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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 16.1877

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Nr. 6
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Mantz, Paul: Le musée d'Augsbourg, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21845#0510

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490

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

eu avec l’art germanique cle plus longues fréquentations. Si nous osons
parler çà et là de Botticelli et de Ghirlandajo, c’est parce que nous les
interrogeons depuis longtemps; mais Zeitblom est un ami d’hier, et
nous ne savons sur Jlans Burgkmair que ce que les ignorants peuvent.
savoir. Ce n’est point assez. Le Musée d’Augsbourg a été pour nous
comme le vestibule d’un monde nouveau et nous y avons trouvé bien
des visages inconnus. Après une causerie d’un moment, nous serions
fort empêché d’arracher leur secret à ces artistes mystérieux dont
l’Allemagne elle-même ébauche à peine la biographie. Nous voudrions
seulement conserver, dans quelques notes essentiellement provisoires,
le souvenir des impressions que peut rapporter du Musée d’Augsbourg
un voyageur qui ne sait pas l’histoire de l’art allemand.

Le premier maître dont le visiteur ait à s’inquiéter est Barthélemy
Zeitblom, un artiste considérable et sympathique. 11 a, visiblement,
joué en Souabe un rôle capital. Alors même qu’on n’a pas ouvert un seul
dictionnaire, on devine que Zeitblom est un de ces grands peintres naïfs
et forts comme le xve siècle en a tant produits. On le voit bien à l’éclat
toujours neuf, à la belle exécution de ses tableaux et aussi à la saveur
archaïque des costumes qui, de loin, font songer à un contemporain un
peu attardé, de Dirck Stuerbout. Zeitblom semble avoir connu les Fla-
mands. D’après le catalogue du Musée de Munich, il serait né à Ulm en
1440 ou en 1447; des documents authentiques donneraient encore de ses
nouvelles en 1521, ce qui fait supposer une longue vie de travail. On
veut qu’il ait connu Martin Schôngauer, et comme le maître de Colmar
paraît s’être arrêté à Ulm en 1450 fi Zeitblom enfant a dû en effet en-
tendre parler de cette gloire qui fut chère à l’Alsace et à l’Allemagne des
bords du Rhin. On prétend enfin que, dessinateur à l’origine, il n’aurait
commencé qu’assez tard l’étude de la peinture. Ce nouveau talent ne lui
serait même venu que vers 1483, époque à laquelle il épousa la fille de
son collaborateur, qui fut son maître, Hans Schülein.

11 ne nous est pas possible de contrôler ces indications qu’un guide
suspect, Waagen, a résumées avec d’autres détails dans son Manuel
cle Vhistoire de la peinture. Ce que nous savons, c’est que Zeitblom
a été un producteur infatigable. H y a des peintures de lui à Ulm,
à Stuttgart, à Berlin, à Munich et dans d’obscurs villages du Wurtem-
berg et de la Bavière. Nous ne voulons le juger que d’après les
tableaux du Musée d’Augsbourg, et particulièrement d’après les quatre
grands panneaux qu’il a consacrés à la légende de saint Valentin. Ces

ï. Henri Delaborde, le Département des Estampes, p. 250.
 
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