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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 16.1877

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Nr. 3
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Darcel, Alfred: Exposition rétrospective de Lyon, [2], Exposition d'Angoulême
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https://doi.org/10.11588/diglit.21845#0285

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EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE LYON.

271

peignit les Plaisirs de la campagne de M. Paul Grand. Ces plaisirs consistent à faire
abreuver des vaches à une fontaine. M. E. Aynard possède du même le dessin des
Trois Grâces, portant l’Amour, signé et daté de 1758, première idée de l'esquisse de
la collection Lacaze. Quant aux deux tableaux exposés par M. de La Bretonnière et
représentant des scènes de harem, à la façon du xvme siècle, nous les croirions volon-
tiers d’Amédée van Loo. Son oncle Carie a signé une composition que nous ne pou-
vons autrement appeler que charmante, malgré le sujet, étant données les qualités de
peintre. C’est le Miracle de l’hostie, appartenant à M. Méra, qui lui attribue également
un Christ en croix, esquisse exécutée en bistre. J.-B. Greuze est représenté par la
Dame de charité, à M.. G. Delahante; par un portrait du jurisconsulte, Tupinier, resté
dans sa famille, d’une exécution un peu molle comme l’est celle de la plupart de ses
portraits d’homme, et par une esquisse, la Lecture, à M. Chalandon : c’est une jeune
fille qui s’interrompt de lire pour contempler deux colombes. La toile est à peine cou-
verte d’une préparation bistrée, sauf sur la tête, qui est plus avancée. La gravure a dû
rendre populaire Y Averse de L. Boillv, àM. F. Michel, toile d’une exécution bien sèche
pour un pareil sujet, mais bien précieuse en sa précision pour l’histoire du costume.

Une Tête d'étude, celle d'un vieillard, éclairée à jour frisant, par Géricault, à
M. Bertholon, et l’esquisse de la composition de Paul Delaroche : Charlemagne traver-
sant les Alpes, à M. Ad. Moreau, nous conduisent à l’école contemporaine.

Nous y trouvons Eugène Delacroix, avec Y Entrée des Croisés, appartenant égale-
ment à M. Ad. Moreau, esquisse qui nous semble moins lumineuse dans les fonds que
l’original. La Femme au perroquet, datée de 1827, est une œuvre de sa jeunesse :
petite toile précieuse, exposée par M. Couturier de Rovat. La femme est nue, couchée
sur un divan, la tête et la poitrine seules dans la lumière. Ses carnations modelées en
vert s’harmonisent avec le rouge du meuble, tandis qu’une draperie jaune orangé
avive un coussin bleu. Sans être savant, le dessin de cette figure est des plus suffisants.
Il est même élégant et contraste avec tous ces à peu près d’un mouvement fort juste
assurément, mais d’une forme si libre qui déparent tant d’œuvres remarquables, à notre
avis, dût cette appréciation nous faire classer parmi les Brid’oison de la critique en un
temps où les qualités de la couleur et du ton sont prisées par-dessus tout, où, dans
une œuvre, quelles qu’en soient les tendances et l’importance, on ne veut apercevoir
que la « tache » que fait le sujet sur le fond. Quelqu’un qui ne se préoccupait guère de
la tache, Ingres, est aussi représenté par une œuvre de jeunesse. Nous ne parlons pas
du portrait de l’architecte Chenavard, une admirable mine de plomb, datée de Romel 818,
'mais du Saint Georges de M. Aynard, signé Ingres 1820, à une époque très-posté-
rieure, croyons-nous, ainsi que le maître le fit souvent lorsque, parvenu au sommet de
la considération et des honneurs, on lui présentait des œuvres d’un temps où son nom
n’y ajoutait aucun prix. Le Saint Georges est une sorte d’imitation libre du Raphaël,
du Louvre. Il est peint dans une tonalité d’un blond très-fin, mais il rappelle le moyen
âge de Révoil.

Nous n’avons plus qu’à citer le beau portrait de Puvis de Chavannes, par Ricard,
appartenant à M. de Yen gelas , et de Régnault, Y Aulomédon envoyé par le cercle des
Phocéens, de Marseille, et le Pacha partant pour la fantasia, à M. Fraissinet.

Les Émaux peints, — M. Chalandon, au cabinet duquel il faut revenir quand il
s’agit d’œuvres archaïques, nous montre les commencements de la pratique des
émaux peints à Limoges, dans deux plaques rectangulaires représentant : l’une la
 
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