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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 5
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Bonnaffé, Edmond: Un dossier de catalogues inédits
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0460

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42,8 GAZETTE DES BEAUX ARTS.

En 1680, Lauthier vendit au Roi les meilleures pièces de son cabinet,
et le Dioscoride prit le chemin de Versailles avec le Silène ivre et la
Bacchanale de la Renaissance, qui continuaient à passer pour antiques.
La Bacchanale fut alors baptisée, pour la première fois, le Cachet de
Michel-Ange; on inventa pour elle une légende où figurent Pyrgotèle,
Alexandre le Grand, Michel-Ange, un orfèvre de Bologne, l'intendant
desMédicis, Bagarris, Lauthier et Louis XIV1. Après tant d'aventures, la
célèbre cornaline était destinée à faire un dernier voyage plus étonnant
que tous les autres ; mais laissons la parole au président de Brosses, il
raconte mieux que personne : « Hardion, notre confrère2, montrait le
cabinet du Roy à Versailles à plusieurs personnes du nombre desquelles
étoit ce galant homme (le baron de Stosch). Tout à coup, certaine pierre
fort connue de vous sous le nom de cachet de Michel-Ange, se trouve
éclipsée. On cherche avec la dernière exactitude, on se fouille jusqu'à
se mettre nu, le tout sans succès. Hardion lui dit : Monsieur, jeconnois
toute la compagnie, vous seul excepté; d'ailleurs, je suis en peine de
votre santé, vous paraissez avoir un teint fort jaune qui dénote de la
plénitude. Je crois qu'une petite close d'émétique, prise sans déplacer,
vous serait absolument nécessaire. Le remède pris sur le champ fit un
effet merveilleux, et guérit ce pauvre homme de la maladie de la pierre
qu'il avoit avalée3 ».

Je devais cette historiette à mes lecteurs pour les remercier de
m'avoir accompagné jusqu'au bout, d'autant que je n'ai rien de plus à
leur dire du cabinet Lauthier vendu en 1737, à la mort de Louis Lau-
thier, prévôt de Saint-Sauveur.4

EDMOND BONNAFFE.

1. Calai, des Médailles (n° 2,337).

2. Jacques Hardion, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

3. Lettres sur l'Italie, vol. Ier.

4. Note communiquée par M. Mouan, le savant conservateur de la bibliothèque
Méjanes. Je saisis cette occasion pour le remercier des renseignements qu'il a bien
voulu me fournir avec la plus parfaite obligeance.
 
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