EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE LYON.
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nous ont fait songer à quelque florentin comme Mino de Fiesole. Mais M. Courajod,
qui a fait une étude intelligente des marbres de ce maître, trouve plus de liberté
qu’en ses œuvres au bas-relief de M. Châtel et inclinerait pour Donatello ou son école,
M. Louis Gonse, d’un autre côté, prononce le nom de Ci vitale de Lucques.
En tout cas le morceau est fort beau.
Ivoires. — La collection de M. Chalandon possède quelques ivoires intéressants,
très-beaux môme, que nous allons tout d’abord énumérer :
Un fragment de pixyde du ve au vie siècle, qui représente Y Annonciation et la
Fuite en Égypte, très-sommairement exécutés dans un style tout latin.
Une plaque représentant la Crèche, qui nous paraît être du ix° siècle, et qui, à
côté d’un autel sous un ciborium, qui figure là sans doute l’oratoire de la Vierge,
nous montre une amphore apode maintenue droite par un trépied.
Une plaque à quatre lobes, destinée peut-être à former une agrafe de chappe que
nous reproduisons, œuvre du xne siècle d’un grand caractère. Le Christ, vieux et laid,
y est assis entre les quatre symboles évangéliques.
Le Christ docteur, debout entre douze bustes symétriquement placés l’un au-dessus
de l’autre qui figurent les apôtres, de style grec du xue siècle : bas-relief placé en tête
de ces lignes.
L’ange de Y Annonciation, figure comparable par le style et par l’exécution aux
plus belles œuvres de la statuaire française du xme siècle. Il présente la plus grande
analogie avec celui qui occupe une niche de l’un des contreforts de la façade de la
cathédrale de Reims. Il provient peut-être d’un ensemble dont on connaît quelques
parties qui sont le beau Couronnement de la Vierge, acquis de la collection Soltykoff
par le Musée du Louvre, et une figure agenouillée que M. le marquis Costa de Beau-
regard avait exposée au Champ de Mars en 1867. Malheureusement l’avant-bras et
la main droite de la figure de M. Chalandon ont été refaits dans un autre mouvement
que celui donné certainement par l’imagier du xm° siècle.
Un diptyque à quatre registres représentant la Passion, de la fin du xme siècle,
et un feuillet à deux registres du xive, où sont figurées la Crèche et la Crucifixion.
Un peigne liturgique des commencements du xve siècle, où trois scènes de la vie
de la Vierge sont représentées dans trois rosaces creusées sur la partie lisse qui sépare
les deux rangées de dents.
Enfin un fragment que M. L. Carrand croit être un moule à fabriquer les capu-
chons d’épervier.
Ce morceau d’ivoire reproduit en effet assez exactement la forme de cette coiffure
aveuglante des oiseaux de chasse. Il est porté sur un soubassement fleurdelysé et,
sous la partie qui devait figurer le bec, et qui est aujourd’hui brisée, il y a la place
d’un écu qui est vide.
A côté de toutes ces pièces de la collection de M. Chalandon, nous avons à signaler
une plaque de travail grec du xne siècle, représentant le Christ entre la Vierge et
saint Jean-Baptiste à M. Durillon, et un coffret en os du xie siècle, à M. Broleman.
Ce coffret, orné sur le couvercle de la figure du Christ entre les quatre symboles
évangéliques et d’arcatures à jour sur les côtés, est fermé en dessous par une plaque
de cuivre recouvert d’un vernis brun enlevé par places avec la pointe, de façon à laisser
apparaître la dorure sous-jacente, genre de travail que nous croyons particulier à
l’Allemagne.
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nous ont fait songer à quelque florentin comme Mino de Fiesole. Mais M. Courajod,
qui a fait une étude intelligente des marbres de ce maître, trouve plus de liberté
qu’en ses œuvres au bas-relief de M. Châtel et inclinerait pour Donatello ou son école,
M. Louis Gonse, d’un autre côté, prononce le nom de Ci vitale de Lucques.
En tout cas le morceau est fort beau.
Ivoires. — La collection de M. Chalandon possède quelques ivoires intéressants,
très-beaux môme, que nous allons tout d’abord énumérer :
Un fragment de pixyde du ve au vie siècle, qui représente Y Annonciation et la
Fuite en Égypte, très-sommairement exécutés dans un style tout latin.
Une plaque représentant la Crèche, qui nous paraît être du ix° siècle, et qui, à
côté d’un autel sous un ciborium, qui figure là sans doute l’oratoire de la Vierge,
nous montre une amphore apode maintenue droite par un trépied.
Une plaque à quatre lobes, destinée peut-être à former une agrafe de chappe que
nous reproduisons, œuvre du xne siècle d’un grand caractère. Le Christ, vieux et laid,
y est assis entre les quatre symboles évangéliques.
Le Christ docteur, debout entre douze bustes symétriquement placés l’un au-dessus
de l’autre qui figurent les apôtres, de style grec du xue siècle : bas-relief placé en tête
de ces lignes.
L’ange de Y Annonciation, figure comparable par le style et par l’exécution aux
plus belles œuvres de la statuaire française du xme siècle. Il présente la plus grande
analogie avec celui qui occupe une niche de l’un des contreforts de la façade de la
cathédrale de Reims. Il provient peut-être d’un ensemble dont on connaît quelques
parties qui sont le beau Couronnement de la Vierge, acquis de la collection Soltykoff
par le Musée du Louvre, et une figure agenouillée que M. le marquis Costa de Beau-
regard avait exposée au Champ de Mars en 1867. Malheureusement l’avant-bras et
la main droite de la figure de M. Chalandon ont été refaits dans un autre mouvement
que celui donné certainement par l’imagier du xm° siècle.
Un diptyque à quatre registres représentant la Passion, de la fin du xme siècle,
et un feuillet à deux registres du xive, où sont figurées la Crèche et la Crucifixion.
Un peigne liturgique des commencements du xve siècle, où trois scènes de la vie
de la Vierge sont représentées dans trois rosaces creusées sur la partie lisse qui sépare
les deux rangées de dents.
Enfin un fragment que M. L. Carrand croit être un moule à fabriquer les capu-
chons d’épervier.
Ce morceau d’ivoire reproduit en effet assez exactement la forme de cette coiffure
aveuglante des oiseaux de chasse. Il est porté sur un soubassement fleurdelysé et,
sous la partie qui devait figurer le bec, et qui est aujourd’hui brisée, il y a la place
d’un écu qui est vide.
A côté de toutes ces pièces de la collection de M. Chalandon, nous avons à signaler
une plaque de travail grec du xne siècle, représentant le Christ entre la Vierge et
saint Jean-Baptiste à M. Durillon, et un coffret en os du xie siècle, à M. Broleman.
Ce coffret, orné sur le couvercle de la figure du Christ entre les quatre symboles
évangéliques et d’arcatures à jour sur les côtés, est fermé en dessous par une plaque
de cuivre recouvert d’un vernis brun enlevé par places avec la pointe, de façon à laisser
apparaître la dorure sous-jacente, genre de travail que nous croyons particulier à
l’Allemagne.