DOI Heft:
Nr. 25 (9 Juillet)
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•222
LA CHRONIQUE DES ARTS
NOUVELLES
Au cours de la distribution des récom-
penses aux exposants du Salon de 1898,
M. Henner, à qui, on le sait, la médaille
d'honneur fut décernée par ses confrères, a
été promu commandeur de la Légion d'hon-
neur,
M. Formigé est nommé membre de la
commission municipale des Beaux-Arts, dans
la section d'architecture, en remplacement de
M, Ginain, décédé.
Un emploi de professeur de dessin à
l'École nationale des Beaux-Arts est vacant
par suite de la démission, pour raisons de
santé, de M. Jules-Eugène Lenepveu, artiste
peintre, membre de l'Institut.
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
A Clermont-Ferrand. en face la cathédrale,
un monument commémoratif des Croisades,
œuvre de MM. Gourgouillon, sculpteur, et
ïeillard, architecte;
A Paris, au square des Épinettes, une statue
de Maria Deraismes, une des initiatrices du
mouvement féministe ; cette statue est l'œuvre
de M. Barrias, de l'Institut.
#*# La classe 71 des jurys de l'Exposition
de 1900 a décidé de créer une section spéciale
de la décoration des fêles publiques.
Dans ce but, elle fait un appel direct à tous
ceux que leurs travaux antérieurs et leur
expérience reconnue lui indiquaient tout
d'abord. Mais elle tient à s'assurer aussi le
concours d'hommes encore inconnus et d'ar-
tistes indépendants auxquels elle veut réser-
ver la plus grande liberté.
On peut s'adresser au président de la classe
71, groupe XII, 3° sous-commission, 9, quai
d'Orsay.
Le naufrage du steamer La Bourgogne
a entraîné la perte des œuvres d'art suivantes :
Le Passage du Gué, de Jules Dupré, qui se
trouvait depuis de longues années à New-
York et faisait retour en France ;
Un important paysage de M. Cazin, Je
Zuyderzêe, et un tableau et une aquarelle
de M. Vibert.
On nous annonce à la dernière heure la
découverte faite à Kew, près de Londres,
d'importants bas-reliefs en bronze, provenant
certainement d'un édifice français de la fin
du xvne siècle. Us représenteraient des scènes
guerrières où Louis XIV joue le rôle principal
et seraient dignes de porter le nom des plus
grands sculpteurs de Versailles. Nous tien-
drons nos lecteurs au courant de cette cu-
rieuse trouvaille.
Exposition des Envois de Rome
a l'égole des beaux-arts
On nous pardonnera d'être bref sur cette
attristante collection de travaux exécutés
comme à contre-cœur par nos pensionnaires
oiïiciels à Rome.
Ni Vdros de M. Moulin (l'e année), figu-
rine sans goût et sans pensée, ni la toile
théâtrale de M. Larée (2° année), ni Y Ho-
mère chantant au milieu des bergers de
M. Deschenaud (4e année), ni le Martyre de
saint Sébastien de M. Leroux (3° année) ne
recèlent quelqu'une de ces indications spon-
tanées où on a plaisir à deviner une volonté,
un désir tendant vers un art original ou
vers des traditions préférées.
Une esquisse de M. Leroux, représentant
une scène tragique tirée de la Légende des
Siècles, de Victor Hugo, est spécialement
composée des éléments les plus rébarbatifs
auxquels la grosso imagerie demande ses
eiïets dramatiques.
La sculpture nous présente, dans des
tolocs do dimension exagérée, de pesantes
allégories : La Destinée, de M. Roussel
(2e année), et Le Remords, de M. Octobre
(4e année).
Notons seulement, comme témoignant
d'études et de préoccupations intéressantes :
pour la gravure, les envois de M. Germain
(2° année) : un burin d'après un portrait de
Lucas de Leyde et une copie d'après Lucas
Cranach ; à l'architecture, la restauration
du temple de Jupiter à Tcrracine, par
M. Chaussemiche (4« année).
Les Nouvelles Salles du Musée de Versaille
Malgré le manque de ressources que tout le
monde connaît, la réorganisation scientifique du
Musée de Versailles est continuée activement. On
vient d'ouvrir dans Fattique Ghimay plusieurs
salles nouvelles où sont exposées deux suites
d'œuvres d'un intérêt tout particulier.
La première se compose d'une série de plus de
cent dessins, relatifs aux campagnes de Bona-
parte en Italie pendant les années 1796, 1797 et
1800. Us ont été exécutés, sous la direction de
Vivant-Denon, d'après les croquis pris sur place,
au fur et à mesure des événements, par les des-
sinateurs du Dépôt de la Guerre. Cette collection,
très précieuse pour l'histoire militaire de la Ré-
volution, est en grande partie l'œuvre de Bour-
geois, de Zix, de Taunay, de Meynier, d'Hippo-
lyte Lecomte ; Carie Vernet y a également tra-
vaillé. Tous les combats importants des guerres
d'Italie y sont représentés : Millesimo, Lodi,
Castiglione, Arcole, Rivoli, Marengo. Carie Ver-
net a consacré à la bataille d'Arcole un impor-
tant dessin, que l'on a pu voir récemment à
l'exposition de l'École des Beaux-Arts. Mais c
qui augmente encore l'intérêt de cette collée
LA CHRONIQUE DES ARTS
NOUVELLES
Au cours de la distribution des récom-
penses aux exposants du Salon de 1898,
M. Henner, à qui, on le sait, la médaille
d'honneur fut décernée par ses confrères, a
été promu commandeur de la Légion d'hon-
neur,
M. Formigé est nommé membre de la
commission municipale des Beaux-Arts, dans
la section d'architecture, en remplacement de
M, Ginain, décédé.
Un emploi de professeur de dessin à
l'École nationale des Beaux-Arts est vacant
par suite de la démission, pour raisons de
santé, de M. Jules-Eugène Lenepveu, artiste
peintre, membre de l'Institut.
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
A Clermont-Ferrand. en face la cathédrale,
un monument commémoratif des Croisades,
œuvre de MM. Gourgouillon, sculpteur, et
ïeillard, architecte;
A Paris, au square des Épinettes, une statue
de Maria Deraismes, une des initiatrices du
mouvement féministe ; cette statue est l'œuvre
de M. Barrias, de l'Institut.
#*# La classe 71 des jurys de l'Exposition
de 1900 a décidé de créer une section spéciale
de la décoration des fêles publiques.
Dans ce but, elle fait un appel direct à tous
ceux que leurs travaux antérieurs et leur
expérience reconnue lui indiquaient tout
d'abord. Mais elle tient à s'assurer aussi le
concours d'hommes encore inconnus et d'ar-
tistes indépendants auxquels elle veut réser-
ver la plus grande liberté.
On peut s'adresser au président de la classe
71, groupe XII, 3° sous-commission, 9, quai
d'Orsay.
Le naufrage du steamer La Bourgogne
a entraîné la perte des œuvres d'art suivantes :
Le Passage du Gué, de Jules Dupré, qui se
trouvait depuis de longues années à New-
York et faisait retour en France ;
Un important paysage de M. Cazin, Je
Zuyderzêe, et un tableau et une aquarelle
de M. Vibert.
On nous annonce à la dernière heure la
découverte faite à Kew, près de Londres,
d'importants bas-reliefs en bronze, provenant
certainement d'un édifice français de la fin
du xvne siècle. Us représenteraient des scènes
guerrières où Louis XIV joue le rôle principal
et seraient dignes de porter le nom des plus
grands sculpteurs de Versailles. Nous tien-
drons nos lecteurs au courant de cette cu-
rieuse trouvaille.
Exposition des Envois de Rome
a l'égole des beaux-arts
On nous pardonnera d'être bref sur cette
attristante collection de travaux exécutés
comme à contre-cœur par nos pensionnaires
oiïiciels à Rome.
Ni Vdros de M. Moulin (l'e année), figu-
rine sans goût et sans pensée, ni la toile
théâtrale de M. Larée (2° année), ni Y Ho-
mère chantant au milieu des bergers de
M. Deschenaud (4e année), ni le Martyre de
saint Sébastien de M. Leroux (3° année) ne
recèlent quelqu'une de ces indications spon-
tanées où on a plaisir à deviner une volonté,
un désir tendant vers un art original ou
vers des traditions préférées.
Une esquisse de M. Leroux, représentant
une scène tragique tirée de la Légende des
Siècles, de Victor Hugo, est spécialement
composée des éléments les plus rébarbatifs
auxquels la grosso imagerie demande ses
eiïets dramatiques.
La sculpture nous présente, dans des
tolocs do dimension exagérée, de pesantes
allégories : La Destinée, de M. Roussel
(2e année), et Le Remords, de M. Octobre
(4e année).
Notons seulement, comme témoignant
d'études et de préoccupations intéressantes :
pour la gravure, les envois de M. Germain
(2° année) : un burin d'après un portrait de
Lucas de Leyde et une copie d'après Lucas
Cranach ; à l'architecture, la restauration
du temple de Jupiter à Tcrracine, par
M. Chaussemiche (4« année).
Les Nouvelles Salles du Musée de Versaille
Malgré le manque de ressources que tout le
monde connaît, la réorganisation scientifique du
Musée de Versailles est continuée activement. On
vient d'ouvrir dans Fattique Ghimay plusieurs
salles nouvelles où sont exposées deux suites
d'œuvres d'un intérêt tout particulier.
La première se compose d'une série de plus de
cent dessins, relatifs aux campagnes de Bona-
parte en Italie pendant les années 1796, 1797 et
1800. Us ont été exécutés, sous la direction de
Vivant-Denon, d'après les croquis pris sur place,
au fur et à mesure des événements, par les des-
sinateurs du Dépôt de la Guerre. Cette collection,
très précieuse pour l'histoire militaire de la Ré-
volution, est en grande partie l'œuvre de Bour-
geois, de Zix, de Taunay, de Meynier, d'Hippo-
lyte Lecomte ; Carie Vernet y a également tra-
vaillé. Tous les combats importants des guerres
d'Italie y sont représentés : Millesimo, Lodi,
Castiglione, Arcole, Rivoli, Marengo. Carie Ver-
net a consacré à la bataille d'Arcole un impor-
tant dessin, que l'on a pu voir récemment à
l'exposition de l'École des Beaux-Arts. Mais c
qui augmente encore l'intérêt de cette collée