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La chronique des arts et de la curiosité — 1908

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Nr. 5 (1er Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19765#0050
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LA CHRONIQUE DES ARTS

Legs. — L'Académie est informée qu'elle va
pouvoir entrer en possession d'un legs dont elle
était nu-propriétaire depuis 1883 et dont l'usufrui-
tier est récemment décédé. Ce legs, qui lui a été
fait par Mma Amélie Ardoin, consiste en une
somme d'environ 50.000 fr. dont les revenus servi-
ront à fonder un prix pour « les jeunes filles
pauvres qui se destinent à la carrière des arts et
dont la position de fortune est souvent un empê-
chement pour arriver à la réputation ».

Ce prix sera décerné tous les ans, après un con-
cours jugé par l'Académie dos Beaux-Arts.

Académie de» Inscriptions

Séance du 24 janvier

Décès. — Le président annonce à l'Académie la
mort du baron de Rosen, savant orientaliste, cor-
respondant depuis 1896, récemment décédé à Saint-
Pétersbourg.

Mission dans le Hedjaz. — M. Dieulafoy rend
compte de la mission dans le Hedjaz confiée aux
PP. Janssen et Savignac, par la Société française
des Fouilles archéologiques.

Il fait ressortir l'importance exceptionnelle d'un
voyage au cours duquel les Pères dominicains ont
relevé 201 textes nabatéens ou sabéens, dont un
grand nombre sont nouveaux et inédits. Ces ins-
criptions, tant au point de vue épigraphique que
philologique et historique, fournissent des rensei-
gnements du plus haut intérêt.

M. Dieulafoy termine coïts communication en
montrant que tous les monuments funéraires ru-
pestres nabatéens sont des copies à peine dissi-
mulées, mais fortement précisées, des tombeaux
royaux de Persépolis. Il se pourrait même, étant
donné les emblèmes des dieux solaires répandus
sur ces monuments et leur apparence extérieure
que les architectes sabéens aient eu également en
vue des monuments analogues aux aleclidâds
achoménides.

Une médaille de Ronsard

Il n'a été fait mention d'aucune médaille de
Ronsard, dans notre étude sur les portraits du
poète publiée par la Gazette des Beaux-Arts le
l"juin dernier. Nous savions cependant que M. P.
Blanchemain, éditeur des oeuvres de Ronsard,
avait possédé un moulage de l'une d'elles.-C'était
une médaille sans revers, non signée, d'un assez
grand module ; le poète y était vu de profil, tourné
vers la droite du spectateur, vêtu d'une robe flot-
tante, la tête nue, non couronnée ; la légende
en latin portait: Fetrus Ronsardus. A. AUalis
Suce XLII. Cette médaille ne pouvait être qu'un
portrait fait du vivant du poète. Malheureusement,
le plâtre de M. Blanchemain, conservé à Paris
dans le quartier du Luxembourg, fut détruit par
l'explosion d'une poudrière' en 1871, pendant la
Commune, et une médaille dont il n'existe plus
aucun exemplaire présente peu d'intérêt.

Mais tout récemment M. Maurice Tourneux,
dont on connaît l'inépuisable érudition, a bien

voulu nous communiquer une notice relative à une
autre médaille du poète. Cette notice remonte à
1875; elle a été publiée par M. A. Chabouillet. ancien
conservateur au Cabinet des médailles, à Paris, dans
les Mémoires de la Société Historique et Archéo-
logique de l'Orléanais (1). L'auteur, mort en 1898,
possédait un moulage de la médaille décrite, due à
un artiste italien, Jacques Primavera. Grâce à
l'obligeance de M. Pommier, le distingué président
de la Société orléanaise, et aux bons soins de
M. A. Didier, conservateur du musée d'Orléans,
nous avons pu retrouver ce moulage; il est à
Paris, rue de Berlin, entre les mains de M. Delpy,
gendre de M. Chabouillet; une reproduction en
bronze, qu'en avait fait exécuter M. Chabouillet,
est également conservée par la famille Delpy.

MÉDAILLE DE RONSARD, PAR PRIMAVERA

(Archives de la Société historique et archéologique
de l'Orléanais)

En outre, M. Didier netis a signalé une repro-
duction galvanoplastique de ce qu'on croyait être
une troisième médaille de Ronsard, gravée égale-
ment par Primavera. Cette galvanoplastie, of-
ferte à la Société archéologique de l'Orléanais
par M. Coulon, capitaine en retraite à Toulouse, a
été faite d'après un bronze trouvé en terre à Ma-
zières (Ariège), en 1887. Le moulage de M. Cha-
bouillet et le bronze de Mazières ne sont, on va le
voir, que deux exemplaires de la même médaille.

Le premier est au module de 0"'0G0, sans re-
vtrs, ce qui semble indiquer un portrait. Ronsard
y est représenté de profil, vers la droite du specta-
teur, tête nue non couronnée, col rabattu assez
étroit, pourpoint boutonné sur la poitrine, et man-
teau. C'est le costume habituel du poète, du moins
c'est celui qu'il porte dans le buste qui surmontait
son tombeau à Saint-Cosmc, et dans le dessin du
musée de l'Ermitage. Autour de la tête, la légende :
Petrus de Ronssardo. Ai. S. LXV. Sous le bras,
la signature : la Primav. Le profil concorde assez
bien avec celui du buste de Saint Cosmo.

La médaille de Mazières, également sans revers,
est exactement au module de la précédente, avec

(1) Notice sur une médaille inédite de Ronsnrd
par Jacques Primavera (Mémoires de la Société
Historique et Archéologique de l'Orléanais, 1875,
tome XV), par A. Chabouillet; tirage à part.
 
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