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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 3
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Darcel, Alfred: L' art russe
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0295

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L'ART RUSSE.

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entre les mailles d'un réseau qui l'aurait fretlée : espèce do vidrecome destiné à offrir
le vin dans des libations fraternelles, ainsi que l'expliquent les inscriptions en lettres
slavo-russes gravées au-dessous de son limbe ou sur son pied;

Dans la tcharka, petite tasse à anse, souvent décorée de sujets familiers à l'art
sassanide;

Dans le kovchik enfin, le plus particulièrement russe de ces vases, puisoir à
manche,- en forme de nef portant l'aigle à double tête debout sur sa proue.

Revenant plus tard sur ce sujet, à propos d'un encensoir russe couronné de cinq
coupoles bulbeuses [Annales archéologiques, année 4 855, t. XV), M. de Vogué
insista sur les influences orientales et mogoles qui agirent sur l'architecture russe, et
essaya d'en discerner les différents courants. Tout en reconnaissant que l'église russe
est une imitation de l'église byzantine, il fait observer cependant que toutes deux
diffèrent essentiellement par la forme de la coupole.

ORNEMENT TIRÉ B'uN MANUSCRIT RUSSE DU XIIe SIÈCLE.

Et il ajoute : « Personne n'ignore les relations suivies qui existaient entre les pays
du nord de l'Europe et l'intérieur de l'Asie dès les premiers temps du moyen âge, et
l'on a pu suivre, au moyen des monnaies asiatiques trouvées dans le sol, la trace des
caravanes qni joignaient la Perse avec la Kussie et même la Suède. Ne serait-il pas
permis de chercher, dans ces relations, l'origine de cerîains détails d'ornementation
appartenant aux plus anciens bijoux, colliers, vases de fabrication russe ? Je veux
parler des combats d'animaux fantastiques, lions et licornes, oiseaux et dragons, qui
frappent par leur analogie avec les sujets semblables que l'on remarque sur les monu-
ments sassanides et autres. »

Rappelons enfin que nous-même, dans nos « Notes sur quelques émaux anciens
envoyés à l'Exposition universelle de -1867 » (Gazette des Beaux-Arts, t. XXIV,
p. 373), nous avons été amené à reconnaître une identité de procédés entre l'émaille-
rie persane et l'émaillerie russe et hongroise.

Il s'agissait d'une tcharka du xvne siècle, dont la gravure accompagne nos notes.

La thèse d'un art russe formé par l'amalgame d'influences diverses, venues du
Nord et de l'Orient en même temps que de Byzance, M. Victor de Boutovsky, direc-
teur de l'École Stroganof et du Musée d'art et d'industrie, à Moscou, l'a reprise dans
la trop courte Introduction qui précède les planches de l'Histoire de l'Ornement russe
éditée en France par les soins de M. Natalis Rondot. M. E. Viollet-le-Duc vient de la
développer dans l'Art russe.

Essayons de montrer, d'après eux, d'où viennent, à quelle époque s'introduisent,
et comment se manifestent les influences qui ont donné à cet art son caractère.
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