EXPOSITION DE LILLE.
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en saillie sur le fond, ainsi que sur celui des volets. Des reliques sont
enchâssées dans chaque quatre-feuilles, dont le bord porte en latin la
désignation des reliques. Un losangé chargé d'une fleur de lis, ou un
cep de vigne rapporté couvre l'intervalle des médaillons.
La bordure est ornée sur le plat de marguerites alternant avec des
losanges en réserve et dorés sur fond niellé, et le biseau de rinceaux
également en réserve sur fond noir.
Le bâton de crosse de l'église Sainte-Aldegonde, à Maubeuge, dont
nous avons parlé à propos de la sculpture en bois, est surmonté d'un
splendide crosseron d'orfèvrerie qui nous semble de deux époques.
Le nœud à jour tout couvert de larges feuillages à divisions trilobées,
ainsi que le crosseron décoré des mêmes feuilles grassement modelées et
combinées avec des fraises, nous semble du xme siècle; maison doit,
au xve siècle, avoir remanié le tout en allongeant le crosseron au-dessus
et au-dessous du nœud au moyen de douilles percées de fenestrages
séparés par des contre-forts à redans. L'opération a été exécutée avec
goût, et la disparate est peu sensible.
Nous ne croyons pas que la couronne-reliquaire du Paraclet que
possède l'évêché d'Amiens ait jamais été portée. Elle décorait peut-être
une statue de la Yierge, ou plutôt elle était suspendue au-dessus de
l'autel avec la réserve eucharistique, ainsi que cela s'est pratiqué jus-
qu'au xvine siècle dans certains pays. Toujours est-il qu'elle est un
précieux spécimen de ce que pouvait être l'orfèvrerie civile des commen-
cements du xive siècle.
Le bandeau, bordé inférieurement par un grainetis, porte six grands
fleurons alternant avec six petits, de la forme d'une fleur de lis héral-
dique. Au-dessous de chaque grand fleuron a été rapporté un quatre-lobes
à jour qui contient une relique; au-dessous de chaque petit, un émail
cloisonné translucide est monté dans une grande batte hexagone. Des
pierreries maintenues par des griffes dans de hautes battes coniques sont
placées deux à deux entre les émaux et les reliquaires. D'autres pierres
décorent les fleurons.
La présence des émaux translucides employés en guise de pierrerie
— des « émaux de plique » comme les appellent les inventaires — con-
corde toujours avec celle de hautes montures coniques attachées à la
pièce par leur sommet et semble caractériser autant un genre spécial
qu'une époque.
Des émaux translucides, mais sur un fond d'argent ciselé comme
l'est un sceau, décorent un charmant petit triptyque de la cathédrale
de Namur, dont la monture en argent doré rappelle tous les motifs de
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en saillie sur le fond, ainsi que sur celui des volets. Des reliques sont
enchâssées dans chaque quatre-feuilles, dont le bord porte en latin la
désignation des reliques. Un losangé chargé d'une fleur de lis, ou un
cep de vigne rapporté couvre l'intervalle des médaillons.
La bordure est ornée sur le plat de marguerites alternant avec des
losanges en réserve et dorés sur fond niellé, et le biseau de rinceaux
également en réserve sur fond noir.
Le bâton de crosse de l'église Sainte-Aldegonde, à Maubeuge, dont
nous avons parlé à propos de la sculpture en bois, est surmonté d'un
splendide crosseron d'orfèvrerie qui nous semble de deux époques.
Le nœud à jour tout couvert de larges feuillages à divisions trilobées,
ainsi que le crosseron décoré des mêmes feuilles grassement modelées et
combinées avec des fraises, nous semble du xme siècle; maison doit,
au xve siècle, avoir remanié le tout en allongeant le crosseron au-dessus
et au-dessous du nœud au moyen de douilles percées de fenestrages
séparés par des contre-forts à redans. L'opération a été exécutée avec
goût, et la disparate est peu sensible.
Nous ne croyons pas que la couronne-reliquaire du Paraclet que
possède l'évêché d'Amiens ait jamais été portée. Elle décorait peut-être
une statue de la Yierge, ou plutôt elle était suspendue au-dessus de
l'autel avec la réserve eucharistique, ainsi que cela s'est pratiqué jus-
qu'au xvine siècle dans certains pays. Toujours est-il qu'elle est un
précieux spécimen de ce que pouvait être l'orfèvrerie civile des commen-
cements du xive siècle.
Le bandeau, bordé inférieurement par un grainetis, porte six grands
fleurons alternant avec six petits, de la forme d'une fleur de lis héral-
dique. Au-dessous de chaque grand fleuron a été rapporté un quatre-lobes
à jour qui contient une relique; au-dessous de chaque petit, un émail
cloisonné translucide est monté dans une grande batte hexagone. Des
pierreries maintenues par des griffes dans de hautes battes coniques sont
placées deux à deux entre les émaux et les reliquaires. D'autres pierres
décorent les fleurons.
La présence des émaux translucides employés en guise de pierrerie
— des « émaux de plique » comme les appellent les inventaires — con-
corde toujours avec celle de hautes montures coniques attachées à la
pièce par leur sommet et semble caractériser autant un genre spécial
qu'une époque.
Des émaux translucides, mais sur un fond d'argent ciselé comme
l'est un sceau, décorent un charmant petit triptyque de la cathédrale
de Namur, dont la monture en argent doré rappelle tous les motifs de