Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 15.1877)

HISTOIRE DU MOBILIER.

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Vers la fin du règne, on peut déjà pressentir la réforme qui va
s’accomplir; le meuble est plus tranquille, plus discipliné. La réaction
s’achève sous Louis XVI et Marie-Antoinette. On revient aux lignes droites,
aux colonnes, à l’antiquité et à son cortège, — une antiquité refroidie,
amincie, noyée dans un déluge de rubans et de cannelures, de perles et
de feuilles d’eau. Les procédés n’ont pas changé : placage, mosaïque de
bois, porcelaines incrustées; on marie l’ébène avec les laques, et « des
artistes de premier ordre amènent le bronze doré au mat à une perfection


PUPITRE EN BOIS SCULPTÉ ET DORÉ, ÉPOQUE DE LOUIS XVI.

(Collection de M. L. Double.)

que ne dépasse pas l’orfèvrerie fine ». La ciselure appliquée aux meubles
prend une telle importance, que le ciseleur se confond avec l’ébéniste et
finit par prendre sa place.

L’âge de l’acajou massif débute à la fin du siècle, continue sous le
Directoire, l’Empire et la Restauration et s’achève avec la seconde moitié
du xixe siècle. Abandonné par les architectes, les sculpteurs et les
peintres, livré aux mains du premier venu, l’art du meuble cherche sa
voie, refaisant le passé, employant tour à tour les procédés et les maté-
riaux de chaque siècle, sans parvenir encore à se faire une personnalité.

Telles sont les divisions sommaires de l’histoire du meuble en France.