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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 1
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Reiset, Frédéric: Une visite aux musées de Londres en 1876, 6, La National Gallery: écoles flamande et hollandaise
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0012

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6

GAZETTE DES BEAUX-ART S.

de Y adoration de l'agneau, de l'église Saint-Bavon, à Gand. C'est une
de ces œuvres complètes qui comptent parmi les plus beaux produits
du génie humain, et que l'on ne peut se lasser d'admirer. Hubert
et Jean Van Eyck sont illustres à jamais; mais quand on étudie à
loisir cet immense, ce prodigieux travail, on voudrait pouvoir ajouter
un nouveau fleuron à leur couronne, une louange nouvelle à leur
renommée. Où trouverait-on, en mettant à part les chefs des grandes
écoles d'Italie, des figures plus majestueuses que les figures de la partie
supérieure, des détails plus variés et plus heureusement rendus que
ceux des petits panneaux? L'étonnement redouble quand on songe que
tout cela était terminé en 4Zi32, On se demande si ce sont des pas en
avant ou des pas en arrière que la peinture a faits depuis cette époque.
En trouvant réunies dans cette grande page la beauté de l'ordonnance
et la perfection du procédé matériel, on répète volontiers les paroles de
l'inscription mise sur le tableau en l'honneur du frère aîné : MAJOR QUO
NEMO REPERTVS, et on les applique sans hésiter aux deux frères.

Aucun musée ne pourrait se vanter de posséder un retable équivalent
à celui de Gand. C'est bien une œuvre unique, de toutes façons, et il ne
faut guère espérer de trouver ailleurs avec certitude le pinceau d'Hubert
à qui l'on s'accorde à donner les magistrales figures qui forment le haut
de la composition. Mais Jean Van Eyck, celui que l'on appelait, pour
ménager sa modestie sans doute, ARTE SECVNDVS1 en le comparant à
son frère aîné, ne s'est pas contenté de terminer ce monument sans rival
qui fut célèbre dès le premier moment, et dont quelques fragments
égarés dans les musées de Berlin ou de Bruxelles font l'honneur et la
joie de ces collections. Il a laissé en outre de nombreux ouvrages qu'il a
eu la bonne pensée et l'utile précaution de signer.

Ea Galerie nationale en possède trois. Le plus important nous donne
les portraits de Jean Arnolfini, marchand drapier de Lucques, établi à
Bruges dès 1Zi20, et de sa femme Jeanne de Chenany. Les deux époux
sont représentés debout au milieu de leur chambre, se tenant par la
main. A leurs pieds se voit un chien blanc, symbole de fidélité conjugale.
Au-dessus de leur tête, un lustre en bronze doré dans lequel une seule
bougie est allumée. Au mur se trouve suspendu un miroir convexe, où
viennent se refléter les meubles de l'appartement et d'autres détails qui
ne se voient que dans la glace. Le cadre de ce miroir représente, peintes et
sculptées, et en proportions microscopiques, plusieurs scènes de la Passion.

1.

Pictor Hubertus o Eych, major quo nemo repertus
Incepit; pondusque Johannes arte secundus
Frater perfecit..,
 
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