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LA CHRONIQUE DES ARTS
les gens de bel esprit refusent aujourd'hui la
qualité d'artiste, reviendront bien un jour,
eux aussi, à la mode.
NOUVELLES
Parmi les nominations de l'ordre de la
Légion d'honneur faites par le ministère de
l'Intérieur et parues hier, nous avons le vif
plaisir de trouver celle de M. Georges Gain,
conservateur du Musée Carnavalet, au grade
de chevalier.
Au commencement de janvier 1899 sera
ouverte la souscription publique au monu-
ment de Puvis de Ghavannes.
La ville de Lyon, ville natale du maître dis-
paru, a annoncé son intention d'élever, de son
côté, un monument à son grand compatriote.
Les héritiers de Puvis de Ghavannes
offrent à la Ville de Paris 163 dessins de ce
maître, à condition que ces dessins seront,
« tous sans exception et toujours, exposés à
hauteur d'homme dans la principale salle
consacrée aux dessins » dans le nouveau
musée de la Ville de Paris, au Petit palais des
Champs-Elysées, maintenant en construction.
En attendant, ces dessins seront exposés au
musée Galliera.
L'assemblée générale de la Société des
Artistes français a eu lieu, sous la présidence
de M. Jean-Paul Laurens, membre de l'Ins-
titut, président de la Société, qui, dans son
allocution, a fait allusion à l'espoir de pouvoir
organiser, — en môme temps que l'Exposi-
tion, — un Salon annuel en 1900.
Le feu s'est déclaré, dans la nuit du 29,
au musée de Madrid. Les collections n'ont
souffert aucun dommage.
L'exposition des œuvres de Cl.-Ferdi-
nand Gaillard, au musée du Luxembourg,
sera close le 8 janvier. Elle sera suivie de
l'exposition momentanée de l'ensemble du
don Ch. Hayem, dont il n'a été présenté au
public que quelques ouvrages, et remplacée
ensuite par l'exposition des lithographies ori-
ginales de M. H. Eantin-Latour.
Exposition universelle de 1900
Nous reproduisons la note officielle sui-
vante :
Dessins, beaux-arts, art décoratif et art in-
dustriel à l'Exposition de 1900. — Le ministre
de l'Instruction publique et des lieaux-Arts vient
d'adresser une circulaire concernant l'Exposition
aux directeurs des écoles de dessin, des beaux-
arts, d'art décoratif et d'art industriel. En juin
dernier, afin de mettre le comité d'admission de
la classe 4 à même de se rendre compte de ce
que pourra être l'exposition de l'enseignement
spécial artistique en 1900, la direction des beaux-
arts organisa, dans les loca^^x de l'École nationale
des beaux-arts do Paris, un essai d'exposition au
moyen de travaux d'élèves. Il en est ressorti
d'utiles indications sur l'organisation à prévoir
pour les expositions collectives, lesquelles porte-
ront sur tout un ensemble important subdivisé
ainsi qu'il suit: 1° Tissus, papiers peints, cuirs;
2° métaux ; 3° bois et ivoire ; 4° céramique ; 5° ver-
rerie. La ferronnerie, la plomberie, la poterie
d'étain et de cuivre, l'ébénistorie, surtout pour
les petits meubles, la faïence, la porcelaine de ta-
ble, la verrerie de table, la reliure, seront l'objet
de soins spéciaux. Chacune des écoles admises
à l'Exposition universelle devra s'efforcer de met-
tre bien en évidence les aptitudes de ses élèves
et les tendances artistiques de la région dans
laquelle elle se trouve placée. Les notions de
« technique » qui seront ainsi réunies n'auront
point, d'après ce que précise la circulaire minis-
térielle, pour effet do constituer un « enseigne-
ment professionnel » au sens propre du terme ;
on devra simplement s'attacher à ce que,
par leur moyen," les compositions des élèves ré-
pondent aux besoins des industries d'art et à ce
qu'elles soient, en conséquence, toujours exécu-
tables. Il paraît important aussi de pouvoir join-
dre, à l'exposition collective, un certain nombre
d'objets construits d'après les dessins exposés : ce
serait là une preuve indéniable de l'excellence et
du côté pratique de l'enseignement. Il est bien
entendu, d'ailleurs, que, pour être admis à l'Ex-
position, il ne sera pas indispensable que ces ob-
jets aient été exécutés à l'école même ; des indus-
triels pourront prêter le concours désintéressé
de leur outillage et rendre ainsi de véritables ser-
vices à la cause de l'enseignement; leur nom,
dans ce cas, figurera sur les objets sortant de
leurs ateliers au même titre que celui de l'école
où la composition aura eu lieu. Quant aux exposi-
tions spéciales à chaque école, c'est-à-dire indi-
viduelles, les conditions dans lesquelles elles de-
vront être organisées seront réglées ultérieure-
ment.
Académie des Inscriptions
Séance du 23 décembre
L'Académie a tenu un comité secret pour dresser
une liste de candidats au titre de correspondant
national et de correspondant étranger.
A la suite de nombreux tours de scrutin, elle a
élu :
Correspondants nationaux : MM. Bonnet, pro-
fesseur à l'Université de Montpellier; Fournier,
professeur à l'Université de Grenoble; Poulie,
fondateur de la Société d'archéologie de Constan-
tine ; Basset, directeur de l'École supérieure des
lettres d'Alger.
Correspondants étrangers : MM. Dœrpfeld, di-
recteur de l'École allemande d'Athènes ; Euling,
professeur à l'Université de Strasbourg ; Monte-
rais, professeur à l'Université de Stockholm.
M. Salomon Reinach annonce une impor-
tante découverte due à M. Gsell, professeur à
l'École supérieure des lettres d'Alger.
Sur un bas-relief provenant de Carthage, il a
reconnu les copies des trois grandes statues de
Mars, de Vénus et d'Octave Auguste, qui ornaient,
LA CHRONIQUE DES ARTS
les gens de bel esprit refusent aujourd'hui la
qualité d'artiste, reviendront bien un jour,
eux aussi, à la mode.
NOUVELLES
Parmi les nominations de l'ordre de la
Légion d'honneur faites par le ministère de
l'Intérieur et parues hier, nous avons le vif
plaisir de trouver celle de M. Georges Gain,
conservateur du Musée Carnavalet, au grade
de chevalier.
Au commencement de janvier 1899 sera
ouverte la souscription publique au monu-
ment de Puvis de Ghavannes.
La ville de Lyon, ville natale du maître dis-
paru, a annoncé son intention d'élever, de son
côté, un monument à son grand compatriote.
Les héritiers de Puvis de Ghavannes
offrent à la Ville de Paris 163 dessins de ce
maître, à condition que ces dessins seront,
« tous sans exception et toujours, exposés à
hauteur d'homme dans la principale salle
consacrée aux dessins » dans le nouveau
musée de la Ville de Paris, au Petit palais des
Champs-Elysées, maintenant en construction.
En attendant, ces dessins seront exposés au
musée Galliera.
L'assemblée générale de la Société des
Artistes français a eu lieu, sous la présidence
de M. Jean-Paul Laurens, membre de l'Ins-
titut, président de la Société, qui, dans son
allocution, a fait allusion à l'espoir de pouvoir
organiser, — en môme temps que l'Exposi-
tion, — un Salon annuel en 1900.
Le feu s'est déclaré, dans la nuit du 29,
au musée de Madrid. Les collections n'ont
souffert aucun dommage.
L'exposition des œuvres de Cl.-Ferdi-
nand Gaillard, au musée du Luxembourg,
sera close le 8 janvier. Elle sera suivie de
l'exposition momentanée de l'ensemble du
don Ch. Hayem, dont il n'a été présenté au
public que quelques ouvrages, et remplacée
ensuite par l'exposition des lithographies ori-
ginales de M. H. Eantin-Latour.
Exposition universelle de 1900
Nous reproduisons la note officielle sui-
vante :
Dessins, beaux-arts, art décoratif et art in-
dustriel à l'Exposition de 1900. — Le ministre
de l'Instruction publique et des lieaux-Arts vient
d'adresser une circulaire concernant l'Exposition
aux directeurs des écoles de dessin, des beaux-
arts, d'art décoratif et d'art industriel. En juin
dernier, afin de mettre le comité d'admission de
la classe 4 à même de se rendre compte de ce
que pourra être l'exposition de l'enseignement
spécial artistique en 1900, la direction des beaux-
arts organisa, dans les loca^^x de l'École nationale
des beaux-arts do Paris, un essai d'exposition au
moyen de travaux d'élèves. Il en est ressorti
d'utiles indications sur l'organisation à prévoir
pour les expositions collectives, lesquelles porte-
ront sur tout un ensemble important subdivisé
ainsi qu'il suit: 1° Tissus, papiers peints, cuirs;
2° métaux ; 3° bois et ivoire ; 4° céramique ; 5° ver-
rerie. La ferronnerie, la plomberie, la poterie
d'étain et de cuivre, l'ébénistorie, surtout pour
les petits meubles, la faïence, la porcelaine de ta-
ble, la verrerie de table, la reliure, seront l'objet
de soins spéciaux. Chacune des écoles admises
à l'Exposition universelle devra s'efforcer de met-
tre bien en évidence les aptitudes de ses élèves
et les tendances artistiques de la région dans
laquelle elle se trouve placée. Les notions de
« technique » qui seront ainsi réunies n'auront
point, d'après ce que précise la circulaire minis-
térielle, pour effet do constituer un « enseigne-
ment professionnel » au sens propre du terme ;
on devra simplement s'attacher à ce que,
par leur moyen," les compositions des élèves ré-
pondent aux besoins des industries d'art et à ce
qu'elles soient, en conséquence, toujours exécu-
tables. Il paraît important aussi de pouvoir join-
dre, à l'exposition collective, un certain nombre
d'objets construits d'après les dessins exposés : ce
serait là une preuve indéniable de l'excellence et
du côté pratique de l'enseignement. Il est bien
entendu, d'ailleurs, que, pour être admis à l'Ex-
position, il ne sera pas indispensable que ces ob-
jets aient été exécutés à l'école même ; des indus-
triels pourront prêter le concours désintéressé
de leur outillage et rendre ainsi de véritables ser-
vices à la cause de l'enseignement; leur nom,
dans ce cas, figurera sur les objets sortant de
leurs ateliers au même titre que celui de l'école
où la composition aura eu lieu. Quant aux exposi-
tions spéciales à chaque école, c'est-à-dire indi-
viduelles, les conditions dans lesquelles elles de-
vront être organisées seront réglées ultérieure-
ment.
Académie des Inscriptions
Séance du 23 décembre
L'Académie a tenu un comité secret pour dresser
une liste de candidats au titre de correspondant
national et de correspondant étranger.
A la suite de nombreux tours de scrutin, elle a
élu :
Correspondants nationaux : MM. Bonnet, pro-
fesseur à l'Université de Montpellier; Fournier,
professeur à l'Université de Grenoble; Poulie,
fondateur de la Société d'archéologie de Constan-
tine ; Basset, directeur de l'École supérieure des
lettres d'Alger.
Correspondants étrangers : MM. Dœrpfeld, di-
recteur de l'École allemande d'Athènes ; Euling,
professeur à l'Université de Strasbourg ; Monte-
rais, professeur à l'Université de Stockholm.
M. Salomon Reinach annonce une impor-
tante découverte due à M. Gsell, professeur à
l'École supérieure des lettres d'Alger.
Sur un bas-relief provenant de Carthage, il a
reconnu les copies des trois grandes statues de
Mars, de Vénus et d'Octave Auguste, qui ornaient,