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La chronique des arts et de la curiosité — 1898

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Nr. 21 (21 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0187
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N» 21. — 1898

BUREAUX : 8, RUE FAVART

21 Mai

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

paris et départements :

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PROPOS DU JOUR

ant que le litige n'a reçu aucune
solution, la Chronique s'est tue
sur les tristes incidents suscités
par l'exposition du Balzac de

M. Rodin. Aussi bien, depuis trois semaines,
la logomachie la plus furibonde s'est-elle
donné carrière en tous sens et l'intervention
de commentateurs littéraires a-t-elle faussé
la dignité du débat.

Aujourd'hui, la question est tranchée, as-
suro-t-on, en ce que la Société des gens de
lettres reprend son pécule et sa liberté, le
sculpteur ayant trouvé acquéreur pour sa
statue. Mais de ce malentendu entre un
comité peu courtois et un artiste de haute
lignée résultera un trouble durable et pro-
fond dans les rapports presque forcés que
les sculpteurs doivent entretenir avec le
public.

Que la latitude laissée aux créateurs soit
infinie, nous le voulons, quoique, hier en-
core, il n'en aient eu presque aucune. Mais
le bon sens exige que les créateurs optent,
dans l'économie de leur vie sociale et, pour
ainsi dire, dans l'établissement de leur vie
privée, entre les deux termes de ce dilemme :
— ou poursuivre Pélaboration de leur rêve
sans engagements, sans servage d'aucune
sorte, en plein oubli des conventions ré-
gnantes et des banales concessions, heureux
de plaire au petit nombre et fiers d'être
payés de leur art par des admirateurs con-
vaincus ; — ou bien louer leur bras et leur
cerveau, consentir des traités, accepter le
travail que le grand nombre, acheteur anti-

cipé, décrète, s'astreindre, enfin, aux réqui-
sitions des foules souveraines à qui la place
publique appartient avec tout ce qui se dresse
dessus, parce qu'elles sont composées de
contribuables et de souscripteurs inquiets.

Il a été dit par les porte-paroles de M. Ro-
din, l'auteur des admirables bustes de Vic-
tor Hugo, de MM. Puvis deChavannes, J.-P.
Laurens, Dalou, Proust, etc., il a été dit que
l'artiste avait « rompu avec la tradition,
assez niaise en somme, qui veut faire d'une
statue un portrait, une effigie exacte. »

Les foules accepteront-elles la nouvelle
esthétique ? Non ; et dans la crainte qu'une
môme statue puisse, selon l'appréciation de
son autour, glorifier Flaubert. Sainte-Beuve
ou Verlaine, elles se refuseront à toute
souscription ou spécifieront qu'elles se con-
tentent d'une pyramide et d'un nom gravé.

Ou bien encore, elles s'adresseront à un
gagiste, et ce sera plus lamentable encore.

NOUVELLES

M. Eugène Miintz, membre de l'Institut
et conservateur des collections de l'École des
Beaux-Arts, est nommé membre du Conseil
supérieur des Beaux-Arts.

On sait que les collections du musée de
l'Union centrale des arts décoratifs sont, de-
puis la démolition du Palais de l'Industrie,
déposées au pavillon de Marsan.

En visitant les caisses qui les contiennent,
on constata récemment que des soustractions
avaient été opérées. L'inventaire auquel on
procéda établit que soixante-quinze pièces,
d'une valeur de 150.000 francs avaient été en-
levées; parmi elles figuraient des objets d'un
 
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