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La chronique des arts et de la curiosité — 1908

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Nr. 1 (4 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19765#0011
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N" 1. - 1908. BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6«) 4 Janvier.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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Le ISTurriéro : O fr. 25

PROPOS DU JOUR

ç^/^î>î*(N lit dans le Journal Officiel que la
vKiJ^l Grande Chancellerie de la Légion
C%fe55?/^ d'honneur vient d'accorder la croix
J?f&^)&l à un artiste « pour avoir tra-
vaillé pendant cinquante ans ». C'est une
aventure originale, qui n'ajoute rien au pres-
tige de la croix de la Légion d'honneur, mais
qui promet à la Grande Chancellerie fin em-
ploi nouveau de son activité, et ouvre aux
candidats des perspectives très consolantes.

La Grande Chancellerie s'occupait peu des
peintres. Elle les considérait à juste titre
comme étrangers à son domaine. S'il lui arri-
vait de récompenser directement un artiste,
c'est qu'elle lui avait confié elle-même des
travaux, c'est qu'elle avait eu recours à son
talent pour le Palais de la Légion d'honneur,
pour Saint-Denis ou pour quelque occasion
où clic se jugeait seule maîtresse. Dans
l'habitude de la vie, la Grande Chancellerie
très sagement laissait les peintres et l'exa-
men de leurs mérites au ministère des Beaux-
Arts.

Si elle a procédé autrement, cette fois, c'est
assurément qu'on le lui a demandé et de telle
sorte qu'elle ne puisse refuser. Elle a montré
ingénument, d'ailleurs, qu'elle n'était pas
accoutumée à ce genre de nominations ; elle
n'a pas cherché à sauvegarder les apparences
et à invoquer des services exceptionnels. Elle
a dit tout simplement la vérité, et elle a
récompensé un artiste parce qu'il avait tra-
vaillé durant un demi-siècle. 11 y a eu des
croix moins bien placées. Gardons nous donc
de prendre trop gravement une si touchante
histoire et ne chicanons pas sa récompense
à un homme qui l'a attendue si longtemps.
Louons même la Grande Chancellerie de sa

franchise. Mais, de grâce, que le S3'stème ne se
généralise pas, et que le talent ne se mesure
pas à l'ancienneté!

A voir l'incertitude des appréciations offi-
cielles, on s'explique que certains esprits
exacts et égalitaires aient rêvé d'une règle
par où mesurer les mériter. Cependant( si le
calendrier remplace l'examen des œuvres et
le jugement personnel, si la statistique dis-
pense du goût et de la responsabilité de choi-
sir, quelle barbare révolution ! Que de candi-
dats à la Légion d'honneur, et, dans tous les
ordres de métier, que de persévérances qui
réclameront leur prime ! Le génie n'est jusqu'à
présent une longue patience que par méta-
phore, et l'on n'imagine pas de compter les
années d'un artiste comme celles d'un capi-
taine d'habillement. Tout le monde sur ce
point s'accorde, et la Grande Chancellerie est
certainement du même avis : elle n'a pas voulu,
soyons-en sûrs, créer un précédent. Mais il
faut toujours protester quand quelque occa-
sion vient rappeler que, selon le mot de La
Bruyère, le succès parmi les hommes réclame
trop souvent plus de santé que d'esprit.

NOUVELLES

*** Par décret en date du 30 décembre
1907, rendu sur la proposition du grand
chancelier de l'Ordre national de la Légion
dnonneur, M. Ronjat (Etienne-Antoine-
Joseph-Eugène), artiste peintre, a été nommé
chevalier de la Légion d'honneur.

Le succès obtenu par les deux exposi-
tions des Miniatures et des Portraits peints
et dessinés, organisées en 190G et 1907 à la
Bibliothèque Nationale, ont décidé l'adminis-
tration à préparer pour le mois de mai pro-
chain une nouvelle manifestation de ce genre.
 
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