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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 1
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Reiset, Frédéric: Une visite aux musées de Londres en 1876, 6, La National Gallery: écoles flamande et hollandaise
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0022

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16 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

des copies peintes ou dessinées par lui d'après les maîtres est surpre-
nant, et il est certain qu'il a passé une bonne partie de sa vie à copier.
Il a été plus loin. Quelle stupéfaction n'avons-nous pas éprouvée en ren-
contrant souvent des dessins de toutes les écoles, de toutes les qualités,
que Rubens s'était amusé à rehausser de blanc au pinceau avec un soin
minutieux! Le fougueux artiste, l'homme qui en quelques mois couvrait
des galeries entières de sa brosse, savait s'astreindre à terminer quelques
œuvres médiocres, à en revoir le modelé et le contour. Les dessins
d'après les maîtres qui sont entièrement de sa main, sont souvent de la
plus grande beauté. Nous en connaissons, dans le beau cabinet de notre
ami M. de La Salle, un à l'aquarelle qui reproduit une figure du Porde-
none,et qui ne pourrait être plus remarquable, quand le peintre vénitien
lui-même l'aurait crayonné et lavé. Si ce dessin ne portait pas, de la
main du maître flamand, les indications nécessaires, on serait bien em-
barrassé sur le nom à lui donner. On chercherait parmi les plus illustres
bien entendu, et la véritable dénomination n'apparaîtrait qu'après bien
d'autres.

Rubens avait donc fait à Mantoue trois études d'après trois des
cartons de Mantegna faisant partie de la suite des Triomphes de Jules
César1. Ces études sont ainsi désignées dans l'inventaire (vers la fin et
après le N° 31Zi) : Trois toiles collées sur bois .représentant les triomphes
de Jules César, après Mantegna, imparfaites.

La copie qui nous occupe est-elle la seule qui subsiste aujourd'hui?
c'est ce que nous ne saurions dire. On l'acquit, en 1856, à la vente Ro-
gers, au prix de 27,500 francs.

Que ce soit une copie exacte, nous sommes loin de le soutenir. C'est
une traduction libre dans laquelle l'esprit et la main de Rubens se voient
du premier coup. Nous ne dirions pas non plus, comme nous l'avons lu
dans Buchanan, que Rubens y laisse loin derrière lui Andréa Mantegna.
Rubens n'accepterait pas cet éloge, croyons-nous. Mais c'est, clans son
ensemble, un ouvrage tout particulièrement attractif.

En compulsant cet inventaire que nous avons déjà tant-de fois cité,
on trouve outre la mention d'un nombre immense de copies de la main
de Rubens, un aperçu des originaux qu'il possédait, Titien, Paul Véro-
nèse, Tintoret, y sont cités à chaque page. Les noms de Raphaël, du Pé-
rugin y figurent aussi. Parmi les pièces des vieux maîtres, nous rencon-
trons JeanYan Eyck, Albrecht Durer, Lucas de Leyde, Holbein, maistre
Hugues (Hugo van der Goes), maistre Quintin (Quentin Metsys), Henri de

\. Les originaux sont depuis longues années à Hampton Court.
 
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