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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 2
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Mantz, Paul: Le musée d'Ausgsbourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0154

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1/,0 GAZETTE DES BEAUX -ARTS.

Janssens dans la manière claire, et enfin un tableau, inoffensif d'ailleurs,
d'un artiste peu connu , qui a inquiété les faiseurs de dictionnaires,
Peter Gevsels.

Tout le monde a vu au Musée de Bruxelles une charmante peinture
représentant des oiseaux morts, et entre autres un cygne au pied d'une
colonnade en ruine. L'exécution est des plus délicates et le plumage du
cygne est, dans son genre, une merveille de souplesse. Ce tableau ano-
nyme est attribué à G y sel s ou Gysens. Il est certain qu'un Flamand, dont
le nom peut se lire sous cette dernière forme, a peint, au xvue siècle,
du gibier et des oiseaux morts. Nous le savons par une amusante pein-
ture du musée de la Haye, qui est de Gonzalès Coques et qui nous intro-
duit dans l'intérieur d'une galerie de tableaux. C'est un genre que les
Franck avaient mis à la mode et que Teniers a illustré. Dans l'étrange
composition dont nous parlons, tous les camarades de Gonzalès se sont
cotisés pour suspendre aux murailles de ce musée imaginaire de petits
tableautins qu'ils ont signés. Le nom de Peter Gysens se lit assez clai-
rement au bas d'un de ces cadres, où l'on voit un lièvre et un héron
jetés sur un bloc de pierre près duquel est un fusil avec une gibecière.
Ce simulacre de tableau peut authentiquer le tableau réel de Bruxelles.

Ceci établi, je ne suis nullement assure que le Gevsels du Musée
d'Augsbourg .'-oit le Gysels ou Gysens, peintre de gibier et d'attirail de
chasse. Le tableau de la Gemalde-Gallerie est d'une tout autre façon.
C'est une peinture sur cuivre, qui représente un marché rustique, une
réjouissance populaire à l'entrée d'un village flamand. Elle est signée
P. GEYSELS. 4680, et elle trahit un imitateur attardé de Breughel de
Velours. Quel était ce Geysels? Une note du catalogue du Musée d'An-
vers nous l'apprendra. M. Van Lérius a retrouvé notre artiste. Il est né
à Anvers en 1621, il est cité comme élève de Jean Boots, il fut reçu
maître en 16Ù9 et il est mort en 1.690 ou 1691. Descamps, qui le désigne
sous le nom de Gyzen, paraît avoir vu quelques-uns cle ses tableaux,
foires et kermesses villageoises, paysages verts où des figurines enlu-
minées de tons vifs ne se combinent pas toujours harmonieusement avec
les fonds. Peu soucieux d'une chronologie qu'il ignorait, l'écrivain fran-
çais considère Geysels comme un élève de Breughel de Velours, mort
en 1625. Il fut seulement son imitateur posthume, et il trouva original
de prolonger presque jusqu'à la fin du xvne siècle une manière un peu
démodée. Les dictionnaires et les catalogues ne font qu'un seul et même
maître du copiste de Breughel et du peintre de gibier. Nous croyons à
quelque confusion, et nous demandons s'il n'y a pas là un artiste à
dédoubler. Nous avouerons d'ailleurs que la question n'est pas d'un
 
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