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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 16.1877

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Corroyer, Édouard Jules: Salon de 1877: notes sur l'architecture
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https://doi.org/10.11588/diglit.21845#0092

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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A vrai dire, si les architectes s’avisaient de se plaindre, c’est au
public qu’ils devraient s’en prendre. L’administration des Beaux-Arts a
fait les efforts les plus louables pour mettre l’architecture en valeur;
elle a essayé bien des moyens qui n’ont pas réussi mieux les uns que
les autres. Elle lui a même consacré plusieurs salles : c’était un vaste
désert où les rares visiteurs de cette solitude n’étaient nullement trou-
blés dans leurs méditations. Enfin l’architecture paraît s’être localisée
dans les galeries intérieures du palais, bordant le jardin central. Après
avoir expérimenté les quatre points cardinaux, elle est installée pour le
moment, à l'ombre, en attendant — comme on l’a dit déjà ici même,
avec toute l’autorité d’un talent éprouvé1, — qu’elle puisse être l’objet
d’une exposition spéciale où, mieux placée et partant mieux vue, elle
triomphera peut-être de l’indifférence du public ordinaire des Salons.

Pourtant les travaux des architectes sont très-remarquables et, pour
la plupart, dignes d’être connus : ils nécessitent, de la part de leurs
auteurs, une si grande somme d’efforts, de recherches, d’études scienti-
fiques, historiques et archéologiques, qu’ils méritent au moins les hon-
neurs de la notoriété. Enfin, puisque les critiques autorisés ne s’occupent
pas de l’architecture, c’est aux architectes de prendre ce soin; ce qui
peut expliquer, tout en les excusant, les réflexions d’un architecte, —
critique improvisé, — sur les œuvres de ses confrères.

De même que les années précédentes, l’École dite classique est à
peine représentée au Salon d’architecture, tandis que les œuvres ayant
pour objet l’étude des monuments français sont, comme toujours, les
plus nombreuses.

Cette différence s’explique facilement : d’abord, parce que les monu-
ments antiques sont peu nombreux et qu’ils sont du reste parfaitement
connus, depuis longtemps déjà, grâce aux patientes recherches et aux
savantes études des architectes anciens et modernes ; puis, et surtout,
parce que les pensionnaires de l’Académie de France à Rome, vétérans
et nouveaux, exposent fort peu'. C’est un fait dont on peut se convaincre
par une très-courte statistique comprenant dix Salons, sans compter
l’Exposition universelle de 1867. Pendant cette période 653 architectes
ont exposé leurs travaux et les prix de Rome ne figurent que pour 2A
dans ce chiffre total.

• Dans ces circonstances, il est difficile de comprendre les motifs des
privilèges accordés aux prix de Rome qui, par le seul fait de l’obtention

VArchitecture au Salon de 1876, par M. A. de Montaiglon. [Gazette des
Beaux-Arts. Juin 1876).
 
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