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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 16.1877

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Nr. 3
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Havard, Henry: Carel Fabritius: l'état civil des maîtres hollandais
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https://doi.org/10.11588/diglit.21845#0302

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288

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

au meilleur de sa gloire. Mais heureusement il naquit de son feu Yermeer, qui magis-
tralement suit ses traces. »

Il est clair qu’Arnold Bon a obéi, en écrivant ces pauvres vers, au double besoin de
développer une fausse image poétique et de faire un peu de réclame à son ami Yermeer.
Il est même probable que Bleyswvck ne nous aurait pas conservé ce pathos s’il avait
émané d’un autre que de son éditeur. Quant à Immerzeei il est certain qu’il n’aurait
certes point inféré de cette pompeuse image que Van der Meer de Delft était l’élève de
Karel Fabritius, s’il avait su que celui-ci avait été reçu maître le 29 octobre 1652 et
celui-là le 29 décembre 1653. 11 s’en serait surtout gardé s’il avait connu les règle-
ments de la Gilde de Saint-Luc de Delft. Ces règlements, en effet, étaient formels. Nul
ne pouvait former d’élèves s’il n’était reçu maître; pour devenir maître, l’apprentissage
devait durer six ans et aucun contrat d’apprentissage ne pouvait être moindre de deux
années. 11 y a donc impossibilité matérielle à ce que Vermeer ait été l’élève, le « dis-
ciple » de Fabritius, dans le sens étroit de ce mot. Que ce dernier ait eu de l’influence
sur son jeune confrère, cela est fort admissible, tout naturel même, et le contraire
étonnerait. Karel était riche, bien apparenté, lancé dans le monde; il venait d’une
grande ville, où il avait connu les célébrités artistiques du temps. Il était en outre
grand peintre, esprit ingénieux, brillant causeur. Yermeer, au contraire, était pauvre
et sans relations. Tout est là.

C’est donc dans ce sens qu’il faut comprendre les vers d’Arnold Bon. On trouvera
peut-être que ces dernières réflexions sortent un peu du cadre que je m’étais tracé
« l’état civil du maître hollandais », toutefois je n’ai pas hésité à les communiquer
aux lecteurs de la Gazelle, car si elles traitent de faits accessoires, ces faits du moins
sont certainement très-peu connus.

HENRY JIAVARD.
 
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