DOI Heft:
Nr. 33 (29 Octobre)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19746#0312
303
LA CHRONIQUE DES ARTS
*** Ont été inaugurés, durant la dernière
■quinzaine :
A Perpignan, un monument à la mémoire
de Laurent Escarguel, œuvre de M. Jean
Beiloc;
A Ghaumont, un monument élevé aux en-
fants de la Haute-Marne, œuvre de M. Tony
Noël;
A Bourg-Saint-Andéol (Ardèche), un monu-
ment à Madier de Montjau, œuvre de M. Félix
Charpentier.
On n'a pas oublié le dressoir que le
prince Edmond de Polignac avait exposé à la
Société Nationale (Salon du Champ-de-Mars),
cette année, et comme l'antique s'y rénovait
par des inventions originales dans le choix
des formes et l'accommodation de matières dé-
licates et précieuses. Le prince de Polignac
vient d'exécuter deux guéridons qui sont d'un
art raffiné et non moins élégant. Ils forment,
avec le dressoir, l'ensemble d'une « petite ex-
position » très intéressante où nous convient
MM. Poirier et Rémon, 17, rue Gaumartin.
*** On a fêté récemment, à Brescia, le 4CO
anniversaire de la naissance en cette ville du
peintre Alessandro Buonvicino, dit Moretto de
Brescia, par l'inauguration d'une statue de
l'artiste, œuvre du sculpteur brescianois Ghi-
doni, et par une exposition comprenant une
quarantaine d'oeuvres originales, et des re-
productions des chefs-d'œuvre dispersés au
dehors.
**# D'après une nouvelle que nous donnons
sous toute réserve, on vient de découvrir à
Athènes, dans les ruines du temple du Jupiter
Olympien, le socle qui supportait la fameuse
statue chryséléphantine de Jupiter, œuvre de
Phidias. C'est précisément à l'endroit décrit
par Pausanias que ce socle a été découvert.
Le Vandalisme à Florence
Un de nos correspondants de Florence, écrivain
aussi érudit que brillant, nous adresse, au sujet
des démolitions entreprises dans la capitale de la
Toscane, une protestation à laquelle s'associeront
tous les amis de l'art, tous les admirateurs de
l'incomparable reine de l'Arno. Nous en extrayons
les passages principaux :
« Profitant de la démission du prince Gorsini,
sous l'administration duquel un tel vandalisme eût
été impossible, la petite bourgeoisie a inauguré un
véritable système de démolitions, aussi inutiles
que regrettables, afin d'aligner la partie de la
ville se trouvant entre la nouvelle place Centrale
et le Pont Vieux. Tout un côté de la Via Porta
Roma est déjà tombé sous les coups des maçons,
et le beau « Palazzo di Parte Guelfa » est, à ce qu'il
paraît, condamné à faire place à une espèce de
rue de Rivoli. Il est certain qu'on ne s'arrêtera
pas là et que le tour du Pont Vieux et du Borgo
S. Jacopo viendra ensuite. Le danger a enfin ré-
veillé l'attention des Italiens, et il s'est formé un
Comité de surveillance (1). Mais ce Comité, com-
posé entièrement de gentilshommes, n'a aucune
prise sur la bourgeoisie, qui s'entête à croire que
Florence se relèvera grâce à cette modernisation
et que les étrangers accourront en foule pour
l'admirer !
« Nous avons pris le parti de recueillir en Angle-
terre des centaines de signatures, qui seront im-
primées et placardées dans tous les hôtels et
principaux magasins, afin de faire comprendre
que les étrangers s'opposent à ce vandalisme.
Nous désirons associer à cette entreprise toutes
les personnes qui aiment Florence. »
-->&«*®^œ=£=«=i-<—-
Les Fouilles de Timgad
Les lecteurs de la Gazette sont aujourd'hui
familiers avec les antiquités de Timgad, grâce
aux beaux articles de M. Cagnat. Les fouilles
poursuivies par les soins de l'administration des
Beaux-Arts et dont la direction est confiée à
M. Albert Ballu, architecte en chef des monuments
historiques de l'Algérie, viennent de donner lieu
à de nouvelles découvertes extrêmement intéres-
ressantes.
Le gouverneur général de l'Algérie a télégraphié
à M. Léon Bourgeois, ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts, que les derniers tra-
vaux ont mis au jour : 1° un nouveau temple
dédié à Jupiter, à Junon et à Minerve; 2° un éta-
blissement public orné de belles mosaïques à
figures; 3° un vaste édifies rectangulaire situé
hors des murs de l'ancienne ville et qui laisse
supposer l'existence de grands thermes.
A l'heure actuelle, M. Ballu fait procéder au
déblaiement des substructions de la porte Est de
la ville.
-<3 ^^^WtftA—T^r—o--
Sur la détermination des dates
DES DESSINS DE BEMBRANDT
Conférence faite à Amsterdam, au Congrès de
l'Histoire de l'Art, par M. Cornelis Hofstede
de Groot.
On pouvait être assuré à l'avance qu'à raison
des comparaisons qu'elle ne pouvait manquer de
provoquer, la belle Exposition des œuvres de
Rembrandt, organisée à Amsterdam en septem-
bre-octobre 1898, serait pour les admirateurs du
maître la source d'études aussi nombreuses
qu'instructives. Un des plus compétents parmi
eux, M. G. Hofstede de Groot vient, en effet, de
faire à Amsterdam une excellente conférence sur
la possibilité de fixer les dates d'un grand nombre
de dessins de Rembrandt et, très amicalement, il
a bien voulu me communiquer le manuscrit de
son travail, dont je voudrais essayer de dégager
ici les principaux traits.
Dans cet exposé très clair, aussi méthodique que
(1) Miss Paget, qui a rendu illustre dans les
lettres le nom de Vernon Lee, s'est chargée de
centraliser les adhésions dans sa villa » Il Pal-
merino », à Majano, près Florence.
LA CHRONIQUE DES ARTS
*** Ont été inaugurés, durant la dernière
■quinzaine :
A Perpignan, un monument à la mémoire
de Laurent Escarguel, œuvre de M. Jean
Beiloc;
A Ghaumont, un monument élevé aux en-
fants de la Haute-Marne, œuvre de M. Tony
Noël;
A Bourg-Saint-Andéol (Ardèche), un monu-
ment à Madier de Montjau, œuvre de M. Félix
Charpentier.
On n'a pas oublié le dressoir que le
prince Edmond de Polignac avait exposé à la
Société Nationale (Salon du Champ-de-Mars),
cette année, et comme l'antique s'y rénovait
par des inventions originales dans le choix
des formes et l'accommodation de matières dé-
licates et précieuses. Le prince de Polignac
vient d'exécuter deux guéridons qui sont d'un
art raffiné et non moins élégant. Ils forment,
avec le dressoir, l'ensemble d'une « petite ex-
position » très intéressante où nous convient
MM. Poirier et Rémon, 17, rue Gaumartin.
*** On a fêté récemment, à Brescia, le 4CO
anniversaire de la naissance en cette ville du
peintre Alessandro Buonvicino, dit Moretto de
Brescia, par l'inauguration d'une statue de
l'artiste, œuvre du sculpteur brescianois Ghi-
doni, et par une exposition comprenant une
quarantaine d'oeuvres originales, et des re-
productions des chefs-d'œuvre dispersés au
dehors.
**# D'après une nouvelle que nous donnons
sous toute réserve, on vient de découvrir à
Athènes, dans les ruines du temple du Jupiter
Olympien, le socle qui supportait la fameuse
statue chryséléphantine de Jupiter, œuvre de
Phidias. C'est précisément à l'endroit décrit
par Pausanias que ce socle a été découvert.
Le Vandalisme à Florence
Un de nos correspondants de Florence, écrivain
aussi érudit que brillant, nous adresse, au sujet
des démolitions entreprises dans la capitale de la
Toscane, une protestation à laquelle s'associeront
tous les amis de l'art, tous les admirateurs de
l'incomparable reine de l'Arno. Nous en extrayons
les passages principaux :
« Profitant de la démission du prince Gorsini,
sous l'administration duquel un tel vandalisme eût
été impossible, la petite bourgeoisie a inauguré un
véritable système de démolitions, aussi inutiles
que regrettables, afin d'aligner la partie de la
ville se trouvant entre la nouvelle place Centrale
et le Pont Vieux. Tout un côté de la Via Porta
Roma est déjà tombé sous les coups des maçons,
et le beau « Palazzo di Parte Guelfa » est, à ce qu'il
paraît, condamné à faire place à une espèce de
rue de Rivoli. Il est certain qu'on ne s'arrêtera
pas là et que le tour du Pont Vieux et du Borgo
S. Jacopo viendra ensuite. Le danger a enfin ré-
veillé l'attention des Italiens, et il s'est formé un
Comité de surveillance (1). Mais ce Comité, com-
posé entièrement de gentilshommes, n'a aucune
prise sur la bourgeoisie, qui s'entête à croire que
Florence se relèvera grâce à cette modernisation
et que les étrangers accourront en foule pour
l'admirer !
« Nous avons pris le parti de recueillir en Angle-
terre des centaines de signatures, qui seront im-
primées et placardées dans tous les hôtels et
principaux magasins, afin de faire comprendre
que les étrangers s'opposent à ce vandalisme.
Nous désirons associer à cette entreprise toutes
les personnes qui aiment Florence. »
-->&«*®^œ=£=«=i-<—-
Les Fouilles de Timgad
Les lecteurs de la Gazette sont aujourd'hui
familiers avec les antiquités de Timgad, grâce
aux beaux articles de M. Cagnat. Les fouilles
poursuivies par les soins de l'administration des
Beaux-Arts et dont la direction est confiée à
M. Albert Ballu, architecte en chef des monuments
historiques de l'Algérie, viennent de donner lieu
à de nouvelles découvertes extrêmement intéres-
ressantes.
Le gouverneur général de l'Algérie a télégraphié
à M. Léon Bourgeois, ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts, que les derniers tra-
vaux ont mis au jour : 1° un nouveau temple
dédié à Jupiter, à Junon et à Minerve; 2° un éta-
blissement public orné de belles mosaïques à
figures; 3° un vaste édifies rectangulaire situé
hors des murs de l'ancienne ville et qui laisse
supposer l'existence de grands thermes.
A l'heure actuelle, M. Ballu fait procéder au
déblaiement des substructions de la porte Est de
la ville.
-<3 ^^^WtftA—T^r—o--
Sur la détermination des dates
DES DESSINS DE BEMBRANDT
Conférence faite à Amsterdam, au Congrès de
l'Histoire de l'Art, par M. Cornelis Hofstede
de Groot.
On pouvait être assuré à l'avance qu'à raison
des comparaisons qu'elle ne pouvait manquer de
provoquer, la belle Exposition des œuvres de
Rembrandt, organisée à Amsterdam en septem-
bre-octobre 1898, serait pour les admirateurs du
maître la source d'études aussi nombreuses
qu'instructives. Un des plus compétents parmi
eux, M. G. Hofstede de Groot vient, en effet, de
faire à Amsterdam une excellente conférence sur
la possibilité de fixer les dates d'un grand nombre
de dessins de Rembrandt et, très amicalement, il
a bien voulu me communiquer le manuscrit de
son travail, dont je voudrais essayer de dégager
ici les principaux traits.
Dans cet exposé très clair, aussi méthodique que
(1) Miss Paget, qui a rendu illustre dans les
lettres le nom de Vernon Lee, s'est chargée de
centraliser les adhésions dans sa villa » Il Pal-
merino », à Majano, près Florence.