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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 16.1877

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Nr. 2
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Gonse, Louis: Les aquarelles, dessins et gravures au Salon de 1877
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https://doi.org/10.11588/diglit.21845#0167

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LES AQUARELLES, DESSINS ET GRAVURES AU SALON. 157

en France une école d’aquarellistes. Chacun va de son côté comme il
l’entend, sans bien se rendre compte des conditions essentielles de
cet art léger et charmant. Nous avons eu quelques grands aquarel-
listes; nous en avons encore d’excellents, mais ce sont des peintres ou
des architectes : tels ont été Pils, Régnault, Delacroix, Duban, Hittorff,
Batteur; tels sont MM. ITarpignies, Français, Maxime-Claude, Veyrassat,
Chaplin, Escalier, Lameire et presque tous les architectes; tels sont aussi,
avec des qualités très-différentes, parfois très-inégales et très-amincies,
MM. de Nittis, Détaillé, Vibert, Berne-Bellecour, de Neuville, Leloir, et
tous les petits hispano-italiens de l’école de Fortuny. Les Belges et les
Anglais ont mieux que nous le sens général de la peinture à l’eau, —
nous disons le sens général, — c’est-à-dire la facture, parce que si l’on
s’en tient exclusivement aux qualités de dessin ou de composition, il est
certain que notre école maintiendrait aussi bien là qu’ailleurs sa supério-
rité. Ce que nous voulons affirmer, c’est que, en dehors des peintres et
des architectes, nous n’avons pas d’aquarellistes : c’est une spécialité qui
nous échappe.

Nous nous trompons cependant; nous en avons deux, l’un M. Eugène
Lami, qui est un vétéran illustre de l’aquarelle, et notre ami Jules
Jacquemart, qui est un champion encore à peine connu. M. Lami n’a
pas vieilli ; nous le retrouvons au Salon de 1877 ce qu’il était il y a vingt
ans, avec la même verve de composition et le même entrain de métier,
avec cette suprême élégance de main et ce sens de la modanité qui en
ont fait le peintre des fêtes par excellence. Pour nous, sa manière n’est
pas assez simple peut-être, ses colorations, très-délicates et très-nuan-
cées, manquent un peu de relief et de plein à distance ; légères critiques
qui ne nous empêchent pas de tenir son talent pour l’un des plus indis-
cutables de ce temps-ci. Des aquarelles, toutes deux très-importantes
qu’il a envoyées cette année, nous préférons Y Intérieur du Musée du
pavillon de Prégny, près Genève, au Knox prêchant la Réforme devant
Marie Stuart. Jules Jacquemart n’a pas exposé ; nous ne le lui pardonnons
pas. Depuis que l’état de sa santé, de beaucoup amélioré, du reste, l’en-
traîne à passer les hivers dans le Midi, il se retire des expositions pari-
siennes. C’est un bien vif regret qu’il cause à tous les admirateurs de
son incomparable talent. Comme aqua-fortiste, il n’a plus que faire du
Salon, du moins sa réputation n’a plus rien à y gagner; il peut donc se
tenir à l’écart, sans grand dommage pour lui, quoique ce soit toujours
un tort de s’éloigner de la lutte. Mais, comme aquarelliste, — nous en-
tendons dans le vrai sens, à la manière de Pils, qui est un maître du
genre, — il a une place à prendre, et la première, sans conteste, s’il
 
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