Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Blanc, Charles: Émile Galichon
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0218

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
EMILE GALICHON. 207

En sa qualité d'iconophile, Emile Galichon a fait quelques travaux qui,
réunis, forment un complément indispensable du Peintre-graveur. Bartsch
était un homme de bon sens, à l'esprit droit et logique ; mais la certitude
du jugement ne suffit pas à l'autorité de l'iconographe. Il y faut encore
cette acuité de sens, cette finesse d'intuition qui précède la solidité
du raisonnement. Emile Galichon était sous ce rapport mieux doué
que l'auteur du livre qui est l'oracle des collectionneurs d'estampes.
Il avait la peau plus fine, la sensibilité des yeux plus éveillée; il devi-
nait les attributions et il était guidé dans ses recherches par une sorte de
flair qui n'appartient qu'aux amateurs de race. Quelque divers et ondoyant
qu'il soit, comme dit Montaigne, le génie d'un artiste ne diffère jamais
assez de lui-même pour se démentir au point de donner le change à un
connaisseur exercé et consciencieux, qui ne s'en tient pas seulement à
son impression première, et dont la conviction résiste à un contrôle réi-
téré. Étant donné ce que nous savons, par exemple, de Léonard, il serait
impossible de lui attribuer un dessin ou une estampe qui seraient d'une
autre main que la sienne. Mais ce qui est une grosse vérité quand il
s'agit d'un tel maître devient moins facile à saisir lorsqu'on a sous les
yeux l'estampe ou le dessin d'un peintre du second rang, incapable de
s'élever au-dessus d'une imitation intelligente, et dont le talent se com-
poserait de nuances. Il en est ainsi de Cesare da Sesto, comparé à Léo-
nard de Vinci. A mesure qu'on descend dans l'échelle des maîtres, l'au-
thenticité de leurs œuvres devient plus difficile à certifier, en l'absence
de toute preuve décisive, parce qu'elle tient à des choses parfois subtiles
et qui échappent à la rigueur du syllogisme. En de pareilles occurrences,
Émile Galichon, je n'hésite pas à le dire, était un guide plus sûr que ne
l'eût été Bartsch lui-même, et en tout cas plus sûr que ne l'était Passa-
vant. Je n'en veux pour preuve que les pages écrites par notre ami sur
quelques estampes milanaises, mises sur le compte de Cesare da Sesto. Il
faut noter, au surplus, que le directeur de la Gazette, toutes les fois
qu'il discutait l'œuvre de tel ou tel peintre-graveur, appuyait loyalement
son dire sur un ou deux fac-similé des estampes en litige. Il voulait être
jugé sur pièces, et je ne sache pas que les dilettanti ou les critiques les
mieux avisés aient jamais contredit ses appréciations, lesquelles n'étaient
pas formulées, du reste, sur un ton tranchant.

Oui, tout ce qu'a fait imprimer notre ami, touchant Mocetto, Nicoletto
de Modène, Martin Schœn, Battista del Porto, Jacopo de Barbarj, dit le
maître au Caducée, particulièrement ce qu'il a écrit sur les nielles qu'il
possédait de ce dernier maître, nielles dont il avait découvert l'attribu-
tion avec une ingénieuse sagacité, mérite de trouver place dans la biblio-
 
Annotationen