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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 3
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Ephrussi, Charles: Les dessins d'Albert Dürer, 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0264

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2/42 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

berg, durent être commandés à Durer par la municipalité de la cité,
en 1510, date des premières études pour ces œuvres. Les inscriptions
placées sur les cadres des deux tableaux indiquent le but même cle la
commande. Nuremberg voulait offrir un tribut de reconnaissance au
fondateur de l'empire d'Occident et à celui de ses successeurs qui avait
donné à la ville les marques les plus précieuses de sa bienveillance. On
conservait au Rathhaus de pieuses reliques des deux empereurs, parmi
lesquelles la couronne, le sceptre, les gants, l'habit cle cérémonie, etc.
Les deux portraits de Durer devaient s'ajouter à ces souvenirs et montrer
les souverains revêtus de toute la pompe impériale. C'est dans cette
idée que Durer conçut et exécuta les portraits en question.

Il ne reste aucune des études pour le Sigismond, mais la collection
Franck, à Gratz, conserve sur deux feuilles des dessins à l'aquarelle
pour le costume de Gharlemagne : une couronne impériale avec ces
mots : Rex Salomon et per me reges régnant; un globe impérial, une
partie de l'épée et le pommeau, avec cette légende : « C'est l'épée de
l'empereur Charles, aussi sa vraie mesure, et la lame est aussi grande
que la corde avec laquelle le papier est noué extérieurement. » —
À l'Albertine, une étude de figure entière pour ce même empereur, à
l'encre bleue et à l'aquarelle avec cette indication : « C'est l'habitus du
S1 Grand Empereur Charles, 1510S »

Gharlemagne debout, d'une majesté un peu empruntée, porte la cou-
ronne surmontée de la croix; il tient d'une main le glaive massif et de
l'autre le globe traditionnel; un épais et lourd manteau en forme de
chape, surchargé de broderies, tombe de ses épaules à ses pieds, laissant,
voir une large étole, nouée par une cordelière, bordée de deux bandes
ornées de médaillons, de pierres précieuses, et croisées sur la poitrine.
Ce costume, ainsi que les insignes impériaux, fut copié sur les reliques
originales que l'on gardait dans le Hciltumszimmer (sanctuaire) du
Rathhaus et que l'on exposait annuellement à l'adoration publique tous

<1. M. Von Eve a remarqué que la figure cle Charlemagne offrait une grande ressem-
blance avec celle de Johann Stabius, poète lauréat, historien impérial et mathémati-
cien, qui se trouvait à Nuremberg en 1512. Les traits de Sigismond furent empruntés
à un sceau de cet empereur. Le dessin du gant de Charlemagne est accompagné de
celte inscription : « C'est le gant de l'empereur Charles et aussi de vraie grandeur, »
On ne sait pas ce qu'est devenue cette étude depuis une vente publique de 4838 dans
laquelle elle figurait. Le Cabinet des Estampes de Berlin possède un album où se
trouvent réunies les copies faites d'après les originaux de Durer pour le Charlemagne.
Ce portrait a été gravé sur cuivre en 1847 par Reindel. Durer reçut en -1512, pour l'en-
semble de son œuvre, 85 fl. rhénans, 10 pfennings et 10 shillings. (V. Thausing, 367,
et Baader, Beitràge, I, 7.) — Des copies des deux tètes sont dans la col. Ambras.
 
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