «Hgais épi-odes dont le Champ-de
Mars, en juillet 1780', Fut le théâtre, à la vei le
delà fête de la Fédération, durant les journées
appelées f'.s «Journées des brouettes ».

Outre celte acquisition, la Ville de Pa is a
encore acheté le n° 118 : Vue de Paris prise
d'un œil de bœuf de la Colonnade du Lou-
vre, par V -S. Nieule; le n» 123: La Seine et
les Tuileries vers 1754, par Nicolas Ozanne,
et le n» 215 : Portrait de Mm' de Sévigué,
minialure ronde, d'après Mignard, par un
peintre anonyme de l'école française.

Le û binet des Estampes vient de sVn-
richir d'un lot de deux cents aquarelles mil -
taires de M. RalTet fils, bibliolhécaire aux Es-
tamp»s d'après des croquis île sou père. Ces
aquarelles présentent une série d'uniformes
et des portraits militaires.

*** Il y a des Vandales partout.

Les fre-qu^s de Pollaiuolo, dont nous annon-
cions la découverte M y a quelques jours (1),
ont déjà été victimes d'i nsulen tes resta ur,> lions.
On sait q fil ne subsistait guère que le trait,
ce qu'un appelle le clou, le dessin des con-
tours; aujourd'hui, ce trait a presque enlière-
ment d'i paru, la ligne a perdu sa bemité;
l'opéraleur a été jusqu'à ajouter une tête de
sa propre invention 1

PETITES EXPO SITIONS

LES ORIENTALISTES

L'Association des Orientalistes n'est pas
seulement, comme on pourrait le croire, une
réunion de peintres et de sculpteurs
qu'unissent de communes sympathies ; ses
ambitions sont plus vastes et son pro-
gramme plus étendu : organiser des exposi-
tions dans nos possessions coloniales, pré-
server les richesses artistiques, en un mot
« unir et concentrer toutes les forces intel-
lectuelles qui peuvent, permettre de mainte-
nir et d'accroître l'action de notre civilisa-
tion en Orient » tel est le but que se sont
proposé les artistes, explorateurs et fonc-
tionnaires qui composent le Comité.

Nous n'avons pas à examiner ici les servi-
ces que les Orientalistes peuvent être appe-
lés à. rendre au point de vue de l'expansion
générale de la France ; ne les considérons
donc, pour l'instant, que comme un groupe
d'artistes qui vont chercher aux pays exo-

(1) V. Chronique des A rts du '20 novembre 1897.

| tiques « un afflux de sensations inédites et
! fortes » et tâchons de partager avec eux ces
sensations.

Nous n'y aurons pas de peine, car l'Orient
a toujours exercé sur nous sa puissante
fascination et les usures excursions que nous
avons faites de l'autre coté do la Méditer-
ranée nous ont laissé de rayonnants souve-
nirs ; ces souvenirs, lointains déjà, les voilà
subitement ravivés par une centaine d'œu-
vres peintes ou sculptées qui font défiler
devant nous tous les pays islamiques, de
Stamboul àlaeôte marocaine. L'espace nous
manque pour apprécier en détail ces diffé-
rentes œuvres, qui sont signées des noms
connus de MM. Bompard, Eugène Girardet,
Ghudant, Brouillet, Landelle, Dinet, etc ;
tout ce que nous pouvons dire, c'est que, si
l'exposition dans son ensemble, est agréable
à contempler, il ne s'y- révèle aucune œuvre
de premier ordre, ni même aucune origina-
lité bien tranchée. Seul, peut-être, M. Cottel.
au milieu de ces habiles continuateurs de
Fromentin et do GuillaumeI, détonne par
la verve un peu brutale de son style, qui
fait songer à Dehodoncq. Son œil, toutefois,
ne semble pas s'être suffisamment déshabi-
tué do l'atmosphère armoricaine : la môme
palette no peut servir à peindre les matelots
du Finistère ou les marchands de dattes de
Louqsor.

Chaque année, les Orientalistes réservent
une de leurs salles à l'un des initiateurs qui.
les premiers, ont su comprendre et traduire
la beauté des pays orientaux. Cette fois, ils
ont cru devoir rendre ce pieux hommage ii
la'mémoire do Léon Belly qui, pour n'avoir
pas eu l'éclatante renommée des Decamps
et des Delacroix, n'en fut pas moins un dé-
licat et vaillant artiste. One cinquantaine
de tableaux et de dessin s représon Ion t comme
il convient ce consciencieux paysagiste, qui,
dans ses bonnes pages, fait songer à Ma-
rilhat, mais à un Marilhat plus sage, plus
froid, plus vrai aussi, peut-être. Sa Mare, de
Giseh, ses Sycomores près des Pyramides et
quelques autres tableaux sont dé bonnes el
intéressantes peintures qui rappellent ho-
norablement ce nom injustement oublié.

Les Restaurations de Versailles

La seconde visite de la Commission <le<
Monuments historiques à Versailles effec-
tuée mardi dernier, n'a fait que confirmer
la visite précédente. La loyauté et l'cxacti-
tude de nos réclamations ont été complète-
mont reconnues et nous ne pouvons que
nous féliciter de les avoir formulées Les
importants et coûteux travaux projetés à
l'annonce desquels la Chronique a poussé son
premier cri d'alarme, sont définitivement
arrêtés; aucun nouveau travail ne se fera dé-
sormais que sous le contrôle plus fréquent
et plus attentif de la Commission.

Hélas, nous avons parlé trop tard Les
dégâts, aujourd'hui officiellement constatés
 
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