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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 16.1877

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Nr. 5
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Jouin, Henry: David d'Angers et la sculpture monumentale
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https://doi.org/10.11588/diglit.21845#0469

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Z|50 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

des beaux-arts et professeur à l’Ecole dès l’âge de trente-sept ans.

La création d’un art national a été l’idée maîtresse de sa vie. Au lieu
d’observer l’homme dans sa beauté individuelle ou dans sa beauté
typique, il l’a recherché comme être social. C’est la patrie qui a pré-
occupé David. C’est elle qu’il voulut honorer. Aux grands citoyens du
passé il a consacré des statues; à ses contemporains, des bustes ou des
médailles, comme il convenait d’en user à l’égard d’hommes que l’his-
toire n’a pas encore jugés. L’œuvre du sculpteur national est une sorte
d’iconographie de notre France, imprimée pour les siècles sur le marbre
et le bronze.

Novateur, mais toujours respectueux de la tradition, David, à maintes
reprises, s’est souvenu de l’art grec. Au début de sa vie cl’artiste, dans
le Jeune Berger, la Néréide portant le casque d’Achille, deux œuvres
datées de la villa Médicis, le Tombeau de la duchesse de JBrissac, celui
du général Foy, l’OEil-de-Bœuf de la cour du Louvre, et la Jeune Grecque
au tombeau de Marco Botzaris; et plus tard dans VEnfant à la grappe
le Jeune Barra.) Philopœmen.

Il ne paraît pas que l’ouverture circulaire de l’OEil-de-Bœuf, autour
de laquelle devait graviter sa composition, ait été pour l’artiste un sujet
de contrainte. Il avait à représenter Y Innocence implorant la Justice. La
pose de ses personnages est naturelle. Enveloppée d’un léger manteau
jeté sur sa tunique, la Justice tient d’une main le glaive et la balance
qui lui servent d’emblèmes, tandis que de l’autre elle couvre l’Innocence
par un geste protecteur. La résolution du regard et de l’attitude est
complétée par le pied de la déesse, fièrement posé sur un serpent qu’elle
écrase. Effarée, demi-nue, l’Innocence, la main sur son cœur, l’œil au
ciel, présente à la vierge sévère qui l’assiste une branche de verveine
renouée de bandelettes, à la manière des suppliants. Un agneau que le
reptile vient d’effrayer est aux pieds de la jeune fille.

Comparée à la statue de Gondé exécutée peu auparavant et que l’on
peut voir dans la cour d’honneur de Versailles, cette page donne la
mesure d’une grande souplesse dans le talent de l’artiste. Le jet des cos-
tumes, leur rapport direct avec la nature des personnages indique chez
David le dessein de parler la langue de Phidias dans toute sa pureté. Si
le statuaire a répandu sur le visage de ses vierges une expression
nuancée, presque imperceptible, à la place de l’accent dont il a coutume
de graver l’empreinte avec une certaine rudesse, la retenue de son ciseau
n’est pas moins sensible dans le travail des draperies. Leurs plis légère-
ment écrits glissent avec élégance sur les formes dont ils accusent les
contours. Abondants sur les méplats, ils se perdent graduellement en
 
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