DOI Heft:
Nr. 15 (9 Avril)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0135
ET DE LA
Fouilles de Carthage. — M. Héron de Ville-
fosse annonce que le P. Delattre a mis à décou-
vert, dans les fouilles entreprises et dirigées par
lui à Carthage, outre un superbe sarcophage en
marbre blanc orné de peintures, une grande
quantité de bijoux d'or et d'argent, colliers,
bagues, scarabées, etc., et de nombreuses figu-
rines en terre cuite.
L'anneau de l'évèque Ulger, d'Angers. —-
M. de Mély entretient l'Académie de l'inscription
d'un anneau trouvé dans le tombeau de l'évèque
d'Angers, Ulger.
Cette bague porte une inscription indéchiffrable,
très certainement cabalistique, et ne pouvant être
expliquée que par une clef qu'il faudrait décou-
vrir. Au dix-septième siècle, elle n'était proba-
blement pas encore perdue, car M. de Mély yient
de trouver, dans un inventaire du dix-septième
siècle, une bague ayant appartenu à saint Biaise,
évèque de Sébaste, portant la même inscription
et dont un savant cabalistique do l'époque avait
donné l'explication.
Quant à la formule elle-même, elle paraît d'ori-
gine anglo-saxonne.
Le buste d'Elche. — M. Théodore Eoinach fait
une longue communication sur L'origine de la
tète d'Elche, récemment acquise par le Louvre.
Il établit que le buste en question est l'œuvre
d'un artiste ionien, probablement Phocéen
d'Hemeroscopion, qui l'a exécutée pour le compte
d'une riche famille d'Herna. Il est grec par l'art,
tartessien par le costume, phénicien par les
bijoux.
M. Heuzey fait suivre cette communication de
savantes réflexions sur l'art grec.
--' •_____------s>-
Société des Antiquaires de France
Séance du 30 mars
M. le baron de Baye fait une communication
sur différents miroirs métalliques récemment dé-
couvert en Sibérie et qu'il a étudiés au cours de
sa dernière mission.
M. Lafaye fait une communication sur différents
objets antiques découverts à Voutenay (Yonne)
et recueillis par M. l'abbé Poulaine.
M. Leprieur fait une communication sur le
tableau de l'Enfer, attribué à Jérôme Bosch et
offert récemment au Musée du Louvre par M. le
duc de La Trémoïlle. Il rapproche de ce tableau
un très curieux dessin conservé depuis longtemps
au Musée du Louvre et dans lequel il croit re-
connaître une première pensée de ce tableau.
M. Gagnât annonce, de la part de M. Gauckler,
la découverte récente à Henchir-M'sadin d'une
mosaïque réprésentant Daniel dans la fosse aux
lions, où est inscrite l'épitaphe : Memorie Blossi
Honorait ingenuus actor perfecit.
CURIOSITÉ 125
BIBLIOGRAPHIE
Inventaire du Trésor de l'église primatiale
et métropolitaine de Sens, par l'abbé E.
Charteaire. — Sens, Duchemin, 1897. In-8",
113 p. m.
Voici qu'enfin, peu à peu, des documents de
premier ordre viennent prendre place dans le
domaine de la science. On ne saurait trop féliciter
les évoques qui, comprenant l'importance des
richesses religieuses qui ont survécu à tant de
causes cle destruction, veillent que non seule-
ment les visiteurs emportent un souvenir des
monuments précieux qu'ils ont admirés, mais
aussi que les érudits possèdent, et cela dans des
conditions de prix abordables, des éléments de
travail qui jusqu'ici leur ont fait défaut. M.^ La-
grange, évoque cle Chartres, fut naguère un des
premiers à entrer dans cette voie; M»-r Ardin,
archevêque de Sens, vient de charger M. l'abbé
Chartraire do publier l'Inventaire illustré du
Trésor de l'église métropolitaine de Sens.
Déjà nous le connaissions par les travaux de
M. de Montaiglon, qui nous en avait donné les
plus admirables pièces.(l), du moins nous croyions
le connaître. En effet, à côté des suaires célèbres
de saint Potentien, cle sainte Colombe, de saint
Savinien, une visite des reliquaires, faite en 1896,
a amené au jour toute une série d'étoffes du vi" au
xve siècle, d'une valeur inestimable pour l'histoire
de l'art. Je signalerai notamment une scène ba-
chique, peut-être du vi° siècle, du plus haut inté-
rêt. Et nous les trouvons reproduites dans cet
inventaire, très rapide, très scientifique cepen-
dant, qui, malgré sa concision, forme encore un
petit volume de 113 pages, mais d'un format
commode, qui va pouvoir prendre place parmi
les outils de travail des archéologues, à côté du
« Trésor d'Halberstadt », qui vient également de
paraître.
Espérons que les évêques, bien convaincus que,
loin de désigner leurs richesses aux convoitises
des collectionneurs, ces inventaires, au contraire,
les fixeront clans leurs cathédrales, voudront tous
suivre un exemple qui, malheureusement, jus-
qu'ici, n'a pas eu assez d'imitateurs.
F. de Mély.
(1) Voir Gatette des Beaux-Arts, 1880.
Fouilles de Carthage. — M. Héron de Ville-
fosse annonce que le P. Delattre a mis à décou-
vert, dans les fouilles entreprises et dirigées par
lui à Carthage, outre un superbe sarcophage en
marbre blanc orné de peintures, une grande
quantité de bijoux d'or et d'argent, colliers,
bagues, scarabées, etc., et de nombreuses figu-
rines en terre cuite.
L'anneau de l'évèque Ulger, d'Angers. —-
M. de Mély entretient l'Académie de l'inscription
d'un anneau trouvé dans le tombeau de l'évèque
d'Angers, Ulger.
Cette bague porte une inscription indéchiffrable,
très certainement cabalistique, et ne pouvant être
expliquée que par une clef qu'il faudrait décou-
vrir. Au dix-septième siècle, elle n'était proba-
blement pas encore perdue, car M. de Mély yient
de trouver, dans un inventaire du dix-septième
siècle, une bague ayant appartenu à saint Biaise,
évèque de Sébaste, portant la même inscription
et dont un savant cabalistique do l'époque avait
donné l'explication.
Quant à la formule elle-même, elle paraît d'ori-
gine anglo-saxonne.
Le buste d'Elche. — M. Théodore Eoinach fait
une longue communication sur L'origine de la
tète d'Elche, récemment acquise par le Louvre.
Il établit que le buste en question est l'œuvre
d'un artiste ionien, probablement Phocéen
d'Hemeroscopion, qui l'a exécutée pour le compte
d'une riche famille d'Herna. Il est grec par l'art,
tartessien par le costume, phénicien par les
bijoux.
M. Heuzey fait suivre cette communication de
savantes réflexions sur l'art grec.
--' •_____------s>-
Société des Antiquaires de France
Séance du 30 mars
M. le baron de Baye fait une communication
sur différents miroirs métalliques récemment dé-
couvert en Sibérie et qu'il a étudiés au cours de
sa dernière mission.
M. Lafaye fait une communication sur différents
objets antiques découverts à Voutenay (Yonne)
et recueillis par M. l'abbé Poulaine.
M. Leprieur fait une communication sur le
tableau de l'Enfer, attribué à Jérôme Bosch et
offert récemment au Musée du Louvre par M. le
duc de La Trémoïlle. Il rapproche de ce tableau
un très curieux dessin conservé depuis longtemps
au Musée du Louvre et dans lequel il croit re-
connaître une première pensée de ce tableau.
M. Gagnât annonce, de la part de M. Gauckler,
la découverte récente à Henchir-M'sadin d'une
mosaïque réprésentant Daniel dans la fosse aux
lions, où est inscrite l'épitaphe : Memorie Blossi
Honorait ingenuus actor perfecit.
CURIOSITÉ 125
BIBLIOGRAPHIE
Inventaire du Trésor de l'église primatiale
et métropolitaine de Sens, par l'abbé E.
Charteaire. — Sens, Duchemin, 1897. In-8",
113 p. m.
Voici qu'enfin, peu à peu, des documents de
premier ordre viennent prendre place dans le
domaine de la science. On ne saurait trop féliciter
les évoques qui, comprenant l'importance des
richesses religieuses qui ont survécu à tant de
causes cle destruction, veillent que non seule-
ment les visiteurs emportent un souvenir des
monuments précieux qu'ils ont admirés, mais
aussi que les érudits possèdent, et cela dans des
conditions de prix abordables, des éléments de
travail qui jusqu'ici leur ont fait défaut. M.^ La-
grange, évoque cle Chartres, fut naguère un des
premiers à entrer dans cette voie; M»-r Ardin,
archevêque de Sens, vient de charger M. l'abbé
Chartraire do publier l'Inventaire illustré du
Trésor de l'église métropolitaine de Sens.
Déjà nous le connaissions par les travaux de
M. de Montaiglon, qui nous en avait donné les
plus admirables pièces.(l), du moins nous croyions
le connaître. En effet, à côté des suaires célèbres
de saint Potentien, cle sainte Colombe, de saint
Savinien, une visite des reliquaires, faite en 1896,
a amené au jour toute une série d'étoffes du vi" au
xve siècle, d'une valeur inestimable pour l'histoire
de l'art. Je signalerai notamment une scène ba-
chique, peut-être du vi° siècle, du plus haut inté-
rêt. Et nous les trouvons reproduites dans cet
inventaire, très rapide, très scientifique cepen-
dant, qui, malgré sa concision, forme encore un
petit volume de 113 pages, mais d'un format
commode, qui va pouvoir prendre place parmi
les outils de travail des archéologues, à côté du
« Trésor d'Halberstadt », qui vient également de
paraître.
Espérons que les évêques, bien convaincus que,
loin de désigner leurs richesses aux convoitises
des collectionneurs, ces inventaires, au contraire,
les fixeront clans leurs cathédrales, voudront tous
suivre un exemple qui, malheureusement, jus-
qu'ici, n'a pas eu assez d'imitateurs.
F. de Mély.
(1) Voir Gatette des Beaux-Arts, 1880.