P1ETER DE HOOCH.
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Ainsi donc le lieu d’enseignement, si je puis dire ainsi, était déterminé d’une
façon certaine ; il ne restait plus qu’à retrouver la date de la naissance.
Chercher sa date de naissance sur les registres de Delft était inutile, puisque nous
savons par son acte d’inscription qu’il était étranger à la ville. Il fallait donc attendre
qu’un hasard heureux nous mît sous les yeux quelque nouvel indice qui pût nous faire
ressaisir sa trace. Ce hasard se fit attendre quatre ans. Ce n’est qu’il y a quelques
semaines, qu’en dépouillant l’état civil à Delft des actes de mariage, je trouvai dans le
Iluive lyks legger van de gereformeerde kerken, n° 45, la déclaration suivante dont
voici le calque :
Je traduis de suite : « Du 18e avril 1654. — Pieter de Hoogh, jeune homme, Rot-
terdam, et Jeannette Yan der Burch, jeune fille sur le Binnenwatersloot, » et la note
marginale nous apprend que le mariage fut célébré le 3 mai de la môme année.
Ainsi donc, Pieter de Hooch appartenait à l’église réformée; le 18 avril 1654, il fit
publier les bans de son mariage avec Jeannette van der Burch; celle-ci demeurait
alors sur le Binnenwatersloot, canal qui existe encore, et qui de nos jours aboutit près
de la station du chemin de fer; enfin Pieter de Hooch était jeune homme, c’est-à-dire
qu’il n’avait point encore été marié, et en outre il était originaire de Rotterdam. Ce
dernier point toutefois ne laissait pas que de présenter une obscurité résultant de la
double rature que vous remarquerez avant le mot Rotterdam. La première indication
tracée avait été tôt, c’est-à-dire à, voulant dire « habitant à ». Pieter n’habitait pas Rot-
terdam, nous le savons; donc rien d’étonnant qu’on eût rayé cette première préposi-
tion. Au-dessus on avait écrit van, c’est-à-dire de, ou originaire de; et cette mention
avait été également rayée. Pourquoi cela? Il était pourtant bien originaire de Rotter-
dam, puisque c’est là qu’on devait publier ses bans. Cette double rature cachait un
mystère qu’il m’était impossible d’éclaircir pour le moment.
Avant de courir à Rotterdam fouiller les archives de l’état civil pour faire le jour
sur ce point nébuleux, je crus qu’il était de mon devoir de chercher si ce mariage
n’avait point laissé de traces palpables. Le domicile de la famille van der Burch se
trouvant dans la paroisse de YOudekerk, je pris les livres de baptême de cette église,
et dans le Doopboek, n° 3, à la date du 2 février 1655, je trouvai la déclaration :
— « Een kint genaemt Pieter, vader Pieter de Hoogh, moeder Jannettje van der
Burch, get : Heyndrick van Burch,, Jaquemyntyen van der Burch. »
C’est-à-dire — « Un enfant nommé Pieter, père Pieter de Hoogh, mère Jeannette
van der Burch, témoins Henri van den Burch, Jacquemine van der Burch. »
J’avoue qu’en voyant cette date si rapprochée du mariage, j’eus la curiosité do
calculer sur mes doigts si notre peintre ne s’était point trop hâté. Mais si on réfléchit
que de mai à février il y a deux mois de trente et un jours qui se suivent, on recon-
naîtra bien vite que tout se trouvait en règle, et le temps moralement exigible, les
neuf mois prescrits étaient accomplis. Cette mention renfermait, en outre, quelques
précieux renseignements; car elle nous relevait certaines particularités intéressantes
sur la famille de la jeune Mme de Hooch.
xv. — 2e PÉRIODE.
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Ainsi donc le lieu d’enseignement, si je puis dire ainsi, était déterminé d’une
façon certaine ; il ne restait plus qu’à retrouver la date de la naissance.
Chercher sa date de naissance sur les registres de Delft était inutile, puisque nous
savons par son acte d’inscription qu’il était étranger à la ville. Il fallait donc attendre
qu’un hasard heureux nous mît sous les yeux quelque nouvel indice qui pût nous faire
ressaisir sa trace. Ce hasard se fit attendre quatre ans. Ce n’est qu’il y a quelques
semaines, qu’en dépouillant l’état civil à Delft des actes de mariage, je trouvai dans le
Iluive lyks legger van de gereformeerde kerken, n° 45, la déclaration suivante dont
voici le calque :
Je traduis de suite : « Du 18e avril 1654. — Pieter de Hoogh, jeune homme, Rot-
terdam, et Jeannette Yan der Burch, jeune fille sur le Binnenwatersloot, » et la note
marginale nous apprend que le mariage fut célébré le 3 mai de la môme année.
Ainsi donc, Pieter de Hooch appartenait à l’église réformée; le 18 avril 1654, il fit
publier les bans de son mariage avec Jeannette van der Burch; celle-ci demeurait
alors sur le Binnenwatersloot, canal qui existe encore, et qui de nos jours aboutit près
de la station du chemin de fer; enfin Pieter de Hooch était jeune homme, c’est-à-dire
qu’il n’avait point encore été marié, et en outre il était originaire de Rotterdam. Ce
dernier point toutefois ne laissait pas que de présenter une obscurité résultant de la
double rature que vous remarquerez avant le mot Rotterdam. La première indication
tracée avait été tôt, c’est-à-dire à, voulant dire « habitant à ». Pieter n’habitait pas Rot-
terdam, nous le savons; donc rien d’étonnant qu’on eût rayé cette première préposi-
tion. Au-dessus on avait écrit van, c’est-à-dire de, ou originaire de; et cette mention
avait été également rayée. Pourquoi cela? Il était pourtant bien originaire de Rotter-
dam, puisque c’est là qu’on devait publier ses bans. Cette double rature cachait un
mystère qu’il m’était impossible d’éclaircir pour le moment.
Avant de courir à Rotterdam fouiller les archives de l’état civil pour faire le jour
sur ce point nébuleux, je crus qu’il était de mon devoir de chercher si ce mariage
n’avait point laissé de traces palpables. Le domicile de la famille van der Burch se
trouvant dans la paroisse de YOudekerk, je pris les livres de baptême de cette église,
et dans le Doopboek, n° 3, à la date du 2 février 1655, je trouvai la déclaration :
— « Een kint genaemt Pieter, vader Pieter de Hoogh, moeder Jannettje van der
Burch, get : Heyndrick van Burch,, Jaquemyntyen van der Burch. »
C’est-à-dire — « Un enfant nommé Pieter, père Pieter de Hoogh, mère Jeannette
van der Burch, témoins Henri van den Burch, Jacquemine van der Burch. »
J’avoue qu’en voyant cette date si rapprochée du mariage, j’eus la curiosité do
calculer sur mes doigts si notre peintre ne s’était point trop hâté. Mais si on réfléchit
que de mai à février il y a deux mois de trente et un jours qui se suivent, on recon-
naîtra bien vite que tout se trouvait en règle, et le temps moralement exigible, les
neuf mois prescrits étaient accomplis. Cette mention renfermait, en outre, quelques
précieux renseignements; car elle nous relevait certaines particularités intéressantes
sur la famille de la jeune Mme de Hooch.
xv. — 2e PÉRIODE.
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