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La chronique des arts et de la curiosité — 1898

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Nr. 7 (12 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0065
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ET DE LA CURIOSITÉ 55

à nous excuser auprès du sexe faible, si,
dans ce rapide examen, nous ne nous som-
mes pas occupé de lui tout d'abord; il figure
cependant avec honneur à la rue Boissy-
d'Anglas. Voici, de M. Flameng, un dos plus
délicats interprètes des grâces féminines,
un brillant portrait de jeune femme, d'une
altière et rare élégance, et de M. Blanche un
joli portrait de jeune fille*, qui nous plairait
plus encore s'il ne trahissait une préoccupa-
tion trop visible des maîtres anglais du
Win" siècle. M. Chartran montre d'excel-
lentes qualités dans son portrait de M"'« L.
de M...; M. Lefebvre, dans celui de
Mme Postma, se recommande, à. son habi-
tude, par la probité de l'exécution, par la
noblesse un peu froide du style. Ilnousfaut
encore, tout au moins, signaler un portrait
de Mgr Langénieux, par M. Cormon ; un
portrait de jeune femme, par M. Basehet,
et un aulre. du général A..., par M. Wecrts...
Quoi encore? Un portrait de M. Dramard,
que M. Roybet a, suivant sa coutume, ha-
billé d'un pourpoint de velours et d'une
fraise godronnée comme un contemporain
de Frans Hais; un groupe d'enfants, enlevé
par M. Carolus Duran avec la verve et
le brio d'exécution qui lui sont familiers, et
différents portraits de MM. Friant, Rosset-
Cranger, Courtois, Baignières, Thirion, etc.

Parmi les figures de fantaisie, je signale-
rai la Marchand/', de poissons de M. Da-
gnan-Bouveret. Ce précieux morceau, où l'ar-
tiste a idéalisé, sans lui rien ôter do son
caractère, un type quelconque de paysanne
bretonne, est d'une grâce charmante qui
n'est peut-être pas tout à l'ail exemple de
mièvrerie.

Los lableaux de genre ne sont ni nion-
breux ni bien remarquables ; nous recom-
manderons cependan t un épisode de la cam-
pagne de 1796, par M. Détaille, et, de
M. lirmiiip, une Léda s'avançant dans les
eaux claires d'un lac au devant de l'oiseau
lenlali'iir. M. Worms a placé sa petite scène,
Le Départ pour la foire, dans une Espagne de
fantaisie et plus pittoresque qu'elle ne l'est,
hélas! par ce temps d'utilitarisme et de soi-
disant progrès. Plus vraie, et d'un accent
plus moderne, est la jolie élude de M. Wal-
ter Gay, une Famille delisseurs à BBUagt/im

Çà e'i là. quelques bons paysages, comme
L'Inondation, do M. Barillot, et Les Bords du
Lomg', 'le M. l'illotte. Citons encore deux
charmantes éludes do M. de Glermont, d'une
line et discrèle harmonie, un Effet de nuit,
de M Dauphin, et un Coin de Canal, à Ve-
nise, do M. Saint-Germicr.

La sculpture est représentée par quelques
morceaux de choix. Un des meilleurs est
un buste d'Orientale, où M. Mercié aflirmc
une fois de plus son souple et vigoureux
talent. Nous avons remarqué encore un ex-
cellent portrait du comédien Cot, par M.
Crauck; une statuette équestre^ du grand
Frédéric, dans laquelle M. (lérônic s'est
monlré l'habile sculpteur et l'crudit archéo-
logue que l'on sait; enlin, un précieux bibe-
lot d'art, L'Ame des mines, que M. Lafont a
sculpté dans différentes matières dures, amu-

sant effet do polychromie. Nous prisons
trop lo talent de M. Pucch pour hésitera
lui dire qu'il nous a semblé, cotte fois,
moins bien inspiré que de coutume : son
buste de Mlle Mauri est d'un sentiment un
peu mièvre; quant à son petit groupe, La
Fidélité enchaînant l'Amour, ce n'est que
l'insuffisant pastiche d'un art qui portait
déjà en lui ses germes de décadence.

Octave Fidtèrh.

Les Restaurations de Versailles

Vendredi dernier, 4 février, la Commis-
sion des Monuments historiques s'est ren-
due à Versailles. Elle devait principalement
examine!' le bien-fondé des critiques que la
Chronique des Arts a formulées contre la
manière dont les travaux de conservation
sont exécutés clans le Palais et le Parc ainsi
qu'aux Trianons.

Cette première enquête aétémenée d'une fa-
çon incomplète et sans grandes garanties, le
Palais seul ayant été dûment visité, mais
non point encore dans toutes les parties liti-
gieuses désignées par M. E. Hovelaque.
Dans plusieurs cas, des restaurations malen-
contreuses ont été en hâte et artificieuse-
ment dissimulées aux yeux des enquêteurs
non prévenus — et nous laissons le soin de
juger ce procédé au rapporteur qui aura la
difficile mission de conclure. Il a pourtant
suffi de cette promenade et d'un rapide coup
d'oeil jeté sur la Colonnade pour que des
résolutions fussent prises en tout conformes
aux désirs des connaisseurs et des artistes
au nom desquels nous avons élevé la voix.
Lcs'Dômes ne seront pas réédiliés, le bassin
de Cérès ne sera pas restauré ; de ce fait,
cinquante, mille francs bien nécessaires se-
ront appliqués aux aménagements intérieurs
de première urgence. Quant aux réparations
en général, ainsi que l'a dit un de nos con-
frères présent à la séance :

« Elles seront étudiées plus à loisirpar la
Commission, pour la Colonnade,, pour Tria-
non, etc.. On peut dire cependant, pour ré-
sumer les impressions, que l'opinion presque
unanime est que les iraoaux doivent être
conçus et exécutés de manière à « conserver »
mats non à remplacer par dés œuvres nou-
velles.

« Versailles est un Musée d'architecture et
de sculpture sans rival au monde. On ne sau-
rait trop l'admirer ni le respecter, et rien
n'est plus irrespectu.evx que les entrepre-
neurs de <t restaurai ion ».

Impossible de mieux dire.

Ajoutons que la Commission des Monu-
moiils historiques doit retourner mardi pro-
chain, à Versailles, pour continuer son en-
quête. Puisse-t-cllc la faire complète et ap-
profondie 1 Puisse-t-elle soulever tous les
voiles ! •
 
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