Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 16.1877

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Berggruen, Oskar: Exposition historique de l'Académie des beaux-arts à Vienne
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.21845#0396

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L’ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS A VIENNE.

381

purent naître et se développer avec succès. De l’époque de l’empereur Léopold Ier,
dont le règne fut signalé par une renaissance politique et militaire de l’Autriche, date
non-seulement la fondation de l’Académie des beaux-arts à Vienne, mais encore l’ori-
gine même de l’art autrichien.

Cet art à sa naissance ne pouvait guère se dérober au style et aux tendances qui,
vers la fin du xvne siècle, prédominaient dans d’autres pays où les progrès avaient
été plus rapides. Il devait d’autant plus suivre cette impulsion du dehors, qu’il n’exis-
tait pas d’art indépendant et national en Autriche; partant ni tradition, ni base pour
le développement des instincts esthétiques du pays. Les deux siècles de la Renais-
sance, qui ont produit les œuvres les plus brillantes et les plus fécondes, avaient glissé
presque sans laisser de traces sur l’Autriche aux prises avec tous les embarras de la
politique et de la guerre. Lorsque enfin la vie artistique s’éveilla chez nous, le temps
de la splendeur était passé et le style baroque empiétait partout et sur tout. C’est dans
ce style que les branches importantes de l’art autrichien ont pris leur point de départ,
pour continuer pendant le xvmc siècle à suivre de près les tendances qui se mani-
festaient dans les autres pays, surtout en France. 11 en devait être ainsi, car les deux
directeurs les plus éminents de l’Académie des beaux-arts de Vienne au xvmc siècle
étaient : l’un le peintre français van Schuppen, qui avait fait son éducation à Paris,
l’autre le graveur Jacques-Mathieu Schmutzer, ancien élève de Wille. D’autre part, le
classicisme provoqué par la grande révolution française et transplanté en Autriche y
prit une forme originale, mais dépourvue de grandes qualités. Aussi bien en Autriche
qu’en France, les romantiques se montrèrent infiniment plus féconds que les faux
Grecs et les faux Romains. C’est à leurs principes que l’on doit la formation d’une
véritable école autrichienne. Elle n’embrasse, il est vrai, que le portrait, le paysage et
principalement la peinture de genre; mais sans aucun doute ses productions sont les
meilleures et les plus agréables de. notre art au xixe siècle. Tout ce qui, après la fin
de cette école, à partir de 1848, a été produit chez nous dans le domaine de la pein-
ture, est beaucoup plus faible et bien moins original, malgré de grands progrès tech-
niques. L’art national de nos jours est devenu éclectique et s’inspire soit des maîtres
anciens, soit des étoiles du Salon de Paris depuis 1830.

Afin de suivre exactement l’évolution dont nous venons d’indiquer les points essen-
tiels, nous étudierons d’abord l’architecture, dans laquelle le caractère artistique domi-
nant en Autriche s’est toujours manifesté d’une manière plus spéciale. L’Exposition
historique en offre d’agréables morceaux, quoique nous puissions tous les jours ren-
contrer de meilleurs objets d’études dans les anciens quartiers de Vienne; car ils sont
encore debout les beaux monuments des architectes Fischer d’Erlach père et fils et
Lucas d’Hillebrand dont les œuvres, appartenant au milieu du xvme siècle, trahissent
le style baroque, mais se rattachent encore à la dernière époque de la Renaissance;
elles sont encore debout les œuvres de Ferdinand de Hohenberg ('1732-1790) et Théo-
dore Valéry (mort en 1790) auxquelles on ne peut refuser une certaine beauté et de
la force; mais le temps a aussi respecté ces constructions insipides et ennuyeuses du
classicisme viennois qui est resté si impuissant en architecture. A peine les édifices
de Pietro Nobile et du chevalier de Moreau sont-ils dignes de quelque attention. On
éprouve une véritable jouissance à quitter cette époque pour entrer dans la Vienne
moderne créée par une pléiade d’architectes éminents. Auguste de Siccardsburg et
Édouard van der Niill, qui ont bâti le grand Opéra; Théophile de Hansen, auteur du
palais de l’Académie des beaux-arts, du nouveau palais de l’Assemblée nationale, du
 
Annotationen