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La chronique des arts et de la curiosité — 1898

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Nr. 5 (29 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0044
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LA CHRONIQUE DES ARTS

La 5* Exposition des Peintres orienta-
listes sera ouverte, galerie Durand-Ruel, le
1" février. Elle comprendra une partie actuelle
et une partie rétrospective consacrée à l'œuvre
de Léon Belly.

On vient de découvrir, dans le départe-
ment de Meurthe-et-Moselle, à Jœuf, un vaste
cimetière mérovingien, qui contient plus de
cent tombeaux, dont une vingtaine ont déjà
été fouillés.

On a trouvé également, au môme endroit,
d'énormes blocs sculptés provenant d'un
temple gallo-romain. Un grand morceau d'ar-
chitecture, très riche comme décoration, in-
diquerait que ce temple avait environ douze
mètres de haut.

Le Musée impérial de l'Ermitage s'est
enrichi pendant l'année dernière des tableaux
suivants : La Continence de Scipion et
Abigaïl devant David, par Simon de Vos,
deux tableaux peints sur cuivre, se faisant
pendant ; — Allégorie, par Paris Bordone ; —
Paysage hollandais, par Salomon van Ruis-
dael (provenant de la cullection Somoff) ; —
Le Sacrifice de Jéroboam, par G. van
Eeckhout, signé et daté 1655.

Dans cette môme galerie, les deux salles
laissées libres par le transfert, que nous
avons annoncé, de la seclion russe au Musée
Alexandre III vont recevoir une collection de
bons tableaux de l'école française du xvnr
siècle qui, jusqu'à présent, étaient conservés
au Palais d'hiver.

De petit village d'Hissarlik, en Asie Mi-
neure, illustré par la découverte que Schlie-
mann y fit en 1870 des ruines et des tré.-ors
présumés de Troie, appartenait depuis 1868 à
un Anglais, M. Frank Galvert. De propriétaire
vient d'en faire don au Musée antique de
Constantinople, à charge par celui-ci de con-
server et d'entretenir les vestiges de la ville
de Priam.

On sait que sur le balcon occidental du
Palais des Doges, à Venise, se trouvait jadis
un colossal lion ailé en marbre, symbolisant
Va République de Saint Marc avec le doge
Andréa Gritti agenouillé à ses pieds.

Quand Venise fut occupée par les soldats
de Napoléon, la foule commit de nombreuses
déprédations, et le lion de Saint Marc avec le
doge tomba sous les coups des démolisseurs.

On vient enfin de se décider à réparer ce
vandalisme. Le ministre, M. Bacelli, ouvrait
naguère un concours pour la réfection de
cette œuvre d'art, et un nouveau lion de
marbre vient de prendre la place de son pré-
décesseur.

PETITES EXPOSITIONS

l'œuvre de français
le cercle artistique et littéraire

La semaine est bonne pour les amateurs
d'art et pour les simples flâneurs qui aiment

à promener, à travers les expositions, leur
curiosité désœuvrée.

A l'École des Reaux-Arts, l'œuvre de
Français attire chaque jour do nombreux
visiteurs, et cette vogue posthume est la
juste récompense d'une des plus laborieuses
carrières artistiques qui soient. Français,
quoi qu'on dise ou qu'on fasse, ne sera ja-
mais qu'un artiste do second plan, et les
grands paysagistes qui furent ses contem-
porains rayonnent d'un trop vif éclat pour
qu'il puisse leur être comparé sans défaveur ;
ce fut cependant un artiste ému et sincère
qui, toute sa vie, resta fidèle à un idéal d'art
lin peu compassé, mais qui ne manque pas
de saveur. Quelques-unes des pages exposées
au quai Malaquais, comme le Soleil couchant
au Bas-Meudon, la Vallée de Munster, la
Belle journée d'hiver, suffisent à lui assurer
une belle place dans l'art de ce siècle, un
peu après les Rousseau, les Corot, les Dau-
bigny et les Diaz.

Tout récemment aussi, le Cercle artistique
et littéraire a ouvert ses salles d'exposition.
Jen'ôtonnerai personne en disant que je n'y
ai pas rencontré l'œuvre exceptionnelle et
rare qui est, pour la critique, la récompense
de son ingrate tâche journalière; mais, à dé-
faut du régal artistique que j'espérais sans
y trop compter, j'y ai trouvé, abondamment,
le plat du jour, savamment confectionné,
cuisiné de main de maître et, d'ailleurs,
fort agréable à regarder. Citerai-je des noms?
Pourquoi pas? N'est-ce pas la coutume? Cé-
lébrons donc une fois de plus, puisqu'il le
faut, la grâce banale et l'aimable mièvrerie
de M. Bougucreau, l'académique et froide
élégance de M. Jules Lefebvre et l'harmo-
nieux clair-obscur de M. Henner; confes-
sons que M. Benjamin Constant est un ex-
cellent peintre de portraits, ainsi que M. Ma-
chard, et M. Weerts, et M. Rixens. Du côté
des paysagistes, il y a quelques bons mor-
ceaux,'comme Le Loing à Gry, de M. Gosse-
lin, qui s'est discrètement inspiré d'Harpi-
gnies, et Le Calme du soir, de M. Rigolot ;
notons aussi doux agréables toiles de M. De-
mont.

Parmi les sculpteurs, je ne vois guère à
signaler qu'une statuette de M. Boucher,
L'Etude, et La Sirène, de M. Pucch, beau
groupe, d'ailleurs fort connu et depuis long-
temps exploité parle commerce des bronzes
d'art.

Dans le vestibule qui donne accès aux
salles d'exposition figurent les esquisses
d'un vaste ensemble décoratif qui a été de-
mandé à M. Luc-Olivier Merson pour l'esca-
lier des Fêtes de l'Hôtel de ville ; c'est, au-
tant qu'on en peut juger, un important et
beau travail où se retrouvent la fécondité
d'invention, l'ingéniosité décorative et la
grâce un peu maniérée qui caractérisent le
talent du peintre.

N.
 
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