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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 6
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Gonse, Louis: Coup d'oeil à vol d'oiseau: l'Exposition universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0518

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482 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

pas manqué à cette œuvre d'une hardiesse presque inquiétante. La
France cependant a osé; son appela été entendu et écouté, le monde
entier, à part quelques abstentions prévues, est venu à elle, et la troi-
sième Exposition universelle de Paris, en dépit de tous les retards, de tous
les obstacles et, disons-le, de toutes les mauvaises volontés, a été
ouverte à la date fixée, le 'Jor mai 1878. Paris a fait une nouvelle
fois honneur à sa vieille devise. Le vaisseau de son Exposition,
après bien des tempêtes, se dresse, calme, imposant, magnifique,
et le frémissement de ses mille oriflammes jette la gaieté sur l'ho-
rizon de la grande ville. La colossale entreprise a réussi, et dou-
blement, en raison de son importance et des difficultés qu'elle a dû
surmonter; son succès sera immense, — immense, entendez bien; il l'est
déjà. Le 1er mai 1878 restera l'une des dates glorieuses de l'histoire de
Paris et aussi de la France. Tous ceux qui ont assisté à l'élan spontané
de ces deux millions d'âmes ne l'oublieront jamais. Paris n'avait pas
connu la joie depuis bientôt dix ans, et sa joie était bien légitime, car
la victoire remportée était celle de la paix, du travail et de la solida-
rité entre les peuples ; celle-là, du moins, n'appellera ni haines ni
représailles. La France en sortira plus unie et plus sympathique. Grou-
pons-nous donc sans arrière-pensée autour de cette œuvre nationale ;
joignons nos communs efforts pour augmenter s'il est possible son
intérêt et, par suite, son succès; oublions pour six mois nos querelles et
nos ressentiments, et surtout nos petites rancunes; pensons enfin que
l'Exposition doit être pour tous une trêve féconde.

La Gazette, en ce qui la concerne, c'est-à-dire pour tout ce qui
touche aux Beaux-Arts, fera en sorte de se tenir à la hauteur d'un si
grand ensemble. Ses principaux collaborateurs embrasseront dans des
articles spéciaux les faces artistiques de l'Exposition, donnant, cela se
conçoit, une place considérable à l'art étranger, surtout aux écoles de
peinture qui offrent un groupement qu'on ne reverra probablement
jamais. Nous voudrions pouvoir, comme les journaux quotidiens, satis-
faire sans tarder l'impatience de nos lecteurs, mais nous sommes une
revue mensuelle que sa lenteur attache au rivage; d'ailleurs les articles
de la nature de ceux qui peuvent être faits ici ne s'improvisent pas.
Cependant, pour répondre en partie aux exigences de l'actualité, nous
avons pensé qu'un coup d'œil à vol d'oiseau sur le Champ-cle-Mars et le
Trocadéro ne serait pas tout à fait inutile.

Le plan adopté est superbe, personne ne saurait le nier. S'il n'a pas
le piquant des lignes courbes de celui de 1867, il a plus d'assiette ; il est
 
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