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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 16.1877

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Nr. 6
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Ephrussi, Charles: Les dessins d'Albert Dürer, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.21845#0554

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LES DESSINS D’ALBERT DURER.

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netteté précises d’une médaille frappée. La bouche est particulièrement
vivante ; la lèvre inférieure, proéminente, lui donne une expression
d’énergie cpii touche presque à la dureté. L’œil est sévère et impé-
rieux. La longueur étonnante du visage et la largeur du cou commu-
niquent une grande puissance à cette figure empreinte d’une volonté
concentrée que l’on retrouve assez peu dans le Maximilien de l’histoire.
Malheureusement le dessin a souffert, il porte des traces de plis qui
traversent le buste en plus d’un endroit dans toute sa largeur. Au
bas, à droite, 7507 Maximilian, de la main de Durer, et le mono-
gramme.

De 1507 encore, un bel Apollon au British Muséum (dessin à la
plume, lavé d’aquarelle en tons clairs). Le jeune dieu, assis sur un large
tronc d’arbre devant le laurier classique, joue du violon; il est drapé
dans un ample manteau; sa tête est couronnée, ses pieds portent des
sandales. Or dans un ouvrage, leGuntherus Ligurinus1, publié à Augs-
bourg en 1507, on trouve une gravure dans laquelle figure un Apollon
qui n’est pas sans analogie avec celui dont nous parlons. Le jeune dieu
de la poésie est moins vêtu; sa tête,au lieu d’être penchée sur le violon,
s’élève vers le ciel, ses pieds sont nus; tout autour de lui s’étagent pêle-
mêle, d’un côté, la fontaine de Gastalie, une moitié de Pégase, les neuf
Muses et un petit temple de Minerve; de l’autre, Silène à cheval, Bacchus
couché, des Oréades et des Dryades, quatre Faunes, des Pans avec des
instruments de musique, un petit temple de Diane au pied duquel Actéon
changé en cerf est dévoré par les chiens ; en haut, trois distiques indi-
quant sommairement le sujet de la composition ; au bas, quelques lapins
dans l’herbe et l’inscription Mons Parnassus. M. Thausing range cette
gravure au nombre des neuf planches qui ornent selon lui le Guntherus
Ligurinus. Démarquons d’abord que ce livre ne contient que deux gra-
vures, Y Apollon en question et une Philosophie2 entourée de bustes de
savants et d’écrivains. Les sept autres n’ont rien à faire avec cet ouvrage.
Mais ce n’est là qu’une méprise pardonnable. Ce qui est plus étonnant,

L Ligurini de gestis lmp. Cæsaris Friderici primi libri dece carminé heroïco
côscripti nuper apud Francones in silua Hercynia et druydarum Eberacensi cœnobio
a Chunrado Celle reperd poslliminio resdtuti æternitati et amori patriæ ab eodem
consecratum. — A la fin du livre: Guntheri Ligurini Poete clarissimi de gestis divi
Frid. pri. Dece libri fœliciter editi et impressi per industriu et ingeniosu magistru
Erhardu OEglin civem augustesem ano sesquimillesimo et septimo mese apprilis. In-fol.
(V. Helier, Albrecht Durer, 1018.)

2. Celte planche est tirée du curieux ouvrage de Conrad Celtes, intitulé : Quatuor
libri Amorum, Nuremberg, 1502.
 
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