Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1898

DOI Heft:
Nr. 9 (26 Février)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0084
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
74

LA CHRONIQUE DES ARTS

de Marie-Antoinette, par Houdon. Toutes
les œuvres provenant d'artistes russes seront
affectées au nouveau musée Alexandre III.

Le Cabinet des médailles s'est enrichi de
son côté, de la môme façon, d'une collection
d'environ six cents monnaies byzantines.

Nous lisons dans les Débats :
« Dans une maison d'Amsterdam, on gar-
dait, sans avoir le moindre soupçon de sa va-
leur ni de son origine, un petit tableau, pas
plus grand qu'une miniature, mais d'une su-
perbe facture, enlevé, plein de verve, d'une
rare pureté et admirablement conservé. Un
connaisseur à qui ce tableau tomba par ha-
sard sous les yeux, reconnut bien vite dans
ce portrait d'homme un Frans Hais. Le ta-
bleau, exposé chez un des grands marchands
d'Amsterdam, a fait l'admiration des artistes
et a été acheté par l'État. Il sera envoyé à la
Mauritshuis, le musée royal de la Haye. »

La Galerie de peinture de Dresde vient
d'acquérir un portrait d'évèque, par H. Rae-
burn, dont elle ne possédait encore aucune
œuvre.

PETITES EXPOSITIONS

M. GABRIEL THDRNEH
Mme LOUISE VAN PARYS
SOCIÉTÉ DES ARTISTES EUSSES

Gomme son compatriote Bernier, M. Ga-
briel Thurner, après avoir étudié sa terre
natale du Haut-Rhin, a parcouru la Bre-
tagne ; comme M. Kreydcr, il excelle à amon-
celer les fleurs et les fruits ; il rappelle sou-
vent la manière do M. Zuber en des ciels
posants — à l'excès parfois — et celle de M.
Petitjean, à la faveur de rues étroites où l'on
peut regretter que le soleil soit si frileux.
C'est dire que M. Thurner, mulhousain, a
choisi dans sa patrie la plupart de ses maî-
tres et ses meilleurs paysages, ce dont il
convient de féliciter l'artiste laborieux et
sincère devant l'Intérieur de paysans et Le
Chemin montant à Labaroche, Une rue à
Enguisheim, le Ruisseau à Liepvre.

Le rêve où se complaît Mme Louise van
Parys s'égare volontiers clans les contrées
et parmi les aventures chères aux peintres
d'aquarelle. Des apparitions élyséennes y
contemplent l'amour colombin ; le Directoire
s'y perpétue. Et quand Mme van Parys
abandonne ce petit monde de personnages
d'éventail et descend dans le siècle, elle a
l'heureuse fortune d'y rencontrer do gracieux
modèles pour d'élégants portraits.

De jeunes artistes russes s'étant groupés,
exposent modestement les résultats d'un la-
beur consciencieux. B ne faut naturellement
pas chercher grande cohésion dans cet
ensemble ; on y peut remarquer un portrait
et un dessin de M. Alcxandrovitch, clos ma-
rines, des paysages de MM. Belacwsky,
Ghabanian, le mystère habile d'un Soir, de

M. Louchnikoff, des études de MM. Loewe,
Maytoff, Tkatchenko, des bustes et des
statuettes de MM. Aronson et Bernstamm ;
et peut-être, si les cadres étaient moins
pressés, retiendrait-on d'autres noms encore
entre tant d'essais bien sages.

J. R.

—->- - s<--

Les nouvelles acquisitions des Musées

Le Musée du Louvre vient d'acquérir, au prix
de 130.000 francs, une Madone attribuée à Piero
délia Francesca. L'œuvre, en assez bon état de
conservation, est depuis de longues années en
France, où elle appartint aux collections des com-
tes Ducliâtel et, ultérieurement, du duc de la
Trémoïlle. C'est une composition d'un dessin châ-
tié et d'un coloris sobre, dont tout l'intérêt réside
dans le type lin et souriant, dans le geste élégam-
ment aisé de la Vierge; le bambino, de taille
minuscule, posé sur les genoux de sa mère, est,
en effet, d'une infériorité choquante, et le paysage,
aussi bien que le ciel, n'ont pas grande légè-
reté. Rien de plus habile, en tout cas, que les
transparences du voile de la Madone, ni de plus
savoureux que le ton demi-diaphane des ombres
laiteuses; c'est bien la palette d'un homme rompu
à la peinture murale, à la fresque décorative.
L'absence de caractère, la veulerie délicate de
l'ensemble ont fait hésiter plusieurs critiques
à prononcer fe nom de Piero deffa Francesca,
fe maître nerveux et vofontaire d'Arezzo. Fau-
drait-if 'donc songer à cet Afessio Baiclovinetti,
dont la meilleure gloire était, jusqu'ici, d'avoir
formé le talent de Ghirlandajo? Nous ne saurions
nous prononcer encore.

Sur la somme considérable de 130.000 francs,
demandée par l'intermédiaire, la jeune Société
des Amis du Louvre a contribué pour trente mille
francs; c'est le premier acte par lequel se soit
manifestée cette nouvelle institution, et on ne
peut que la louer de sa prompte et généreuse
intervention.

M. le duc de la Trémoïlle vient de l'aire don au
Musée du Louvre d'un important tableau de
Jérôme Bosch, représentant une Chute de dam-
nés, et au Musée de Versailles d'une Sainte
Famille attribuée au Poussin, ayant figuré clans
les appartements de Louis XIV.

Le Musée de Versailles vient de s'enrichir, sans
bourse délier, d'un intéressant morceau de sculp-
ture, retrouvé par M. de Nolhac, et que ses dé-
marches auprès dos détenteurs ont fait rentrer
dans la collection de l'État. C'est une statuette
d'enfant par Pigafle. L'enfant est nu et endormi,
couché sur une gerbe de blé et tenant à la main
une _ faucille. Cette gracieuse composition est
placée sur un socle de marbre orné de magni-
fiques ciselures Louis XVI, qui porte l'inscrip-
tion suivante :

Ce monument est fait par M. Pigalle, recteur
de l'Académie royale de sculpture, chevalier
de l'Ordre du Roy, de l'Académie Royale des
 
Annotationen