DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Trabaud, Pierre: Les portes de Saint-Sauveur à Avignon
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LES PORTES DE SAINT-SAUVEUR. 245
s’il est initié aux choses d’art et surtout aux merveilles de la seconde
moitié du xve siècle, comprendre l’effet produit par des portes en bois de
noyer sculpté, ayant au moins cinq mètres de haut; il ne lui restera plus,
comme desideratum} que le souci de ne pouvoir contempler de près cet
objet si habilement traité, et revêtant par-dessus tout une patine d’une
belle teinte vineuse qui atteste à la fois la marque du temps, l’épaisseur
des vernis conservateurs et le ravage de la poussière qui s’infiltre même
à travers la porte doublure, surtout du côté du soleil couchant.
En un mot, il n’est pas douteux que nous sommes en face d’un de
ces chefs-d’œuvre que le siècle du réveil antique a légués à la France,
que ces sculptures l’emportent en élégance correcte sur beaucoup de tra-
vaux de ce genre, et qu’il est encore regrettable que les auteurs ainsi
que les dates précises du commencement et de la fin du travail soient
demeurés inconnus.
En terminant cette notice insuffisante, nous recommandons, quoique
inférieurs en style, les vantaux de l’église Saint-Pierre d’Avignon. Trois
sujets y sont représentés : l’Annonciation, saint Michel et saint Jérôme.
On y remarque un grand nombre d’entrelacs et d’arabesques, et tous les
détails y sont exécutés avec la patiente exactitude du miniaturiste. Saint-
Pierre et Saint-Agricol d’Avignon offrent encore d’autres vantaux des xrve
et xve siècles avec clochetons et panneaux flamboyants.
L’église cathédrale de Fréjus a aussi de fort belles portes.
P. TRABAUD.
s’il est initié aux choses d’art et surtout aux merveilles de la seconde
moitié du xve siècle, comprendre l’effet produit par des portes en bois de
noyer sculpté, ayant au moins cinq mètres de haut; il ne lui restera plus,
comme desideratum} que le souci de ne pouvoir contempler de près cet
objet si habilement traité, et revêtant par-dessus tout une patine d’une
belle teinte vineuse qui atteste à la fois la marque du temps, l’épaisseur
des vernis conservateurs et le ravage de la poussière qui s’infiltre même
à travers la porte doublure, surtout du côté du soleil couchant.
En un mot, il n’est pas douteux que nous sommes en face d’un de
ces chefs-d’œuvre que le siècle du réveil antique a légués à la France,
que ces sculptures l’emportent en élégance correcte sur beaucoup de tra-
vaux de ce genre, et qu’il est encore regrettable que les auteurs ainsi
que les dates précises du commencement et de la fin du travail soient
demeurés inconnus.
En terminant cette notice insuffisante, nous recommandons, quoique
inférieurs en style, les vantaux de l’église Saint-Pierre d’Avignon. Trois
sujets y sont représentés : l’Annonciation, saint Michel et saint Jérôme.
On y remarque un grand nombre d’entrelacs et d’arabesques, et tous les
détails y sont exécutés avec la patiente exactitude du miniaturiste. Saint-
Pierre et Saint-Agricol d’Avignon offrent encore d’autres vantaux des xrve
et xve siècles avec clochetons et panneaux flamboyants.
L’église cathédrale de Fréjus a aussi de fort belles portes.
P. TRABAUD.