HISTOIRE
DE
LA FAÏENCE DE DELFT1
e siècle où nous vivons, qui ne brillera peut-être pas aux yeux
de la postérité par la suite de ses idées, par la solidité de ses
principes et la fidélité de ses affections, aura du moins fait
preuve de constance dans sa curiosité des œuvres d’art du
passé, et de persévérance et de logique dans leur recherche
et leur étude. Admirateur exclusif, à ses débuts, de l’anti-
quité grecque, romaine et égyptienne, il s’est ensuite passionné
pour le moyen âge et la Renaissance, et nous l’avons vu, de
notre temps, s’attacher jusqu’à l’engouement aux œuvres
du xvue et du xvme siècle. L’enchaînement est complet, et
il est permis de se demander quel pourra bien être le prochain objet de ses préfé-
rences : il ne lui reste plus qu’à s’éprendre de lui-même; mais c’est un problème
que nous n’avons pas à résoudre.
Cette passion rétrospective, mal dirigée souvent, et partagée par des esprits mal
préparés qui n’y voyaient qu’une affaire de mode et de bon ton, a pu dégénérer par-
fois en manie et prêter au ridicule; mais le ridicule ne l’a pas tuée; et, considérée
dans ses résultats, elle constitue en somme un fait des plus intéressants dans l’histoire
de l’art.
C’est à son influence que nous avons dû la formation de ces nombreux et impor-
tants cabinets d’amateurs, qui, en recueillant les débris du passé, ont tiré de l’oubli
et sauvé d’une inévitable destruction des trésors inestimables. Plusieurs de ces col-
lections, et des plus considérables, n’ont eu, il est vrai, qu’une existence éphémère;
1. Histoire de la faïence de Dclft, par Henry Havard, ouvrage enrichi de 25 planches hors texte et
400 dessins, fac-similé, chiffres, etc., par Léopold Flameng et Ch. Goutzwiller. Un volume grand in-8°,
Paris, E. Pion, éditeur, 1878.
DE
LA FAÏENCE DE DELFT1
e siècle où nous vivons, qui ne brillera peut-être pas aux yeux
de la postérité par la suite de ses idées, par la solidité de ses
principes et la fidélité de ses affections, aura du moins fait
preuve de constance dans sa curiosité des œuvres d’art du
passé, et de persévérance et de logique dans leur recherche
et leur étude. Admirateur exclusif, à ses débuts, de l’anti-
quité grecque, romaine et égyptienne, il s’est ensuite passionné
pour le moyen âge et la Renaissance, et nous l’avons vu, de
notre temps, s’attacher jusqu’à l’engouement aux œuvres
du xvue et du xvme siècle. L’enchaînement est complet, et
il est permis de se demander quel pourra bien être le prochain objet de ses préfé-
rences : il ne lui reste plus qu’à s’éprendre de lui-même; mais c’est un problème
que nous n’avons pas à résoudre.
Cette passion rétrospective, mal dirigée souvent, et partagée par des esprits mal
préparés qui n’y voyaient qu’une affaire de mode et de bon ton, a pu dégénérer par-
fois en manie et prêter au ridicule; mais le ridicule ne l’a pas tuée; et, considérée
dans ses résultats, elle constitue en somme un fait des plus intéressants dans l’histoire
de l’art.
C’est à son influence que nous avons dû la formation de ces nombreux et impor-
tants cabinets d’amateurs, qui, en recueillant les débris du passé, ont tiré de l’oubli
et sauvé d’une inévitable destruction des trésors inestimables. Plusieurs de ces col-
lections, et des plus considérables, n’ont eu, il est vrai, qu’une existence éphémère;
1. Histoire de la faïence de Dclft, par Henry Havard, ouvrage enrichi de 25 planches hors texte et
400 dessins, fac-similé, chiffres, etc., par Léopold Flameng et Ch. Goutzwiller. Un volume grand in-8°,
Paris, E. Pion, éditeur, 1878.